Fabio Polazzi : « Je me doutais de ma non-prolongation »

Après plusieurs saisons passées chez Wallonie-Bruxelles, Fabio Polazzi évoluera l'an prochain dans l'équipe continentale Josan-To Win. Fort de son expérience acquise durant ces années, il espère montrer sa vraie valeur en 2014. Avec un beau programme et une plus grande liberté,le Bruxellois de 28 ans rêve du maillot tricolore dans la catégorie des élites sans contrat. Mais pas seulement. Pour www.directvelo.be, il nous en dit plus sur son départ de chez Wallonie-Bruxelles et livre ses ambitions pour la saison à venir.

DirectVélo : Comment qualifierais-tu ta saison 2013 ?
Fabio Polazzi : Je dirai que c'est un bilan mitigé. La première partie n'a pas été bonne. J'étais complètement hors circuit. A ma décharge, je n'ai pas eu un super programme de course. Ce n'est pas facile de répondre présent quand on vous attend si l'on n’est pas bien préparé. J'étais toujours un train en retard et c'est dur de revenir à son meilleur niveau. Mais je me suis accroché mentalement et la roue a fini par tourner. Après le mois de juin, j'ai pu faire plus de courses, plus de kermesses et cela s'est ressenti dans mes performances. La plus grosse satisfaction a bien évidemment été ma victoire sur la quatrième étape du Szeklerland Tour en Roumanie (2.2). Ce n'est pas facile de gagner à ce niveau. En plus, c'était ma première victoire. J'étais vraiment très heureux!

Malgré ce succès, tu n'as pas été reconduit chez Wallonie-Bruxelles...
Non et j'en suis vraiment déçu. Tout coureur bénéficiant d'un contrat pro veut le rester. Mais il faut accepter cela, c'est leur choix. Dès le début de saison, je sentais que je ne serais pas prolongé. Je n'étais pas dans le noyau notamment sur les manches de la Top Compétition et c'était alors difficile de me montrer. Mais lorsque j'ai commencé à bien prester après juillet, j'ai eu l'espoir de resigner et on m'a fait comprendre que cela pourrait aussi aller dans ce sens. En plus, je me suis accroché aussi au fait que j'étais le seul Bruxellois de l'équipe et que cela pouvait compter. Malheureusement, la disparition des équipes et notamment de Crelan-Euphony a pesé dans la balance. Mais c'est la vie et il ne faut pas s'arrêter là-dessus. Je n'ai pas à rougir des saisons que j'ai pu courir au plus haut niveau et ça, c'est le plus important.

« UNE EQUIPE QUI ME FAIT CONFIANCE »

En 2014, tu rejoindras donc Josan-To Win : pourquoi ce choix ?
C'est l'équipe dont le projet, selon moi, était le plus concret. J'avais d'autres offres mais c'était un peu flou. J'ai besoin de sentir les gens derrière moi, qu'ils ont confiance en moi et c'est la seule équipe qui me proposait cela.

Tu as été engagé pour jouer ta carte de leader et remplacer un Jerôme Baugnies retrouvant le Monde pro ?
Remplacer et faire oublier Jerôme, ce sera impossible. Ce qu'il a réalisé en 2013 est tout simplement incroyable. Je n'ai jamais vu ça en 10 ans de carrière. Si je me dis que je dois le remplacer, c'est une pression inutile. Je veux simplement prouver ce dont moi je suis capable. Je peux maintenant réellement m'exprimer avec un vrai et beau programme. Si l'on retire le Grand Prix de Wallonie, le Tour de Wallonie et certaines épreuves professionnelles, le programme est assez semblable à celui de Wallonie-Bruxelles. Je veux me montrer tout au long de la saison et pas simplement viser une course ou deux. Je veux être là de février à octobre. Si je peux gagner une .1 ou .2, ce serait bien. Les interclubs seront importants pour l'équipe et il faudra bien y prester également.

« LE MAILLOT TRICOLORE ? POURQUOI PAS... »

Tu vas donc participer au Championnat de Belgique Élites sans contrat après avoir pris part à quelques championnats de Belgique pros. Cela peut être un petit objectif ?
Bien sûr. Je suis un homme de championnat, je pense. En 2011, lorsque Philippe Gilbert est devenu champion de Belgique sur route à Hooglede-Gits, j'ai pris la dixième place. Je ne vais pas dire que je suis passé tout proche du maillot national, mais cela donne envie. Pourquoi ne pas essayer de le porter chez les amateurs...

Tu espères retrouver un jour un contrat professionnel ?
Non, je pense qu'il faut être réaliste. Mon âge et le contexte actuel ne jouent pas en ma faveur. Je veux maintenant me faire plaisir et monter mon vrai niveau, montrer de quoi je suis capable sur le vélo et essayer d'à nouveau lever les bras car c'est un sentiment particulier et je veux le revivre. Mais je ne me mets pas la pression pour autant. Je veux avant tout prendre du plaisir sur le vélo. C'est important.

Crédit Photo : DR
 

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