Oliver Naesen : « Je peux encore faire quelque chose sur le vélo »

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Oliver Naesen n’est pas encore à jeter aux oubliettes. Et le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale l’a prouvé sur l’ouverture des Classiques. "Je suis encore là. J'ai reçu beaucoup de critiques. Je sais que je ne peux pas suivre les tout meilleurs, mais je peux encore faire quelque chose sur le vélo. Cette prestation est quand même un peu un exploit", admet-il à l’arrivée du Circuit Het Nieuwsblad, dont il a pris la 4e place (voir classement). Son directeur sportif, Julien Jurdie, n’a jamais douté de lui. "Nous on le savait, c'est pour ça qu'on l'a prolongé de deux ans. On connait les capacités d'Oli qui n'a pas eu beaucoup de réussite ces derniers temps. L'an dernier il arrivait sensiblement avec le même groupe pour la 2e place et il a fait 19e, cette année la dynamique et la confiance sont là, et dans la même configuration il fait 4e au lieu de 19e. C'est simplement une question de sérénité et de se sentir bien. L'équipe marche bien. Tous les feux sont au vert".

Sur cette épreuve qui ouvre la saison des Classiques, Oliver Naesen se sent comme un poisson dans l’eau, et était donc bien conscient d’avoir quelque chose à jouer. "J'aime cette course. C'est déjà la cinquième fois que je finis dans le Top 10. Mais à deux heures du matin, j'ai eu une insomnie, ce n'est pas génial pour l'approche de la course, mais je voulais vraiment faire un bon résultat. Pourtant, ça semblait mal engagé". Car en effet, le premier coup de vis, avec les Visma-Lease a Bike, a mis la WorldTeam française dans des dispositions délicates. "On avait identifié le risque, et par rapport aux changements de direction ça s'est encore cassé et c'est là qu'on voit la force collective de Jumbo dans ces moments-là, qui connaissent les routes par cœur. Nos garçons ont été un peu surpris par un ou deux changements de direction et l'accélération", explique Julien Jurdie.

« LA PETITE FRAYEUR », MAIS FINALEMENT « L’ESSENTIEL EST FAIT »

Malgré la présence de Sander De Pestel dans le bon groupe, plusieurs équipes étaient en supériorité numérique. "C'est le point noir de la journée. Les garçons étaient bien placés. Mais le groupe s'est cassé en deux avec tous les favoris, et on a mal maitrisé nos émotions et notre placement. Ce n'était pas le bon timing. Heureusement, à l'arrivée c'est de l'histoire ancienne et le résultat est là. Ça a été la petite frayeur de la journée", insiste le directeur sportif. Oliver Naesen et ses collègues n’ont pas paniqué. "J'étais déjà en poursuite à 140 kilomètres de l'arrivée quand les Visma ont embrayé. Pourtant, j'étais le gars désigné pour y aller si ça enclenchait tôt. Dans le premier coup de vis, j'étais présent avec deux coéquipiers, mais quand ils en ont remis une, je ne pouvais pas y aller. Je ne voulais pas me cramer. Je connais cette course, j'ai de l'expérience. Je sais que tant que l'écart n'est pas grand, j'ai encore une chance. Finalement, j'ai eu raison", sourit le Belge.

Avec les ascensions de Grammont et du Bosberg, tout est rentré dans l’ordre. Et la suite, c’est un Pierre Gautherat offensif avant que les deux coéquipiers de Decathlon AG2R La Mondiale ne tentent leur chance au sprint, pour la 3e place. "De base, c'est Pierre Gautherat qui devait faire le sprint pour nous, mais je me sentais encore assez bien dans le final. L'équipe a dit qu'on pouvait sprinter à deux. Il fallait juste de la chance afin de ne pas être enfermé". La journée a ainsi bien mieux fini qu’elle n’a commencé. "L’essentiel est fait. C'est une belle journée, ce ne sont pas des courses évidentes avec un nouveau groupe. C'était important d'être présent pour la suite des Classiques. On a montré une solidarité, un groupe homogène. On est quatre devant, avec Oli qui fait 4e. Il y a de la satisfaction", se réjouit Julien Jurdie. Et Oliver Naesen, de retour dans une belle dynamique, doit partager son enthousiasme.

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