Liane Lippert : « Un objectif de réalisé »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Pas besoin d’attendre qu’Annemiek van Vleuten mette la machine en route, la Movistar a déjà gagné sur ce Tour de France Femmes, et elle le doit à Liane Lippert (voir classement). Ce lundi, à Mauriac, l’Allemande s’est montrée la plus résistance dans le sprint final difficile. "C'est incroyable ! Je misais sur mon sprint, je visais le podium clairement, mais quand tu es devant, tu as l'adrénaline qui te donne de l'énergie". Après avoir lancé la première, personne n’a pu la doubler. Pas même la maillot jaune, Lotte Kopecky, qui a buté sur elle jusqu’à la ligne. "J'ai besoin de temps pour réaliser que j'ai gagné sur le Tour mais c'est un objectif de réalisé. J'avais besoin de ça. J'étais dans une bonne position, je me suis concentrée dans le final. Ma seule chance de battre Lotte au sprint est que ce soit difficile".

Dans les derniers mètres, la douleur n’a pas pris le dessus sur la vision d’une victoire sur le Tour de France. "C'était très dur, mais après toutes ces émotions on ne sent plus grand-chose", sourit Liane Lippert. La dernière montée rendue difficile par les attaques, sa coéquipière Aude Biannic la voyait bien faire quelque chose. "Ça a usé toutes les filles. Dans un final comme ça, Liane est une fille super punchy. Elle a démontré que c'était un final qui lui correspondait après une course assez usante dans les derniers kilomètres". Un soulagement pour l’Allemande, qui outre ses deux derniers titres nationaux, n’avait plus connu une victoire à l’international depuis la Cadel Evans Great Ocean Road Race 2020. "J'ai attendu longtemps pour retrouver le chemin de la victoire, si on fait abstraction du titre national. Gagner une étape veut dire beaucoup de choses pour moi, je remercie beaucoup mes coéquipières qui m'ont placée et aidée toute la journée".

DEUX CHUTES SANS CONSÉQUENCES

Parmi les filles de son équipe, il y a donc Aude Biannic, qui a dû gérer ses nerfs pour accompagner au mieux ses deux leaders. "Il n'y a pas un mètre de plat, ce n'était que de la montée-descente. J'étais assez énervée par les conditions météo, les routes assez glissantes, les chutes dans le final... On a essayé de garder le maximum d'énergie et de ne pas trop stresser en restant toutes groupées, en tentant de rester calmes". Pour autant, ça n’a pas suffi à éviter les pièges puisque Liane Lippert et Annemiek van Vleuten ont toutes les deux été prises dans des chutes. "Je suis tombée deux fois... Quelqu'un m'a fait tomber, Annemiek était là aussi, raconte la lauréate du jour. Mais ça n'a pas eu d'influence. Fort heureusement. Sinon, dans ces cas là, ça te coûte ensuite trop d'énergie et de stress de devoir revenir...". 

Pas de pépins physiques non plus pour la Néerlandaise, qui défend son titre cette semaine. "On a dit qu'on venait pour le classement général. Les étapes sont du bonus, je pense que ça va nous mettre en confiance. On n'a pas à avoir peur d'une équipe comme SD Worx. Dans le final, on était encore six auprès d'Annemiek. Les SD Worx n'étaient que quatre ou cinq. On a un collectif assez fort. C'est déjà une victoire d'étape, maintenant on va essayer d'aller chercher le maillot jaune", projette Aude Biannic. Quant à Liane Lippert, elle devrait encore avoir de la place pour s’exprimer. "On va avoir d'autres opportunités de gagner des étapes. Tous les jours on se concentre sur Annemiek, mais je peux aussi jouer ma carte. Demain (mercredi) ce sera sans doute un sprint massif. Mais les prochains jours, il y aura moyen de retenter quelque chose". La Movistar ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

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