Le Tour Poitou-Charentes (2.1) ne pouvait pas mieux commencer pour la formation Uno-X. La ProTeam norvégienne a décroché la première étape et le premier maillot blanc de leader grâce au surpuissant Soren Waerenskjold, en pleine bourre actuellement (voir classement). “C'est plus que ce que l'on espérait ! Soren a surpris les gros sprinteurs de la course. On n'était pas totalement sûr de sa condition physique, d’où il en était mais on se doutait qu'il avait les jambes, explique pour DirectVelo son directeur sportif, Kurt-Asle Arvesen. On espère toujours gagner mais de là à le faire… On n'a pas le plus gros train de la course mais il a eu l'appui suffisant pour l'emporter”.

Soren Waerenskjold était cité parmi les favoris au grand départ du TPC par nombre de suiveurs. Non pas pour la victoire d’étape au sprint dans les rues de Matha (Charente-Maritime) mais bien plus pour le chrono individuel de jeudi après-midi, et donc potentiellement pour la victoire finale. “C'est prometteur pour la suite, c'est sûr mais on sait que beaucoup de choses peuvent se passer. Au Tour du Danemark, il avait le maillot mais l'a perdu sur une crevaison lors de l'étape-reine. Il faudra être prudent. On va d’abord profiter de cette victoire d'étape puis il sera vite temps de se concentrer sur la suite”.

« IL A SURPRIS TOUT LE MONDE »

Lors de son interview d’après-course, le lauréat a assuré qu’il ne travaillait jamais spécifiquement sa pointe de vitesse (lire ici). “Il était concentré sur d’autres choses actuellement, notamment dans l’approche de son premier Tour de France. On ne travaille pas vraiment le sprint. Il a eu une grosse période au mois de mai, avec un gros stage en altitude en Sierra Nevada. Il a montré une implication et une détermination que l'on n'avait encore jamais vu chez lui à ce point-là”, précise l’ancien coureur norvégien, lauréat d’une étape du Tour de France et deux étapes du Tour d’Italie. “Les coaches de l'équipe et son entraîneur perso ont bien travaillé”. La structure scandinave a été épatée de voir son coureur capable de hisser sa grande carcasse - 1m95 pour 92 kg - en haut des plus grands cols de la Grande Boucle. “Il a surpris tout le monde. Il y aura clairement un avant et un après le Tour dans sa carrière”.

Lors de cette première étape du “TPC”, la formation Uno-X n’a pas souhaité rouler avec les équipes AG2R Citroën, Cofidis et Groupama-FDJ. “On pensait rouler mais on savait aussi qu'il y a plein de bons sprinteurs ici. Ce n'était pas forcément à nous d'assumer le poids de la course, on voulait laisser les équipes françaises le faire”. D’autant que la ProTeam a emmené des coureurs en reprise sur l’épreuve de Classe 1. “On a trois gars de l'équipe qui reviennent de blessures ou de maladies. On n'a pas une équipe au top du top. Sindre Kulset n’a pas couru depuis avril (au Tour des Alpes, NDLR). D’autres n’ont pas couru depuis leur Championnat national il y a deux mois”.

« ILS SONT LÀ POUR FAIRE DES BORNES ET TRAVAILLER »

Il faut aussi jongler avec un calendrier très chargé. “On a fait les courses d'un jour en Belgique, le Tour du Danemark, l'Arctic Race à la maison... Il y a aussi le Tour d’Allemagne qui débute en ce milieu de semaine, il faut composer des équipes équilibrées sur chaque course”. 

Avec désormais le maillot de leader au sein de l’équipe, les coureurs d’Uno-X vont devoir charbonner ce mercredi, lors d’une deuxième étape où le thermomètre pourrait par moments passer la barre des 40°C. “Ils sont là pour faire des bornes et travailler. Et demain (mercredi), ils vont travailler !”, conclut Kurt-Asle Arvesen avec un clin d'œil en direction de ses coureurs, au pied du bus de l’équipe.