Un mélange d’extrême souffrance, de soulagement et de fierté. Alors qu’il a sans doute vécu sa pire journée sur le vélo ce dimanche, lors de l’ultime étape de Paris-Nice, Ewen Costiou a aussi et surtout confirmé qu’il serait, sûrement à terme, capable de jouer non loin des tous meilleurs sur ce type d’épreuves. Leader de l’équipe Arkéa-B&B Hôtels cette semaine, le Breton a atteint son objectif de terminer dans le Top 20 (voir classements). La confirmation d’un début de saison très solide après ses belles performances dans le quart sud-est de l’Hexagone, déjà, sur des épreuves de moindre renommée. Après une douche salvatrice, l’athlète de 21 ans est redescendu de son bus, sur la Promenade des Anglais, pour faire le bilan de sa semaine auprès de DirectVelo. Entretien.

DirectVelo : Comment cette dernière étape s’est-elle déroulée pour toi ?
Ewen Costiou : C’était vraiment une course… Pff… Franchement, je n’ai jamais fait ça de ma vie. Je n’ai jamais été dans un état comme ça après une course. C’était super difficile. J’ai essayé d’anticiper en début de course avec un groupe d’échappés car je savais que la relance allait être très compliquée après Châteauneuf. Je ne me suis pas trompé, je n’ai pas fait d’erreur car effectivement, quand c’est revenu sur nous, ils n’étaient déjà plus qu’une quinzaine dans le groupe de contre. Même dans la descente, ça cassait…

« J’AI FINI COMME J’AI PU »

D’où l’utilité d’anticiper !
Si je n’avais pas pris un coup d’avance, je n’aurais sûrement plus été là à ce moment de la course. En fin de course, ça s’est fait à la jambe avec un gros tempo. J’ai fini à l’arrache complet. J’ai été repris par un groupe avec (Aurélien) Paret-Peintre dans le final, j’ai fini comme j’ai pu. Je me suis accroché dans la dernière bosse puis j’ai tout mis jusqu’à la fin.

Entre la difficulté du parcours et trois journées sous la pluie, cette fin de Paris-Nice était particulièrement exigeante !
Oh oui… Dans la dernière bosse, j’étais en larmes sur le vélo tellement j’étais à fond. Je ne m’étais jamais retrouvé dans un état pareil sur le vélo jusqu’à présent. C’est aussi toute la pression qui est redescendue. Je suis quand même super satisfait de terminer 17e de Paris-Nice. Si on m’avait dit ça au départ de la première étape, je pense que j’aurais signé directement. Sachant que je n’étais même pas prévu à la base. C’est cool. Je suis super content.

« CE N’EST PAS ANODIN »

C’est une semaine référence pour le reste de la saison…
Bien sûr, ce n’est pas anodin de faire 17e de Paris-Nice, à 21 ans. C’est une belle performance. On connaît tous la difficulté de cette course, c’est top.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué cette semaine ?
La façon dont ça frotte et à quel point c’est nerveux, surtout les premiers jours mais au final, pendant toute la semaine. Avant les bosses, ça frotte toujours. Le niveau général est très élevé. Il n’y avait pas un mec vraiment au-dessus du lot. Du coup, c’était très relevé. Le rythme m’a impressionné.