Pierre Gautherat : « J’ai prouvé que j’avais le niveau »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Décidément, Pierre Gautherat a les très bonnes jambes en ce début de saison 2024. En sept jours de course, le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale n’a pas fait pire qu’une 18e place. Et après son huitième jour de course, sur l’ouverture des Classiques, le coureur de 21 ans n’a pas fait remonter ce chiffre à l’occasion du Circuit Het Nieuwsblad, en prenant une place aux portes du Top 10 (voir classement). Mieux encore, il n’a pas été passif et a tenté sa chance, plusieurs fois, dans les moments critiques de l’épreuve WorldTour, sans faire de complexes. Pierre Gautherat est revenu avec DirectVelo sur sa dynamique canon et cette journée où il a peut-être encore franchi un cap.

Directvelo : La journée finit bien !
Pierre Gautherat : Il y avait Oli (Naesen) et moi, je suis un tout petit peu déçu d'avoir loupé mon sprint. J'étais à peine trop devant, et les mecs ont profité de l'aspiration pour lancer le sprint. Sur les derniers mètres je me suis fait remonter et j'ai perdu quelques places. Je suis satisfait de ma course quand même. Dans le Grammont j'ai réussi à sortir tout seul, mais je n'ai pas réussi à revenir sur Tim Wellens qui était vraiment très fort. J'étais super bien, j'ai fait un gros effort et j'étais avec les meilleurs coureurs de Classiques actuels. Donc c'est de bon augure, j'espère. On s'est retrouvé à 10-15 au-dessus, c'était dur de tenir les roues avec le vent de dos. C'est là où Politt et Tratnik sont sortis, en haut du Bosberg. J'étais un peu à fond, on a peut-être loupé un coche pour le podium. On fait 4, on est un peu déçu mais ça reste une belle journée pour nous.

Le bilan aurait pu être bien pire vu le scénario du début de course…
On a fait une erreur en début de course de ne pas être dans la bordure. On était tous bien placés, et au moment d'un virage à droite on s'est fait déborder. On loupe ce groupe de 30. C'était un peu frustrant de se dire que la course était déjà pliée. Au final ça a bien roulé derrière et c'est au Grammont et Bosberg qu'on a bouché le trou. À partir de ce moment-là, on pouvait rejouer la gagne, j'étais étonné mais il fallait se reconcentrer. Ce n'est pas facile avec des armadas comme Jumbo ou UAE.

Quelle était l’attitude dans le peloton ?
Il y avait la FDJ pour Kung, UAE pour Wellens. Nous on a gardé nos cartes pour se placer avant le Grammont, et on l'a fait. On a pu faire la jonction grâce à ça. C'est au pied qu'on a entendu qu'il y avait 20 secondes, et comme Wellens a vissé dès le pied, je me suis dit que c'était là qu'il fallait s'accrocher et le suivre le plus possible. Malheureusement je suis resté à 10-20 mètres sans pouvoir rentrer, et finalement on a pu se retrouver dans un groupe pour rentrer.

« IL NE FAUT PAS NON PLUS AVOIR PEUR DE CES MECS-LÀ »

Et tu n’as pas hésité à tenter ta chance !
Je pense que c'est encourageant, je n'ai que 21 ans. C'était un peu étonnant pour moi d'être avec les meilleurs en haut du Bosberg. Ce sont sans doute les quinze meilleurs mondiaux. Il ne faut pas non plus avoir peur de ces mecs-là. Je peux réussir à faire des résultats encore meilleurs, et je crois que j'ai prouvé que j'avais le niveau pour pouvoir aller faire des bons résultats.

Tu vas pouvoir avoir de grandes ambitions sur la campagne de Classiques ?
Il y a la suite à Kuurne demain, puis Milan-San Remo, Gand Wevelgem, A Travers la Flandre, Tour des Flandres et Roubaix. Je suis content d'avoir un tel enchainement à 21 ans, j'espère pouvoir tout faire avec la forme et sans les chutes. Mais c'est le plan. Je reste un gagneur donc le but est d'aller chercher une victoire. Je ne dis pas forcément sur ces courses, c'est super dur, mais je garde cet objectif de victoire pour l'équipe. On est sur une bonne dynamique, j'espère que ça va porter ses fruits sur les Classiques.

On imagine que c’est le moment fort de ta saison…
J'ai vraiment envie d'être un Classicman, ça commence à se préciser. J'ai envie de connaitre ces courses par cœur et performer dans le futur. Si je peux performer tout de suite c'est bien, mais je sais que ce sont des courses qu'il faut faire beaucoup de fois pour bien maitriser les monts, le placement etc. Je fais encore quelques erreurs mais avec des gars comme Oli ça aide à avoir un cran d'avance. C'est avec la répétition de ces courses que je vais pouvoir performer.

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