Jean-Louis Le Ny : « Je n’ai pas pu terminer le travail »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Une chaussée trempée, un virage, des pavés et surtout 300 mètres. Voilà à quoi s’est jouée une potentielle première victoire professionnelle pour Jean-Louis Le Ny. Présent dans l’échappée de trois coureurs qui a piégé le peloton, le coureur de Nice Métropole Côte d’Azur n’était pas loin du gros coup sur la troisième étape du Tour Poitou-Charentes. Alors que le déluge s’est abattu sur les 20 derniers kilomètres de la course, les échappés en ont donc profité pour se jouer la gagne. Mais une glissade dans ce fameux dernier virage a finalement condamné Jean-Louis Le Ny a la 3e place (voir classement). Le Breton est revenu avec DirectVelo sur cette matinée, où il a touché du doigt la victoire.

DirectVelo : Comment s'est passée cette matinée dans ces conditions extrêmes ?
Jean-Louis Le Ny : J'avais regardé le parcours hier soir et la météo. Ils annonçaient de la pluie sur la fin donc j'étais motivé depuis hier pour passer la journée à l'avant. C'est sorti direct, au kilomètre 0. On était quatre bons rouleurs puis James Fouché a voulu se relever. C'est dommage, à ce moment je pensais qu'on allait se faire reprendre mais qu'avec lui c'était jouable. Finalement à trois on s'est bien entendu jusqu'à la fin. Moi je glisse dans le dernier virage et je perds la gagne, car je devais être l'un des plus rapides. C'est une 3e place, ça reste satisfaisant mais il y a un goût amer quand même.

Que s'est-il passé dans le final justement ?
Juste à l'entrée des pavés j'ai glissé. J'ai vite déchaussé, je me suis rattrapé comme j'ai pu. J'ai sprinté mais c'était trop tard avec 5-6 mètres de retard. Je n'ai pas pu terminer le travail commencé ce matin, en partant dans l'échappée. J'aurais vraiment voulu sprinter avec les deux autres et la gagner.

Comment tu as vécu de jouer une victoire sur une étape du TPC ?
J'y pensais. Mais avec mes années amateurs j'ai eu l'habitude de jouer la gagne dans les arrivées. J'étais plutôt serein, j'aime bien les arrivées en petit comité. On s'est entendu jusqu'aux 500 mètres, il y avait tout pour aller chercher la perf. Je me disais qu'au pire je faisais 3, et au mieux je gagnais. Ça reste un résultat correct.

« J’ESPÈRE QUE ÇA OUVRIRA DES PETITES PORTES QUAND MÊME »

Connaissais-tu tes adversaires ?
Pas du tout. En général, dans des équipes comme ça on ne sort pas de nulle part. Ce sont deux ProTeams, ils ont le Tour d’Italie. Ce sont des mecs qui pédalent bien. J'étais peut-être le petit de l'échappée, mais eux ne me connaissaient pas non plus. Ils ont été cools avec moi, le DS de Bardiani m'a donné à boire quand mon DS n'était pas là. Ils étaient motivés pour aller au bout tous ensemble.

Est-ce que les conditions ont été favorables pour aller au bout ?
Je pense que oui. Sans la pluie et sans le vent, ça aurait pu s'organiser correctement derrière. Moi que ce soit la pluie ou les 40 °C, ça ne me dérange pas. La pluie peut beaucoup m'avantager.

Ça aurait pu être un vrai tournant pour Nice Métropole Côte d’Azur !
C'est sûr que j'y ai pensé quand on avait 30 secondes au kilomètre. Si je la gagnais, c'était vraiment beau. Pour la suite de ma carrière aussi. J'espère que ça va ouvrir quelques petites portes quand même. On est là pour prendre les coups. On n'a pas de gros sprinteur pour rivaliser dans les massifs. Notre but est de se montrer, ça nous fait progresser car on est un cran en-dessous. Ça permet de bien taper dedans et ne pas rester au chaud dans le peloton, toute la journée.

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