Comme un air de déjà vu. Maillot jaune sur les épaules après sa victoire sur la première étape du Critérium du Dauphiné (2.UWT), Christophe Laporte a remis le couvert au Coteau, ce mardi (voir classement). "C'est un super début d'année, et de deuxième partie de saison. Il faut en profiter, quand ça sourit comme ça, ça fait plaisir". Mais contrairement à dimanche, tous les sprinteurs avaient leur mot à dire cette fois, le parcours étant bien plus abordable qu’il y a deux jours. "Je voulais faire le sprint un peu pour les points et les bonifs au cas où. Mais je ne m'attendais pas à l'emporter sur des purs sprinteurs comme (Sam) Bennett et (Dylan) Groenewegen", s’étonne le coureur de Jumbo-Visma.

Toujours dans les premières positions dans les derniers hectomètres, Christophe Laporte a bien failli ne pas pouvoir jouer sa carte. "J'étais bien placé mais je me suis un peu fait enfermer avant de retrouver l'ouverture". C’est finalement le décalage contre les barrières de Sam Bennett qui lui ouvre la porte. "Groenewegen était un peu sur la droite, bloqué par Bennett, ça m'a permis de passer à gauche et de l'emporter. Donc tout s'est bien goupillé pour moi". Le coureur de 30 ans ne ressent néanmoins pas le même soulagement qu’à Chambon-sur-Lac. "Dimanche il y avait plus de pression, c'était davantage de stress, de fatigue toute la journée. J'avais vraiment envie de gagner ce jour-là. Aujourd'hui c'était plus plaisir et bonus".

« COURIR PEU ME CORRESPOND BIEN »

Plusieurs facteurs lui permettent de lever les bras, encore une fois. "La confiance, la préparation, la réussite… Il en faut aussi sur ces sprints. On fait un super travail, je faisais le sprint sans pression. S'il y avait un résultat tant mieux, sinon tant pis. C'était seulement pour le plaisir et j'ai bien fait !". Avec seulement onze jours de course ce soir, Christophe Laporte a pour pire résultat… une 23e place à l’E3 Saxo Classic, et déjà quatre succès. Courir peu est finalement une bonne chose pour lui. "Je pense que c'est quelque chose qui me correspond bien. Courir beaucoup ne me fait pas forcément énormément progresser, c'est aussi fatigant mentalement".

Actif durant la période des Classiques, il en a accroché deux à son palmarès, à Gand-Wevelgem et sur A Travers la Flandre. "C’est surtout épuisant mentalement sur les Classiques où c'est nerveux. Quand je passe du temps en altitude, une fois en course j'ai envie de récompenser tous ces sacrifices et tout ce travail. Et avec une équipe comme celle-là, on prend beaucoup de plaisir". Il en prendra encore, ou pas, ce mercredi pour le contre-la-montre. "J'aime bien les chronos courts. Là c'est 30 km assez difficiles… Mais j'ai le maillot jaune donc je vais essayer de faire de mon mieux. Je dois l’honorer". Comme il l’a fait aujourd’hui.