Drôme-Ardèche 2025 : « Des courses rugueuses, avec de la difficulté »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Les Championnats d’Europe 2025 auront bien lieu en France, mais la Drôme-Ardèche a eu les faveurs de l’UEC, plutôt que Plouay, également candidate. La ville bretonne était la dernière à accueillir un Championnat européen, en 2020, en remplacement de Trente (Italie) qui avait attendu un an en raison de la crise du covid. Guillaume Delpech, président de l’organisation, et Damien Pollet, vice-président, ont répondu aux questions à l’occasion d’une conférence de presse, notamment sur le parcours qui aura évidemment des airs du week-end des Boucles Drôme-Ardèche.

DirectVelo : Y avait-il beaucoup d’adversaires dans la course à cette organisation ?
Guillaume Delpech : Il y avait des candidats en tout cas plus expérimentés que nous. Je ne sais pas combien, mais il y avait au moins Plouay qui était plus qualifié que nous, en plus d'être une épreuve WorldTour. Mais on ne se définit pas par rapport à Jean-Yves Tranvaux et son équipe, on a beaucoup d’amitié et de respect pour eux. J'étais déçu d'être en ballotage contre eux, car j'ai été accueilli par Jean-Yves lorsqu’on venait de rentrer dans le cercle des épreuves internationales. Je suis presque désolé qu'on ait gagné contre eux.

Il sera organisé entre les deux départements ?
G. D. : C'est la logique, c'est la même qu'on met en œuvre chaque année quand on organise les Boucles. On est dans cette dynamique de s'asseoir sur les deux départements. Les deux ont un terrain complémentaire pour le vélo. C'est comme ça qu'on se définit, la candidature a été portée dans ce sens, on a l'habitude de vivre et travailler sur les deux départements, c'était naturel de la porter comme ça.

« LES ÉPREUVES DOIVENT RESSEMBLER À CE QUE SONT LES TERRITOIRES »

Est-ce qu’il y a déjà des idées sur le parcours ?
G. D. : On a forcément une vision. Dans ce qu'on a proposé on a plusieurs essais de parcours disponibles. Mais ça serait mettre la charrue avant les bœufs si on en parlait maintenant. Il y a des discussions à établir, pour bien définir ce que vont être les épreuves, chrono et course en ligne. Il nous parait évident que les épreuves doivent ressembler à ce que sont les territoires. Ce sont des courses rugueuses, avec de la difficulté. On aurait du mal à imaginer qu'on puisse mettre en œuvre un circuit de course en ligne qui ne soit pas dans cet esprit. Dire les villes, c'est un peu tôt, mais on va vite y travailler. Plus tôt on pourra les donner, plus tôt on sera serein. Et on pourra les donner aux différentes équipes.

Est-ce aussi la réussite des deux Classiques ?
G. D. : En tout cas, le point de départ. Ça fait 24 ans qu'on organise ces épreuves-là. On n'a pas toujours été à ce niveau mais on sent qu'on touche du doigt la limite de l'exercice. On a toujours été dans une dimension bénévole, et par rapport à la montée croissante des enjeux, de sécurité, de finances, on arrive aux limites de nos capacités. Il y a la volonté d'arriver à professionnaliser notre structure. Il y avait un moyen en allant chercher l'étape supplémentaire, et la candidature s'inscrit pleinement dans cette dimension. Le risque est que les épreuves en pâtissent, et si c'est le cas c'est qu'on se trompe. Les Boucles doivent sortir renforcées de cet événement : au niveau économique, financier, et d’organisation... C'est la raison de cette candidature.

« ÇA A DU SENS DE FAIRE PASSER LA COURSE EN LIGNE AU VAL D’ENFER »

C’est un peu l’apothéose pour la région…
Damien Pollet : En tant que département, ce sont plus les élus qui pourraient répondre. Tout le monde n'a pas toujours pris conscience de l'ampleur et la puissance de l'événement. Le rendez-vous d'aujourd’hui est important. Notre démarche est aussi de donner un coup de projecteur comme jamais il n'y en a eu, pendant une semaine. La visibilité médiatique est exceptionnelle. On est encore plus fiers, on porte ça bénévolement. On y travaille depuis pas mal de mois, d'années. Le chemin est encore long, mais pour la Drome-Ardèche c'est colossal.

G. D. : Dans les éléments, la question de l'héritage est en question. On est presque parti du point final, quel héritage on va laisser à travers cet événement. C'est un point central de notre dossier. L'idée est aussi d'œuvrer pour le cyclisme pour tous. Ce sera un fort éclairage mais il y a cet héritage qui doit être quelque chose d'important pour la pratique.

Y a-t-il des territoires qui se sont positionnés tout de suite ?
D. P. et G. D. : Il y a des élus et collectivités qui ont témoigné de leur soutien. La commune de Guilherand-Granges a levé la main pour nous suivre dès le début, l'idée n'est pas de s'éloigner. Mais rien n'est écrit, rien n'est décidé. On a plusieurs solutions. On peut rester proche de Valence et avoir un parcours d'une extrême difficulté avec un intérêt médiatique et sportif. Il faut aussi penser la question de la durabilité. L'idée n'est pas d'aller extrêmement loin. Aller dans le Vercors ou dans le plateau ardéchois, ce n'est pas vraiment l'idée. Mais on peut montrer l'intégralité des deux territoires de manière intéressante, sans pour autant tourner je ne sais où pour le montrer. L'accessibilité et les transports sont des questions qui doivent nous préoccuper.

Est-ce que le Val d'Enfer est un juge de paix idéal pour marquer son empreinte ?
G. D. : Si je réponds non, on ne me croira pas (rires). Bien sûr. On doit faire grandir et pérenniser, si le Championnat d'Europe se disputait au Val d'Enfer, ça apporterait un titre de noblesse qui servirait la course. Il faut joindre l'utile à l'agréable. Ça a du sens de faire passer la course en ligne au Val d'Enfer, il serait reconnu avec le développement d'une forme de tourisme à vélo.

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