Romain Guillemois va faire un choix en septembre

Romain Guillemois est arrivé à Lannilis avec des résultats à faire valoir. En forme après une Ronde de l’Isard satisfaisante, une 5e place au général de la Ville de Saguenay et une victoire sur les Boucles de la Mayenne, l'Aquitain était l’un des coureurs du Vendée U cités parmi les favoris. 6e du Championnat de France après avoir fait les deux tiers de la course à l’avant, le coureur âgé de 22 ans analyse à froid sa course pour www.directvelo.com et évoque également son prochain statut de stagiaire professionnel.

DirectVélo : A tête reposée, que retiens-tu de ce Championnat de France ?
Romain Guillemois : Il n'y a pas eu de temps mort dans cette course. Les parties les moins accidentées étaient durcies par le vent, le ribin et son approche, autant de passages clés qu'il était nécessaire d’aborder positionné. Il ne fallait pas être attentiste, les attaquants précoces ont été récompensés, c'est rare sur un championnat. Cela a d'ailleurs aussi été le cas chez les professionnels.

Comment analyses-tu ta course ?
J'ai fait la course devant, j'étais toujours dans les dix premiers sur le ribin. J’appartenais au groupe de 40 unités qui s'est dégagé au bout du premier tiers de course. De ce dernier est sorti Yann Guyot, rejoint par Cédirc Delaplace et Clément Saint-Martin. Ils devenaient dangereux, s'éloignant presque d'une minute. Nous avons réagi collectivement (avec Romain Guyot, Anthony Haspot et Pierre-Henri Lecuisinier) en exploitant une partie venteuse mais sans succès. Je suis alors sorti dans le ribin suivant, puis David et Drancourt m'ont rejoint rapidement. Nous avons bien chassé pour rentrer. Avec le recul je me dis que c'était peut-être trop tard, car le podium était déjà devant.

« C’est la gagne ou rien ! »

Mais vous êtes tout de même revenus sur eux...
Effectivement. Après à six nous avons collaboré jusque dans le dernier tour. L’accélération de Guyot dans le dernier ribin m'a fait comprendre que je devrai anticiper pour l'emporter. Saint-Martin seul sort à 6 km, il n'était pas question de le laisser filer: c'est la gagne ou rien ! J'attaque donc à 3 km pour tenter de revenir, mais Drancourt est venu me chercher. Je termine finalement sixième au sprint, avec un regret: celui de ne pas avoir eu de meilleures cannes ce samedi !

Collectivement, quel bilan tires-tu de la course ?
L'équipe a été à la hauteur de l’événement. Nous avons toujours été représentés dans les vagues, mais aussi en position de sécurité dans les parties clés. Quand nous avons borduré la mi-course passée, seul Olivier Le Gac a su nous suivre. Cette situation témoigne de l'homogénéité et de la cohésion de notre groupe cette année. Je suis celui sur qui a reposé en fin de course la responsabilité d'aller chercher le maillot. C'est décevant que j’aie échoué, mais j'ai tout fait pour et c'est peut-être là l'essentiel.

« Me montrer opérationnel sur les épreuves pros »

Avant d’arriver à Lannilis, tu venais de remporter ta première victoire de la saison sur les Boucles de la Mayenne, est-ce que mentalement ce succès t’avais rendu plus fort encore ?
Certainement. Ma victoire à Evron m'a rassuré sur ma condition pour aborder le France. Les Boucles de la Mayenne ont débloqué mon compteur de victoire... enfin ! Mais c'est aussi un apport de confiance en moi et en mes capacités.

Tu seras à nouveau stagiaire cet été avec le Team Europcar...
J'ai appris la nouvelle officiellement après le France, on communique très bien avec le staff. En stage j'espère avant tout être utile à l'équipe. Je ne connais pas encore mon programme de stagiaire mais je tiens à me montrer opérationnel sur les épreuves que je ferai.

Un passage chez les pros à la fin de la saison est plus que probable...
Passer pro en 2014 est effectivement mon ambition. J'ai obtenu mon DUT Génie Mécanique en novembre dernier, et je me suis appliqué cette année à faire du vélo à temps plein. J'ai une seule victoire à l'heure actuelle, mais quand même des places intéressantes sur divers terrains. Toutefois, en septembre, je prendrai une décision cruciale : poursuivre le cyclisme ou les études. J'ai été accepté dans deux prestigieuses écoles d'ingénieurs. Je ne suis pas fâché avec les études et si aucune porte ne s'ouvre à moi, je valoriserai mon diplôme tant qu'il encore temps.

« Détrôner les Pays-Bas sur le Tour de l’Avenir serait extra ! »

Désormais, quel est ton programme de course ?
Je vais faire le Tour du Canton Mareuil-Verteillac-Ribérac le week-end prochain avant une petite trêve début juillet. Cela pour revenir bien fin juillet avec des épreuves comme le Cristal Énergie ou pourquoi pas le Championnat d'Europe Espoir.

Tu es dans ta dernière année Espoir et c’est la dernière occasion de porter le maillot de l’Equipe de France sur le Tour de l’Avenir, tu y penses ?
Evidemment. Dans ma dernière année Espoir, j'ai très envie de porter le maillot de l'Equipe de France. Aussi je travaille en montagne, j'ai d'ailleurs réussi ma Ronde de l'Isard 2013 (il a pris la 15e place au général et terminé 2e de la 4e étape). Je ferai le Tour Alsace pour progresser encore sur ce terrain. Une épreuve qui me motive dans ce sens est la finale de la Coupe des Nations fin août. Défendre notre rang à la Coupe des Nations et détrôner les Pays-Bas sur le Tour de l'Avenir serait extra !

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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