Romain Guillemois : « Une anxiété mesurée »

Après quatre saisons dans la réserve, au Vendée U, Romain Guillemois a intégré officiellement le Team Europcar le 1er janvier. Le coureur âgé de 22 ans, stagiaire à deux reprises au sein de l'équipe française, s'apprête à disputer sa première course en qualité de professionnel, du 13 au 19 janvier à l'occasion de la Tropicale Amissa Bongo (Gabon). Pilier de l'Equipe de France Espoirs en 2013, il a conscience qu’il a encore tout à prouver chez les pros malgré un stage convaincant l’été dernier. Rencontre avec le néo-professionnel.

« Je ne me mets pas trop de pression même si la saison va débuter très tôt, avec la Tropicale Amissa Bongo dans une dizaine de jours. J’essaie de rester relâché. La pression, je l’aurai sans doute une fois sur la ligne de départ de la 1ère étape, d’autant que l’équipe a toujours brillé sur les routes gabonaises. Nous partons en Afrique avec le vainqueur sortant Yohann Gène et il va falloir que je sois à la hauteur d’entrée de jeu.

« NUANCER MES RESULTATS DE STAGIAIRE »

Pour le moment je me concentre sur l’entraînement. Je n’ai pas eu de pépins durant ma préparation hivernale et j’ai de bonnes sensations. Evidemment, il y a toujours un peu d’anxiété avant de faire ses débuts chez les pros mais c’est une anxiété mesurée dans la mesure où j’ai déjà pu faire deux stages avec le Team Europcar ces deux dernières saisons. Etre stagiaire m’avait permis de prendre mes marques sur des classe 1. A côté de ça, il est important de garder à l’esprit qu’au mois de septembre, beaucoup de coureurs sont cramés après une grosse saison et ne courent plus après grand-chose. Il serait facile de s’enflammer et d’être euphorique après un bon stage, d’autant que j’avais notamment pris la 10e place du Tour du Doubs. Il faut malgré tout faire attention à bien nuancer ce type de résultats. J’avais l’avantage de la fraîcheur physique.

« DIRECTEMENT DANS LE GRAND BAIN »

2014 sera avant toute autre chose une année d’apprentissage et d’intégration. J’ai l’avantage de connaître une bonne partie de l’effectif pour avoir déjà couru avec un tiers des coureurs d’Europcar lorsque nous étions au Vendée U. C’est l’un des atouts de notre système. Autre avantage, j’ai gardé le même entraîneur, à savoir Benoît Génauzeau qui comme moi a fait la bascule entre le Vendée U et Europcar. Du coup, je n’ai pas à changer de méthode d’entraînement. Nous avons nos habitudes tous les deux. Benoît sait ce dont j’ai besoin. Il me suit depuis quatre ans. Cela dit je cours maintenant pour une équipe World Tour et le rassemblement en Espagne était forcément un peu plus volumineux que ce que j’ai pu avoir l’habitude de faire jusqu’à présent. L’équipe réintègre le WorldTour cette année, ce qui va forcément jouer sur mon calendrier. Je ne vais pas pouvoir disputer de classe 2, ce qui m’aurait permis de faire le point sur ce type de courses. Les classes 2 auraient été une sorte de mesure pour voir si j’avais progressé par rapport à mes dernières saisons amateurs. Mais je m’en passerai ! Au moins je serai directement dans le grand bain. Je ne suis pas le premier à passer des rangs amateurs au WorldTour. Il n’y a pas de raison que cela se passe mal.  

« ME FAIRE UNE PLACE CHEZ LES PROS »

Les résultats que j’ai pu obtenir en 2013 ainsi que ma régularité et mon état d’esprit, m’ont permis d’avoir la confiance des dirigeants d’Europcar. Maintenant, je ne considère pas avoir encore prouvé que j’avais ma place chez les pros. A l’heure actuelle, je n’ai qu’un palmarès de coureur amateur. C’est dans les années à venir que je vais devoir me faire une place chez les pros. Si j’arrive à faire des résultats, si les leaders de l’équipe sont heureux de mon travail, alors je pourrais dire que j’ai ma place chez les pros. Mais pas avant. J’aurai une meilleure idée de mon niveau après les premières courses. Sur les épreuves importantes du calendrier, je travaillerai pour les leaders désignés. Sur des courses un peu plus abordables comme les manches de Coupe de France, j’essaierai de jouer ma carte personnelle. Il faudra que je saisisse ma chance en espérant que les jambes répondent le Jour-J. Je ne disputerai pas d’épreuves WorldTour avant le mois de juin. Ensuite, je ne sais pas encore ce qui est prévu. Cela dépendra de ma première moitié de saison. Pour le moment, je suis concentré sur la Tropicale Amissa Bongo, le Grand Prix d’Ouverture La Marseillaise et l’Etoile de Bessèges qui seront mes trois premières courses de la saison. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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