Qu’il s’en est passé des choses pour Lucie Jounier depuis un an. Mi-juillet 2022, la Bretonne apprenait au dernier moment, et à sa grande surprise, qu’elle n’était pas retenue par son équipe Arkéa pour disputer le Tour de France (lire ici). En froid avec le staff de sa formation sur la fin de saison, elle a pensé trouver une porte de sortie du côté de la nouvelle B&B Hôtels… Encore raté, le projet n’ayant finalement jamais vu le jour. En toute fin d’année, elle parvient finalement à rebondir dans la formation ZAAF mais une fois de plus, elle va rapidement déchanter. Avant de finalement s’engager avec le Team COOP-Hitec Products en avril dernier. La fin d’un long chemin de croix ? Celle qui vient de fêter ses 25 ans est en tout cas présente à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) au départ de la plus grande course du monde et c’est déjà une victoire en soi. Entretien.

DirectVelo : Te voilà prête à disputer le Tour de France après un an de galères !
Lucie Jounier : C'est complètement fou d'être ici. J'avais presque fait une croix sur ce nouveau Tour, en milieu de saison. Je m'étais dit que l'important était simplement de retrouver une équipe pour le reste de l’année. Finalement, peu de temps après avoir signé avec COOP, j’ai vu que l’équipe était sélectionnée pour le Tour. C'est fou d'être ici. Je pense que je vais y penser sur la ligne de départ, penser à tout ce qu’il m’est arrivé… Et j'espère que ça va me donner de la force pour faire une belle performance. J'aborde la course différemment. J'ai enchaîné plus d'un an de galères alors être ici, ce n'est que du bonus mais je me mets quand même une pression. J'ai envie de performer, j'ai besoin mentalement de me rassurer et de me prouver que je marche.

« J’AI RENCONTRÉ DES COÉQUIPIÈRES POUR LA PREMIÈRE FOIS CE SAMEDI »

Comment as-tu préparé ce Tour de France ?  
Je suis partie faire un stage en altitude, je suis rentrée il y a une semaine. J'étais avec mon copain, j'ai pu bien préparer tout ça. Ça fait déjà un moment que je pense au Tour de France. Je savais que j’étais sélectionnée depuis un petit moment, alors j’ai eu le temps de me préparer. J'ai tout optimisé pour que ça se passe bien et j'espère que ça va se concrétiser cette semaine. J'espère sortir contente de cette course.

On imagine que tu es encore en train de prendre tes marques dans ta nouvelle équipe, toi qui as pratiquement appartenu à quatre équipes successives ces douze derniers mois ! 
J'ai rencontré des coéquipières avant-hier et ce samedi matin (rires). C'est un peu compliqué d'arriver dans une équipe, de trouver sa place, quand le noyau est déjà fait. C'est aussi excitant. Je suis bien dans l'équipe, ils sont bienveillants, ça fait du bien.

« JE NE SUIS PAS ENTERRÉE »

On sent que tu as besoin de te prouver des choses…
Je veux me prouver que je peux refaire des résultats. Depuis ma grosse saison en 2021, j'ai le sentiment de ne pas avoir montré grand-chose. C'est donc surtout me prouver à moi-même, mais aussi aux autres, que je ne suis pas enterrée, que je peux toujours performer. Je viens pour performer. J'ai besoin d'aller chercher des résultats. J'ai envie de me montrer, prendre des échappées, me faire plaisir sur le vélo. Pour l'équipe, ce sera la même chose. On va peut-être aussi jouer le classement général avec les grimpeuses de l'équipe. On verra au fil des jours. Pour ma part, je veux me faire plaisir. Faire le vélo que j'aime, attaquer, créer des opportunités ou les prendre, en fonction. C'est vraiment l'inconnu sur une épreuve comme ça. Sur le Tour de France, tout peut se passer, tout peut basculer du jour au lendemain.

Le ton devrait directement être donné ce dimanche avec une première étape qui pourrait déjà voir certaines favorites tenter des choses ! 
J'aime bien cette première étape mais on verra en fonction des sensations. C'est le premier jour, il faudra se mettre dedans. Toutes les étapes seront très usantes, ça va faire la guerre tous les jours. C’est possible que ça se joue au chrono, mais la décision pourrait aussi se faire avant.