À Paris-Nice, tout reste à faire

Crédit photo Sarah Beziane / DirectVelo

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Paris-Nice a-t-il basculé ce mercredi après-midi ? Alors que l’épreuve se joue très régulièrement à coup de secondes - il n’y a jamais eu plus de 59 secondes d’écart entre le lauréat et son dauphin au général final depuis 2009 -, c’est sur le papier un énorme coup qu’ont réalisé Santiago Buitrago - vainqueur de l’étape - et Lucas Plapp - nouveau maillot jaune - en reprenant plusieurs dizaines de secondes aux principaux favoris de l’épreuve, mercredi, sur les pentes du Mont Brouilly (voir classement). Le Colombien de la formation Bahrain Victorious, déjà lauréat de deux étapes du Tour d’Italie ces deux dernières saisons, s’est offert un nouveau succès de prestige. “Quand j’ai vu (Primoz) Roglic faire rouler ses hommes, puis qu’il ne s’est rien passé derrière, je me suis dit qu’il fallait en profiter, alors j’y suis allé. J’ai préféré anticiper et ça a tourné dans le bon sens’”, synthétisait le lauréat en zone mixte, juste au pied du podium protocolaire.

Au-delà du succès d’étape, voilà Santiago Buitrago 2e du classement général, à 13 secondes de Lucas Plapp, mais 17 secondes devant Remco Evenepoel, par exemple. “On a récupéré un peu du temps perdu hier sur le chrono par équipes. C’est très important d’avoir un peu d’avance désormais. Mais il reste encore quatre journées où il pourrait se passer énormément de choses. On va tenter de prendre le maillot, les jambes sont très bonnes alors pourquoi pas”.

LUCAS PLAPP EST POURTANT DIMINUÉ PHYSIQUEMENT

Grâce à un très bon contre-la-montre par équipes la veille et à l’anticipation de la bagarre finale sur les routes du Rhône, Lucas Plapp s’est quant à lui vêtu de jaune. L’Australien était en mission sur les pentes du Brouilly. “Dès le pied, j’avais eu l’info via la voiture qu’il y avait 23 secondes de marge avec lui (Santiago Buitrago, NDLR). J’ai immédiatement pris la décision de faire la montée à mon propre rythme, avec l’objectif du maillot jaune et non pas de la victoire d’étape. C’était une course dans la course. C’était le mieux qu’il y avait à faire. Mais prendre le maillot… Avant la course, je ne m’attendais pas à ce scénario-là”.

Le coureur de Jayo-AlUla compte 30 secondes d’avance sur Remco Evenepoel, 40 sur Egan Bernal ou encore 1’10” sur Primoz Roglic. Peu et beaucoup à la fois sur une épreuve comme Paris-Nice. Alors rêve-t-il de l’exploit ? Sur le papier, la possible modification de parcours sur l’étape de samedi, en raison d’importantes chutes de neige sur les sommets, pourrait l’avantager. “Pour l’instant, on va d’abord demander le soleil pour l’étape de ce jeudi”, sourit-il en espérant un succès au sprint massif de son coéquipier Dylan Groenewegen. En attendant la suite, et en espérant garder de bonnes sensations, malgré quelques douleurs au poignet, toujours. “Je garde des séquelles de ma chute au Tour Down Under. Mais je m’en suis bien sorti jusqu’à présent”. Voilà qui annonce en tout cas du grand spectacle ces prochains jours, alors que certains, à l’image de Felix Gall, regrettaient le marquage entre les favoris (lire ici). Tout reste donc à faire et Remco Evenepoel a d’ailleurs annoncé la couleur au milieu des vignobles du Beaujolais. “Ce temps perdu n’est pas un cadeau car ce sont de bons grimpeurs et ils sont très en forme. On va réfléchir à une tactique”

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