Sean De Bie : « Etre champion d'Europe, c'était l'objectif »

Le 21 juillet dernier, à Olomouc (République Tchèque), Sean De Bie est devenu Champion d'Europe Espoirs sur route. Au bout des 165 kilomètres de course, le citoyen de Beerzel a devancé le Tchèque Petr Vakoc et le Letton Tom Skujins. Le dernier Belge à avoir décroché ce titre, c'était un certain Kris Boeckmans (aujourd'hui professionnel chez Vacansoleil-DCM, ndlr) en 2009 sur ses terres à Hooglede-Gits. Ce titre, De Bie l'a acquis après des semaines d'entrainement. Le coureur de Leopard-Trek s'était fixé un objectif et il l'a réussi. Sean De Bie revient, pour www.directvelo.be, sur sa prestation, ses futures ambitions, le championnat du Monde et parle de son éventuel passage chez les professionnels. Entretien.

« Ce championnat d'Europe a mal débuté. Dans le premier tour de la course, il y a eu une chute massive. Tout le monde connaissait cet endroit car il y avait eu exactement la même mésaventure pour la course juniors. Ensuite, ce sont les italiens et les français qui ont durci la course. Nous avons donc roulé à une très vive allure, notamment dans la montée finale vers l'arrivée. Lorsqu'à quatre tours de la fin, j'ai vu qu'il n'y avait plus qu'un seul coureur italien qui durcissait la course et qu'ensuite on avait les deux leaders de cette équipe, je savais très bien que la décision finale allait bientôt arriver. Dans ce même tour, un coureur russe (Alexander Foliforov) a attaqué. Je n'ai pas hésité et j'ai sauté dans sa roue. Il restait encore plus d'une heure de course. Mais je n'avais pas peur de rouler à l'avant. Les leaders de l'équipe d'Italie (Bettiol et Villela) et un coureur de l'équipe de France (Olivier Le Gac) se sont ensuite ajoutés au groupe. Je savais dès lors que c'était la bonne échappée. Nous avons bel et bien été jusqu'au bout. Dans le dernier tour, le Français Julian Alaphilippe a tout de même réussi à revenir sur nous. De ce groupe, je savais que j'étais le plus rapide. Et ce fut le cas.

« J'AVAIS RECONNU LE PARCOURS DURANT UNE SEMAINE GRACE AU CZECH CYCLING TOUR »

Dans ce groupe d'échappés, je trouvais que le plus fort était sans doute Petr Vakoc. En plus, le Tchèque roulait à domicile. Il a également effectué un très gros travail. Je pense qu'il était un peu nerveux. Skujins, le Letton, était aussi assez fort. Quand Alaphilippe a réussi à faire la jonction, je me suis même demandé si j'allais monter sur le podium...En fait, le parcours me convenait assez bien. Il faut dire que j'avais roulé sur ces routes durant une semaine. J'avais en effet participé au Czech Cycling Tour la semaine précédente. Je savais donc où se trouvait les plus forts pourcentages dans la montée finale et où je devais réduire mon rythme cardiaque. Je pensais que cette même côte était peut-être un peu trop difficile pour moi. Finalement, elle me convenait bien. Nous avons tout de même effectué 2400 mètres de dénivelé. C'était donc un championnat d'Europe très difficile.

« LE TRAVAIL A PAYE »

En début de saison, je m'étais fixé comme objectif de terminer en solitaire une des épreuves suivantes : le Tour des Flandres, la Côte Picarde, une étape en Toscane (malheureusement, l'épreuve a été annulée) et le championnat d'Europe. Jusqu'à présent, on peut dire que tous mes objectifs sont réussis. C'est là que je vois que mon programme d'entrainement, que j'ai établi il y a quelques années, commence à payer. Sans oublier le gros travail que j'ai fourni durant l'hiver. Tout cela a eu une influence sur mes récents résultats. Ce titre de champion d'Europe, je le voulais absolument. A chaque fois, je passe tout près de la victoire. J'ai beaucoup de deuxième et troisième places à mon actif. Mais, ici, je savais que je pouvais aller l'emporter. J'ai travaillé durement pendant quatre semaines. Je ne suis resté qu'une seule journée à la maison. Le reste, c'était entrainement ou compétition. Par ailleurs, je ne sais pas si je vais pouvoir porter ce maillot sur toutes les courses espoirs. J'espère en tout cas que je pourrai le montrer sur des épreuves comme le Tour de l'Avenir, Paris-Tours Espoirs, etc.

« LE PARCOURS DU CHAMPIONNAT DU MONDE EST A NOTRE AVANTAGE »

En avril dernier, nous avons été reconnaitre le parcours du championnat du Monde, qui se disputera en Toscane. Cela me semble un parcours très difficile. Mais je me suis déjà étonné moi-même sur le championnat d'Europe avec cette montée finale assez pentue. Donc pourquoi ne pas rêver de devenir également champion du Monde. Les 55 premiers kilomètres du parcours sont totalement plats. Il restera encore 125 kilomètres à parcourir soit la partie la plus difficile du tracé. Surtout les circuits locaux. Mais ce n'est certainement pas pour me désavantager ni pour désavantager les belges en général. Ce championnat du Monde est assurément un grand objectif. Nous allons nous préparer sur les courses professionnelles comme le Grand Prix de Wallonie ou le GP Scherens que nous disputons avec l'équipe nationale. A titre personnel, ces épreuves sont très importantes car, à l'avenir, c'est sur ces courses là que je veux briller. J'aimerais donc déjà maintenant rivaliser avec les autres coureurs pour décrocher une place d'honneur.

« DANS QUELQUES SEMAINES, VOUS SAUREZ OU J'EVOLUERAI COMME PROFESSIONNEL »

Concernant mon passage chez les professionnels, la destination sera connue dans les prochaines semaines. C'est tout ce que je peux dire actuellement. Je regarde l'aspect sportif avant tout. Je regarde ce que me propose l'équipe pour m'aider à me développer, voir comment ils peuvent faire de moi un bon coureur. Ce sont les questions les plus importantes selon moi. »

Crédit Photo : DR
 

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