Grace Brown : « C'est monumental »

Crédit photo A.S.O./Billy Ceusters

Crédit photo A.S.O./Billy Ceusters

La plus belle de Grace Brown et une nouvelle ligne de prestige dans le palmarès de la formation FDJ-Suez. Après le doublé Amstel Gold Race et Flèche Wallonne de Marta Cavalli il y a deux ans, c’est l'athlète de 31 ans qui a permis, ce dimanche, à la WorldTeam hexagonale de décrocher son premier succès sur la troisième des Ardennaises, Liège-Bastogne-Liège. Revue dans le final après une longue fugue, l’Australienne s’est fait peur à la suite d’une sortie de route qui aurait pu lui coûter cher. Mais elle est parvenue à revenir sur le quatuor des favorites et a trouvé des ressources au plus profond d’elle-même pour dominer Elisa Longo Borghini au sprint (voir classement). DirectVelo était présent à la conférence de presse de la lauréate après l’arrivée.

DirectVelo : Que représente cette victoire à Liège pour toi ?
Grace Brown : C’est sans doute la plus belle ! Je n’ai pas souvent gagné, j’ai souvent fait 2e, y compris ici (déjà deux fois 2e en 2020 et 2022, NDLR). On peut dire, au propre comme au figuré, que c’est monumental (rires) ! C’est définitivement la course que je préfère au calendrier. J’ai toujours rêvé de gagner ici, je m’en savais capable. Pour l’équipe aussi, c’est énorme.

« DANS LA REDOUTE, ÇA DEVENAIT VRAIMENT INTÉRESSANT »

Tu avais fait le choix d’anticiper la grande bagarre…
On savait que souvent ici, une échappée d’outsiders pouvait sortir en costaud à mi-course. L’idée était d’y aller, de prendre un coup d’avance, avec moi ou une autre fille de l’équipe. Je me suis retrouvée devant avec un groupe de filles très solides. On a eu une bonne avance, ce qui m’a d’ailleurs surprise, mais ça nous a bien aidées. Une fois à trois dans la Redoute, je me suis dit que ça devenait vraiment intéressant pour moi. Puis une fois dans le groupe de six, je me sentais la plus rapide de toutes et je me suis dit qu’il était possible de gagner si je manœuvrais bien dans le final.

Comment as-tu géré cette fugue ? 
Je savais que la journée serait longue. J’ai essayé de collaborer tout en gardant un peu d’énergie aussi. Il ne fallait pas trop en faire. Comme toujours dans ces cas-là, il y avait des filles qui prenaient de plus gros relais que d’autres. Bien sûr, j’étais fatiguée… Je me doutais que ce serait dur dans les dernières montées mais avec encore une minute d’avance dans la Roche-aux-Faucons, je me suis dit qu’on allait pouvoir basculer avec les meilleures.

« HEUREUSE DE NE PAS TOMBER »

Tu t’es fait peur dans le final avec cette sortie de route !
J’ai été coincée dans le virage et je n’ai pas réussi à bien me rétablir. J’étais heureuse de ne pas tomber mais j’ai eu peur de ne pas pouvoir revenir à l’avant. Par chance, ça s’est un peu regardé entre les filles de tête et j’ai pu reprendre ma place dans le groupe.

Comment as-tu ensuite vécu ce dernier kilomètre ?
Les Canyon//SRAM avaient deux filles devant alors elles ont continué d’attaquer l’une après l’autre jusqu’au bout (Elise Chabbey et Kasia Niewiadoma, NDLR). Ce n’était pas facile de faire l’effort à chaque fois et de choisir quelle roue il fallait prendre. J’ai fait preuve de patience dans ce dernier kilomètre. Lorsqu’Elisa (Longo Borghini) est allée chercher Kasia, il y a eu un petit trou mais je n’ai pas voulu paniquer. J’ai gardé mon sang-froid en laissant faire l’effort à Kim Cadzow. J’avais confiance au fait d’avoir encore assez de temps jusqu’à la ligne pour remonter et déborder les filles pendant le sprint. Parfois, la patience ne paie pas mais là, c’était le cas !

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