Benjamin Thomas : « J’aurais complètement explosé »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Sur le podium provisoire lors de tous les points intermédiaires, Benjamin Thomas s’est finalement fait souffler le bronze par Pierre Latour durant les derniers hectomètres - très difficiles - du Championnat de France contre-la-montre. Le rouleur de la formation Cofidis échoue finalement au pied de la boîte (voir classement). DirectVelo a recueilli la première réaction de l'ancien double Champion de France de la discipline (2019 et 2021) après l’arrivée.

DirectVelo : Que ressens-tu après ce Championnat de France chrono ? 
Benjamin Thomas : Il y a une petite déception pour le podium même si seul le titre compte. Rémi (Cavagna) était une jambe au-dessus, je l’ai clairement vu. Je suis parti vite. Quand je voyais que j’étais en retard à tous les intermédiaires, je ne pouvais pas accélérer. J’ai surtout pensé à ne pas exploser dans la dernière bosse. C’est dommage car j’étais encore un peu en avance sur Pierre (Latour) au pied de la bosse. Je pense qu’il a fait une grosse montée. Je ne me suis pas tellement couché et il m’a repris plus de dix secondes... Le plus fort a gagné, la hiérarchie a été respectée. Bruno (Armirail) et Rémi jouent déjà dans les Top 5-10 au niveau WorldTour. Aujourd’hui, j’étais encore un peu en dessous. Je vais continuer à travailler et ne pas me laisser abattre. Il reste encore une belle course dimanche. 

« ON N’AVAIT PAS LE DROIT DE COINCER »

Qu’as-tu pensé du parcours ?
Il me plaisait. On avait vent de face. Au niveau du ressenti, c’était comme si on faisait un effort d’une heure. On était tout le temps en prise. Il n’y avait pas beaucoup de moments de récupération. On n’avait pas le droit de coincer dans le final, avec les trois bosses.

De l’extérieur, on a le sentiment que l’effort final était particulièrement violent…
Ça passe bien lors de la reconnaissance quand tu te mets en danseuse et que ça répond. Là, en course, ce n’est plus la même chose car tu as de l’acide lactique au bout de 40 minutes. Ça se joue vraiment au mental. Si on arrive en bas de la bosse alors qu’on n’a pas bien géré son effort, on le paie cash. J’ai fait une bonne gestion. Si j’avais roulé plus vite en essayant de suivre le tableau de marche de Rémi, j’aurais complètement explosé. J’aurais peut-être même fini au-delà de la 4e place. J’ai essayé de faire mon maximum.

« ÇA SE JOUE À RIEN »

Le podium t’échappe de peu…
Je me suis dit que le titre n’était pas jouable. Ça aurait été mieux de finir avec la médaille de bronze. Trois secondes, ça se joue à rien, à un petit coup de niaque en haut d’une bosse ou à un petit peu plus de vitesse dans une descente, des virages un peu loupés. Mais on ne va pas refaire le monde.

Comment imagines-tu la course en ligne ?
Parfois, plus les parcours sont durs, plus les coureurs sont attentistes. Il va faire chaud, ça va limiter le nombre de cartouches. Beaucoup de coureurs vont courir à l’économie, ça va être assez fermé pendant assez longtemps. Mais il suffit qu’une équipe déclenche de loin à quatre-cinq tours de l’arrivée pour que ça soit du n’importe quoi dans le final. Ça va être très dur avec la chaleur. Il y aura très peu de moments où on pourra récupérer, où l’équipe pourra jouer un grand rôle. Ce sera vraiment à la jambe. Un coureur seul n’est pas forcément désavantagé. Plus il fera chaud, mieux ce sera pour moi. Je vais essayer de tirer mon épingle du jeu et de jouer dans le collectif.

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