Néo-pros : Le point avec Christophe Prémont

La sentence est tombée ce matin. Gérard Bulens se résout à ne pas trouver de repreneur pour son équipe Crelan-Euphony en vue de la prochaine saison. Parmi les coureurs laissés sur le carreau, il y a le néo-pro Christophe Prémont. A l'instar de Stijn Steels ou de Klaas Sys, l'ancien coureur de Wallonie-Bruxelles réussissait une très belle première saison chez les professionnels et avait déjà signé un nouveau contrat pour la saison prochaine avec Crelan. Il revient, pour www.directvelo.com, sur cette difficile annonce et évoque son avenir.

DirectVélo : Cette nouvelle, tu l'as accueillie comme un choc ?
Christophe Prémont : Oui car on ne s'y attendait vraiment pas. Personne dans le milieu ne pouvait imaginer cela. On savait qu'il y aurait du changement et que le sponsor Crelan se retirait de la partie. On avait tous confiance en Gérard Bulens et lui, il avait confiance aussi. Les choses étaient en bonnes voies mais finalement tout tombe à l'eau.

Que sais-tu exactement de cette affaire ?
Je n'ai pas beaucoup d'informations pour l'instant. J'ai appris cela un peu de temps avant la presse ce matin. Mais je ne sais pas plus de choses que ce qui est écrit dans le communiqué de presse. Apparemment, cela viendrait d'un problème de délais avec l'UCI, de paperasse. On va recevoir plus de détails dans les jours à venir. Mais au final, si on n'a pas beaucoup de détail, le résultat est le même. Ce sont une vingtaine de coureurs et de nombreux membres du personnel qui se retrouvent sans emploi.

« RETROUVER UN CONTRAT PRO »

Que vas-tu faire maintenant ?

Réfléchir et analyser les différentes solutions. Oui, je veux retrouver un contrat professionnel pour l'an prochain. Je pense que j'ai ma place dans le peloton professionnel. Mais quand on voit le nombre de coureurs sur le marché...Malheureusement, notre équipe n'est pas la seule dans ce cas. Il reste quelques courses pour se montrer et c'est ce que je compte faire. C'est sur le vélo que cela va se jouer. Il faut se montrer et continuer à faire le boulot.

Le plus dur à avaler pour toi, c'est le fait que tu avais déjà signé un contrat pour 2014 ?
Oui c'est sûr. J'avais signé pour deux ans de façon à progresser sans bruler les étapes. Durant cette première année, l'objectif était de prendre du coffre, me mettre au service de l'équipe pour apprendre le métier de cycliste professionnel. Et l'an prochain, je pouvais plus jouer ma carte personnelle sur certaines courses. Mais cette décision vient tout changer. Quand je regarde ma saison, je me dis qu'à certains moments, j'aurais pu la jouer pour moi, pour me montrer un peu plus. Comme je l'ai dit, il ne reste que quelques courses pour se montrer pour espérer retrouver quelque chose pour l'an prochain.

« C'EST LA DURE REALITE ! »

L'an dernier, avant de signer pour l'équipe Crelan-Euphony, avais-tu des contacts avec d'autres équipes ?

Non je n'avais rien d'autre, car j'avais discuté assez tôt dans la saison avec Gérard Bulens et pour moi, c'était la meilleure solution pour ma carrière. C'est quand même une équipe reconnue pour avoir lancé de bons coureurs. Elle a une image formatrice. Puis Gérard Bulens, il ne faut plus le présenter, il connait le cyclisme comme personne. C'est vraiment dommage pour le cyclisme d'en arriver là.

Alors que le cyclisme attire toujours autant de monde sur le bord des routes, comment expliques-tu la multiple disparition d'équipes professionnelles ?
Beaucoup rejettent la faute sur l'UCI. C'est vrai qu'administrativement, c'est parfois assez compliqué. Mais je n'en dirai pas plus dans ce sens, je n'ai pas assez d'éléments pour pouvoir taper sur l'UCI. Ensuite, je pense que la société et ses difficultés se reflètent dans le cyclisme, tout simplement. Ce n'est facile pour personne à notre époque. C'est la dure réalité actuelle.

Crédit Photo : DR
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Christophe PRÉMONT