Néo-pros : Le bilan d’Erwann Corbel

Vainqueur d’étape sur le Kreiz Breizh Elites (2.2), Erwann Corbel, 22 ans, a su trouver le chemin de la victoire dès sa première saison professionnelle. Le sprinteur de Bretagne Séché-Environnement se sait malgré tout capable de bien mieux encore, et espère décrocher un plus grand nombre de succès l’an prochain. A condition d’avoir des équipiers pour l’épauler dans les emballages massifs.

« J’avais un peu d’appréhension à l’abord de ma première saison professionnelle. En début d’année, j’ai eu du mal à me mettre dans le bain. Je me cherchais un peu. Je n’avais ni la condition physique ni le niveau. Je ne m’étais sans doute pas entraîné assez sérieusement durant l’hiver. Je me suis contenté de me reposer sur mes acquis, ce qui était une grosse erreur. Du coup, j’ai vraiment eu peur sur les premières couses, où j’ai pris cher. Et encore, heureusement je n’ai pas disputé les plus grosses courses du calendrier ! L’addition aurait été encore plus salée. A un moment donné, je me suis même demandé ce que je faisais chez les pros. Finalement, tout est rentré dans l’ordre avec l’enchaînement des compétitions. J'ai d’ailleurs fini par gagner sur le Kreiz Breizh, comme l’an passé, ce qui m’a mis en confiance pour la fin de saison.

« RIVALISER AVEC LES MEILLEURS SPRINTEURS FRANCAIS »

Je suis persuadé que j’aurais pu gagner plus de courses cette saison, en tout cas jouer beaucoup plus souvent la victoire, si j’avais pu avoir un train pour m’emmener. Je comprends très bien que chacun ait ses intérêts personnels dans l’équipe, et que certains de mes équipiers n’aiment pas frotter dans les sprints. Mais il est certain que si l’on acceptait de m’emmener les sprints, ça changerait énormément de choses. A la pédale, je pense pouvoir rivaliser avec les meilleurs sprinteurs français. Je l’ai senti sur le Tour de Picardie notamment, lorsque j’ai pris la troisième place derrière Marcel Kittel et Bryan Coquard. J’étais tout près et j’étais même en train de remonter Bryan au moment de couper la ligne d’arrivée.

« FRUSTRANT DE DEVOIR SE DEBROUILLER SEUL »

Quand je vois Maxime Daniel gagner sur le Tour du Portugal en étant emmené par le seul Jimmy Engoulvent, j’en ai les larmes aux yeux. Idem lorsque je vois Bryan Coquard être déposé aux 200 mètres par Sébastien Chavanel sur l’Etoile de Bessèges notamment. Je suis persuadé qu’avec les mêmes poissons-pilotes, je monterais plus souvent sur les podiums. C’est très frustrant de devoir se débrouiller tout seul dans les derniers kilomètres. Je dois frotter, me battre pour garder ma place. Au final, je suis déjà cuit au moment où les favoris lancent leur sprint. Quand on fait le bilan en fin de saison, on se rend compte qu’Arnaud Démare ou Nacer Bouhanni terminent l’année avec une dizaine de victoires au compteur et moi, une seule.

« M'AXER SUR LA COUPE DE FRANCE EN 2014 »

Romain Feillu arrive dans l’équipe cet hiver. Je sais qu’il va m’apporter beaucoup d’expérience et de maturité. Je vais progresser à ses côtés. Si je dois l’emmener au sprint, ce sera avec plaisir. Mais j’espère quand même pouvoir jouer ma carte personnelle. En un an, j’ai évolué mentalement, et physiquement. J’ai pris pas mal de puissance. Je veux tirer profit de l’expérience accumulée cette saison pour faire de meilleurs résultats l’an prochain. J’ai envie de m’axer sur les manches de la Coupe de France en 2014. J’aime beaucoup le profil de la plupart des manches et je sais que je peux y briller. Ce sont des courses qui me correspondent bien. J’espère aussi disputer des courses WorldTour telles Paris-Nice ou le Critérium du Dauphiné. Quoi qu’il en soit, il va falloir que je gagne des courses. Maintenant, si je me retrouve dans la même situation qu’en 2013, à savoir celle d’être tout seul dans les sprints massifs, alors rien ne changera en termes de résultats. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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