Marie-Morgane Le Deunff : « Après le Tour, ça a été dur mentalement »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

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Le vrai défi de la journée sur cette deuxième étape du Tour de l’Avenir féminin n’était pas tellement de se préoccuper de tentatives d’échappée, mais plutôt d’esquiver les chutes durant les 91 kilomètres entre Charolles et Louhans-Châteaurenaud. Marie-Morgane Le Deunff a retrouvé une tension inhérente aux récentes premières éditions d’épreuves féminines. "Comme toute première course, que ce soit Paris-Roubaix, le Tour de France ou ici, tout le monde a envie de bien faire donc ça frotte mal, ça roule mal. Tout le monde veut être placé donc il y a beaucoup de chutes, j'espère que ça va se calmer dans la semaine".

Une fois les pièges franchis sans encombres, l’équipe de France s’est concentrée sur le sprint massif. Un virage dans le final était décisif pour avoir une chance de lever les bras. Mais c’est justement cette courbe qui a coûté cher aux Bleus et à Marie-Morgane Le Deunff, carte principale de la sélection tricolore en cas d'arrivée massive. "C'est compliqué, on arrive à être bien placées avec Cédrine (Kerbaol), mais finalement ça fait l'entonnoir dans le dernier virage et on n'a pas pu repasser. Finalement, je suis sortie autour des 10, et c'était ma place. Je devais être devant au virage mais on n'a pas pu remonter, c'est comme ça", raconte l’habituelle sociétaire d’Arkéa (voir classement).

« ON A UNE VIE DE MOINE ET ON ARRIVE SUR L’OBJECTIF EN ÉTANT MAL… »

Si l'étape de mercredi pourrait encore sourire à des sprinteuses, la montagne va doucement se dresser sur la route des Espoirs Femmes. Et l’équipe de France a des arguments à faire valoir. C’est d’ailleurs en tant qu’équipière que la Bretonne s’est présentée sur ce Tour de l’Avenir. "On a de bonnes grimpeuses, on a le classement général et potentiellement les étapes à jouer. Je suis là pour l'équipe même si aujourd'hui c'était plus pour moi comme c'était un sprint. Mais je suis surtout là avec l'ambition d'aider plutôt que de faire mon résultat". Même si elle sort du Tour de France, participer à cette première était un objectif pour elle. "C'est une belle course, comme toutes les premières éditions, on veut y participer".

Hors-délais sur la Grande Boucle, l’enchainement des courses lui a pesé dans les jambes. "J'ai fait un gros début de saison parce qu'on avait pas mal de filles blessées. J'ai tout enchainé, j'avais déjà plus de 40 jours de course. C'était le troisième bloc. J'avais fait le stage en altitude en plus, et c'était de trop. Je suis arrivée avec de la fatigue sur le Tour, et j'ai encore puisé de plus en plus chaque jour. J'ai fini rincée. Et avec le niveau élevé, je n'ai pas eu de répit". Alors depuis, outre le Championnat de France et deux courses d’un jour, Marie-Morgane Le Deunff a soufflé. "J'ai pris du temps pour moi après le Tour, car ça a été dur mentalement, on fait tout bien, on se prépare, même trop. On a une vie de moine et on arrive sur l'objectif en étant mal, donc c'est dur". Mais il y a de la place pour se rattraper. 

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