Cette fois-ci, ce n’est pas passé pour la SD Worx-ProTime

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Il y a 48 heures, la SD Worx-ProTime avait remporté la troisième étape du Tour de France grâce à la meilleure sprinteuse du monde, Lorena Wiebes. Mais non sans frayeur puisque le peloton avait repris la pauvre Julie Van de Velde (Fenix-Elegant) à quelque 200 mètres de la ligne d’arrivée. Deux jours plus tard, le collectif néerlandais s’est une nouvelle fois retrouvé en situation délicate face à une seule concurrence en tête, en la personne de Ricarda Bauernfeind. Et cette fois-ci, ce n’est pas passé face à la grimpeuse de l'équipe Canyon//SRAM Racing. 

“Nous avons peut-être commis une erreur de calcul. C'est dommage car il y avait moyen de gagner. Pour preuve, j’ai remporté le sprint du peloton”, regrettait la maillot jaune Lotte Kopecky, après l’arrivée. À la suite des différents GPM de la journée, le peloton n’était plus composé que d’une trentaine d’unités. Seule Marlen Reusser était encore là pour épauler Lotte Kopecky et Demi Vollering et cette fois-ci, aucune autre formation n’a souhaité prêter main forte au collectif de la leader du Tour de France. “L’explication au fait que ça ne roulait pas, c’est sûrement moi. Personne ne voulait m’emmener au sprint dans ce groupe-là”, explique Lotte Kopecky, lucide quant à la stratégie de ses adversaires.

MARLEN REUSSER NE L’A PAS FAIT VOLONTAIREMENT

Mardi, sur la route de Montignac-Lascaux, un énorme relais de Marlen Reusser sur les deux derniers kilomètres avait condamné Julie Van de Velde. Mais à Albi, avec un peloton beaucoup moins compact, la Suissesse n’est pas parvenue à réitérer cette performance. D’ailleurs, elle est même partie avec Liane Lippert (Movistar) dans les tout derniers kilomètres, sans vraiment le vouloir. “Je n’ai même pas compris comment je me suis retrouvée en contre comme ça… J’étais là pour aider les filles, Lotte pour la victoire d’étape et Demi pour le général. Je ne m’attendais pas à cette situation. J’imagine que c’est dans la descente que j’ai pris quelques mètres d’avance. Apparemment, je descends bien (rires)”.

Une fois seule en contre avec la Championne d’Allemagne, Marlen Reusser n’a pas voulu collaborer. Et pour cause : elle n’avait pas du tout la garantie de battre Liane Lippert au sprint tandis qu’en cas de regroupement général, sa leader Lotte Kopecky était pratiquement assurée de l’emporter. “Je sais qu’elle a compris pourquoi je ne roulais pas. Et de la même façon, je comprends qu’elle n’avait pas envie de m’emmener sur un plateau non plus. C’est super frustrant d’avoir quelqu’un dans la roue qui ne passe pas avec toi. Je le comprends parfaitement”, admet Marlen Reusser en toute franchise.

LOTTE KOPECKY Y CROIT MOINS POUR CE VENDREDI

Finalement, Ricarda Bauernfeind a tenu jusqu’au bout et Marlen Reusser a pris la deuxième place, tandis que Lotte Kopecky a réglé le sprint du maigre peloton pour la place de 4 (voir classement). “SD Worx ne vise que la victoire, alors finir 2e, c'est n'est pas super. Mais pour moi, c'est bien de faire un podium sur le Tour”, ajoute la Suissesse, qui avait remporté une étape du Tour l’an dernier, à Bar-sur-Aube. En zone mixte, Lotte Kopecky faisait elle aussi belle figure malgré sa déception. “C’est bien que les attaquantes soient récompensées sur ce Tour. Quant à nous… Marlen a très bien travaillé. On ne voulait pas rentrer trop tôt pour éviter les contre-attaques mais on a loupé notre coup. C’est le jeu”.

Et lorsqu’on demande à Marlen Reusser si elle a l’impression que tout le peloton se ligue contre son équipe, sa réponse est encore une fois pleine de sagesse et d’élégance. “Je n'ai pas l'impression que nous ayons d’ennemis. C’est simplement que l’équipe est très forte. On a gagné 50 fois depuis le début de saison ! Les autres formations n’ont pas envie de nous faire de cadeaux, c’est normal. Je comprends leur comportement. Je ferais la même chose à leur place. Et à vrai dire, je crois que je ferais même pire (rires)”. Les SD-Worx tenteront-elles de prendre leur revanche demain ? “J’ai peur que ce soit plus pour les pures sprinteuses cette fois-ci, ce qui ne sera pas à mon avantage”, craint Lotte Kopecky. La WorldTeam néerlandaise ne pourra pas compter sur Lorena Wiebes, qui a quitté la course mercredi soir.

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