Lidl-Trek Future Racing : « Le plus beau des challenges »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

La Lidl-Trek a suivi le mouvement. Comme beaucoup d’autres formations ces dernières saisons, la structure américaine a décidé de lancer son équipe réserve en 2024, au niveau Continental. Le week-end dernier, les jeunes talents de ce premier cru se sont frottés au haut niveau lors de la Classic Var et du Tour des Alpes-Maritimes, en Classe 1. L’occasion pour DirectVelo de faire le point avec le directeur sportif de ce nouveau groupe, le Danois Sebastian Andersen, fils de l'ancien illustre coureur Kim Andersen. Entretien. 

DirectVelo : Comment se sont déroulés les premiers jours de course de l’équipe en Espagne ?
Sebastian Andersen : C’était vraiment incroyable ! Tout est nouveau pour nous. On a beaucoup de jeunes coureurs qui viennent de bonnes équipes comme Léopard. Quand on a commencé à Valence, on n'avait aucune attente particulière. Tim Torn Teutenberg nous a fait de gros résultats d’entrée, c’était dingue. Sportivement, on a super bien lancé cette aventure. Les gars sont vraiment cool, tout le monde s’apprécie. Il y a déjà une bonne cohésion. L’aide que l’on a de la part de la Lidl-Trek est incroyable.

« ILS SONT ENCORE UN PEU FOU-FOU »

Et les voilà très vite confrontés au niveau de Classe 1 ici dans le sud-est de la France !
C’est sûr qu’on a choisi de commencer par des courses compliquées en début d’année. C’est bien de mettre les coureurs face à la réalité, qu’ils se rendent compte de la marche qu’il reste à franchir. Ils vont devoir travailler dur pour y arriver. On ne peut pas gagner toutes les courses que l'on fait. Mais des jeunes coureurs comme Louis Leidert, Patrick Frydkjaer ou Liam O’Brien ont fait des bons débuts même si parfois, ils sont encore un peu fou-fou dans leur façon de courir. Ils viennent de la catégorie Juniors, c’est normal. Ici en France, le niveau est élevé, on se doutait qu’il serait difficile de faire des résultats. On fait au mieux en essayant de se montrer. Surtout, on apprend. On est simplement tristes pour Mats (Wenzel) qui devait être notre homme fort ici et qui a lourdement chuté (voir ici). 

Que dire de Jakob Söderqvist, qui a terminé 2e du chrono du Tour de la Provence, avec la WorldTeam, en n’étant devancé que par son propre leader Mads Pedersen !
Il y a beaucoup de bonnes choses dans cette équipe. Jakob est vraiment impressionnant. On sait qu’il est bon sur le contre-la-montre parce qu’il a bien performé sur les Championnats du Monde (7e, NDLR). Pour être honnête, il a seulement roulé une heure et demi sur le vélo de chrono cette année avant ce chrono, alors faire ça sur cinq kilomètres… Il est possiblement promis à une belle carrière. Il a impressionné Mads (Pedersen) en Provence. Il ne fait de la route que depuis un an (lire ici). Il a fait ce Top 10 au Mondial avec un vélo prêté par un ami… Former ce genre de gars et de profils pour les emmener au plus haut niveau, c’est le plus beau des challenges.

« ON A DÉJÀ UN BEAU PROGRAMME »

Ici sur la Classic Var et le Tour des Alpes-Maritimes, il y a des garçons comme Romain Bardet ou David Gaudu. Mais les jeunes coureurs de ton équipe sont-ils impressionnés de rouler avec des pointures du cyclisme mondial ?
Ils sont très impressionnés, oui. Surtout, ils sont très heureux, reconnaissants de pouvoir participer à ce genre de course. Je sais qu’à Majorque par exemple, Louis (Leidert) était super excité de se retrouver à côté d’un gars comme Nils Politt. Parfois, ils font des erreurs en course car ils sont tellement heureux d’être là qu’ils se dispersent et ne comptent pas leurs efforts. Ils sont pris par l’adrénaline. Mais c’est un travail à faire avec eux.

Est-il prévu que chaque élément de la réserve dispute au moins une course avec la WorldTeam dans l’année ou y a-t-il, en quelque sorte, des critères de sélection ?
C’est la première année de l’équipe donc on n’a pas encore de plan défini et arrêté. On a déjà un beau programme de courses pour la réserve avec le Tour d’Autriche, le Tour de République tchèque et beaucoup de courses vallonnées. On vise par exemple une participation au Tour du Danemark. Lorsque Jakob (Söderqvist) est allé au Tour de la Provence, c’était pour remplacer un coureur malade mais ce n’était pas le plan initial. Mais bien sûr, ce type d’échanges entre la WorldTeam et la réserve est toujours pratique et c’est le but. Ça permet de donner une opportunité à ces coureurs de voir comment ça roule au-dessus.

« LAISSER NOS COUREURS À DISPOSITION DES SÉLECTIONS »

Tous les coureurs de l’effectif auront-ils une liberté totale pour d’éventuelles sélections en équipe nationale, en Coupe des Nations ou pour les grands Championnats ?
Bien sûr, c’est très important qu’ils aillent courir avec l’équipe nationale. On essaye d’avoir de bonnes relations avec les sélectionneurs des différents pays. Les entraîneurs nationaux savent ce qu’on va faire avec nos coureurs. Donc on va bien évidemment laisser nos coureurs à disposition des sélections. Ils seront même spécifiquement préparés pour ces courses-là, ils y arriveront le plus en forme possible. Si je prends l’exemple du Tour de l’Avenir, c’est la plus grande course du calendrier U23. On veut que nos coureurs y soient performants même si ce n’est pas avec le maillot de Lidl-Trek.

Qu’en est-il de la construction du calendrier dans son ensemble ? L’équipe sera-t-elle présente sur les plus grosses courses Espoirs ?
On n’a pas encore d’information pour le Baby Giro mais on a envie d’y être. On a eu la mauvaise surprise de ne pas être invité sur Liège-Bastogne-Liège U23. Les organisateurs font ce qu’ils pensent être le mieux pour leur course. On peut les comprendre. Si on vient dès notre première saison, on prend la place d’autres bonnes équipes, il ne faut pas l’oublier. On pense à certaines Continentales qui ne sont pas des réserves d’équipes pros mais qui font tout de même du très bon travail de formation. (Jonas) Vingegaard vient d’une petite Conti, ColoQuick. Ces équipes méritent leur chance. Malgré tout, ça reste une déception de ne pas être pris. On ne sera pas non plus au Tour du Val d’Aoste car le calendrier est bien bouché à ce moment-là avec plusieurs fronts. Mais on tâchera d’être sur un maximum de courses U23, c’est important pour nos coureurs. 

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