Swann Gloux a flairé tous les bons coups

Crédit photo Amelco Gohin

Crédit photo Amelco Gohin

Il courait après depuis qu’il avait quitté les rangs Juniors, c’est désormais chose faite. Dimanche, Swann Gloux a décroché son premier succès chez les Élites à l’occasion de Manche-Océan (voir classement). “Ça fait plaisir, je n’avais pas gagné depuis deux ans. C’est cool ! En plus, je reviens d’une période difficile. Je suis tombé malade après la SportBreizh et mentalement, c’était dur de ne pas aller au Championnat de France. Mais au moins, je suis arrivé ici avec de la fraîcheur. J’avais couru au Grand Prix de Quessoy vendredi où j'avais déjà de bonnes jambes. J’étais en tête mais je suis tombé… J’étais reparti déçu et j’avais envie de montrer autre chose”.

JAMAIS PIÉGÉ

Pour décrocher ce succès sur Manche-Océan 48h plus tard, le sociétaire de Cre'Actuel-Marie Morin-U 22 a fait preuve d’une grande maîtrise et d’une lecture de la course impeccable tout au long de l’épreuve. Il est d’abord présent dans le premier imposant groupe de tête, sorti après une petite trentaine de kilomètres. “Mais on était trop nombreux devant alors ça ne s’entendait pas très bien. On a été repris vers le km 70”, racontait-il à DirectVelo au soir de ce succès. Une deuxième échappée sérieuse s’en va un peu plus loin.

Reste le plus dur malgré tout puisqu’ils sont encore une grosse quinzaine à pouvoir l'emporter. "Il y avait encore beaucoup de monde, ça s'attaquait de partout". Swann Gloux peut compter sur l'appui du leader du Challenge BBB-DirectVelo, son coéquipier Florian Dauphin, forcément très surveillé dans le groupe de tête. "En réalité, Florian ne se sentait pas tip-top. Il a quand même essayé de suivre les coups et j'en ai profité pour me poser un petit peu". Puis la décision s'est faite sur le circuit final. L'échappée se scinde en deux avant que Florian Rapiteau (St-Michel-Mavic-Auber 93) ne ressorte seul. Le coureur professionnel est repris par le duo Adrien Lagrée-Nicolas David avant que Swann Gloux ne fasse une nouvelle fois la jonction. "J'ai senti encore une fois que c'était le moment. Après, c'était mort".

UNE GROSSE FRAYEUR SUR LA LIGNE

Une fois de retour sur l'avant, Swann Gloux a tenté un coup de poker. "J'ai joué au bluff, j'ai fait genre que j'étais à bloc. Il ne restait que des mecs rapides et qui ont de l'expérience alors je n'ai pas voulu trop passer". Dans une grande journée, il a toujours fait les bons choix. "J'étais bien physiquement alors je ne me suis jamais affolé. J'ai toujours été le dernier à revenir sur le bon groupe mais ça l'a fait". La victoire s'est finalement jouée au sprint, en petit comité. "C'était vent de face alors je savais que le premier qui lançait avait perdu. J’avais confiance en ma pointe de vitesse". Très fort, Swann Gloux a tout de même failli payer... un excès de confiance. "J'ai levé les bras un peu trop tôt sur la ligne et j'étais à deux doigts de me faire passer. Je me suis fait très peur". Il a en effet fallu attendre la photo-finish pour avoir la confirmation qu'il l'avait bien emporté. "J'ai gagné pour cinq ou dix centimètres apparemment, mais c'est suffisant".

Cette victoire est d’autant plus belle que l'Espoir 2 sortait donc d'une période difficile. "C'est souvent comme ça. C'est quand je suis au fond du trou que je marche le mieux derrière. J'arrive à bien relever la tête. C'était pareil chez les Juniors". Le voilà désormais persuadé que ce succès va le "débloquer" pour la suite. "Je vais avoir plus confiance en moi, c'est sûr. Physiquement, je sentais déjà que j'étais parmi les meilleurs mais tactiquement, ça n'allait pas. Cette fois, c'était nickel. Gagner une Élite n'est vraiment pas facile car en principe, ce sont toujours les mêmes qui gagnent". Ce dimanche, Swann Gloux a rejoint ce club fermé.

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