Il est assurément l’homme le plus fort de la course cette semaine. Déjà auteur d’une démonstration de force lors de l’étape inaugurale, Romain Grégoire a décroché un deuxième succès d’étape, cette fois-ci avec le maillot jaune sur les épaules, à l’occasion de l’étape reine du Tour du Limousin (2.1). Particulièrement explosif lors de la montée finale, il a sorti de la roue ses derniers adversaires, Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën) puis Jesus Herrada (Cofidis) au prix d’un effort violent, avant de déborder dans les cent derniers mètres le malheureux Oscar Rodriguez (Movistar), qui avait attaqué un peu plus tôt (voir classement). Déjà lauréat des 4 Jours de Dunkerque plus tôt dans la saison, le puncheur de la Groupama-FDJ n’est ainsi plus qu’à une journée d’inscrire, potentiellement, son nom au palmarès d’une autre course par étapes professionnelle dans l’Hexagone.

“Je me sentais bien, mieux qu’hier (mercredi). On a pris nos responsabilités en contrôlant toute la journée. On est tous les sept cramés car personne ne nous a aidés, mais ça valait le coup”, s’est-il réjouit juste après l’arrivée. Dans la montée finale, Romain Grégoire n’a pas tout de suite imaginé pouvoir l’emporter. “J’attendais que ça démarre. Je n’étais pas du tout sûr de mon coup. Je me disais que si ça montait fort tout le long, ça allait être compliqué pour moi. Finalement, la course a été dure et à ce tempo-là, après 200 bornes, les autres n’avaient peut-être plus les moyens d’attaquer. On était en surnombre avec Michaël Storer et c’est aussi grâce à ça que je m’en sors”.

Pendant quelques instants, l’Espagnol Oscar Rodriguez semblait bien parti pour l’emporter, lui qui comptait une petite dizaine de secondes d’avance à la flamme rouge. Un écart difficile à combler. “La victoire d’étape était du bonus. Si Oscar Rodriguez gagnait et prenait les bonifications, ça ne m’allait pas si mal”, promet-il auprès de DirectVelo. Mais finalement, Jesus Herrada a placé un gros démarrage qui a profité à Romain Grégoire, lequel a alors réalisé qu’il était bel et bien le plus costaud, une fois encore. “J’ai mis tout ce qu’il me restait et visiblement, ça n’allait pas trop mal (sourire). En fait, à deux-trois bornes de l’arrivée, je me suis dit que c’était mort pour eux, qu’ils ne me lâcheraient pas. Puis une fois que Jesus y est allé, j’ai tout donné. Le dernier effort sur 800 mètres était très intense”. Il lui reste désormais à assurer le coup lors de la dernière étape pour remporter l’épreuve. “Ce sera encore difficile même si, vu notre force collective, je suis quand même serein. On va essayer de contrôler au mieux”.

Crédit vidéo : Cédric Congourdeau - DirectVelo