Après dix années passées à participer aux différentes épreuves du circuit professionnel, Davy Commeyne (33 ans) retrouvera cette saison la catégorie des élites sans contrat. Il roulera en faveur de la formation amateur Smartphoto Cycling Team, la nouvelle appellation d'Artevelde WSV. L'ancien coureur de Crelan-Euphony et d'Accent.Jobs-Wanty cumulera cyclisme et boulot puisqu'il sera aussi magasinier à temps plein dans une entreprise à Rotselaar. Le citoyen de Tremelo revient pour www.directvelo.be sur les moments forts et douloureux de sa carrière au plus haut niveau et évoque également son avenir sportif et professionnel. Entretien.

Directvélo : Tu as roulé pour le compte des formations Accent-Jobs Wanty, Landbouwkrediet et Palmans. Quels furent tes meilleurs moments durant ces années en tant que coureur professionnel ?
Davy Commeyne : Mes meilleurs moments se situent dans les années 2004-2005 quand j’étais chez Palmans. J’ai obtenu un nombre important de podiums en cyclo-cross. J’ai même gagné quelques épreuves comme, par exemple, le Grand Prix de la Région Wallonne à Dottignies en 2004. Je garde également de bons souvenirs de mon passage sur la route, notamment cette huitième place sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne en 2010. Ma plus belle performance sur la route reste le Tour de Wallonie. J’y ai terminé sixième du classement final en 2012 et j’ai réalisé quelques belles places d’honneur sur cette même épreuve. Je rajouterais également la Druivenkoers (Course aux raisins) que j'ai ponctuée à la deuxième place en 2011. Enfin, mon titre de champion de Belgique élites sans contrat sur route restera gravé dans ma mémoire. Il est venu un peu me consoler durant une période un peu plus difficile que les autres.

Tu parles d’une période plus difficile. Tu fais donc référence aux années 2008-2009. Peut-on dire que c'est le pire moment de ta carrière ?
Tout à fait. J’ai vraiment été affecté par le fait de ne pas retrouver d’équipe en 2008 après la période Palmans. C'était douloureux. J’ai joué parfois de malchance durant ma carrière. J’aurais bien voulu courir dans de meilleures équipes, acquérir une meilleure condition.

« JE PENSAIS POUVOIR PRENDRE LA PLACE DE BERT DE WAELE DANS L'EFFECTIF LANDBOUWKREDIET »

Es-tu tout de même satisfait de ta carrière en général ?
Il est évident que j’aurais bien voulu gagner plus de victoires et ainsi afficher un plus beau palmarès mais j’ai déjà eu la chance d’avoir été professionnel pendant toutes ces années et ce, sans stress. Certains coureurs ne peuvent pas en dire autant. Je regrette surtout l’écart grandissant entre les équipes WorldTour et continentales. En 2012, j’aurais bien voulu prolonger chez Landbouwkrediet. Normalement, il y avait une marge salariale libre grâce à la retraite de Bert De Waele. J’espérais pouvoir revendiquer en quelque sorte cette place. Tout le monde savait que j’adorais courir, m’entraîner. Malheureusement, cela ne s’est pas concrétisé. Bien sûr, je n’avais pas la carte de visite de Bert. Finalement, l’équipe a mis la clé sous le paillasson quelques mois plus tard. Un mal pour un bien donc.

Espères-tu encore redevenir professionnel ?
Je pense sincèrement que ce sera difficile. J’ai l'âge que j'ai. De plus, beaucoup d’équipes ont arrêté et des jeunes attendent de pouvoir percer dans le monde professionnel.

Tu as opté pour l’équipe Smartphoto Cycling Team, basée à Artevelde. Est-ce pour te rapprocher de ton domicile ?
Pas tout à fait. J’habite à Tremelo. Une chose était certaine, c’est que je ne voulais pas raccrocher le vélo. J’ai 33 ans mais j’adore trop rouler pour décider d'arrêter. Peut-être que secrètement, je rêve de pouvoir relancer ma carrière sur le tard. J’avais annoncé dans les médias et sur Facebook que j’allais m’entraîner individuellement. J’avais effectué le nécessaire. J’ai demandé du matériel et des sponsors dans la région de Schoten. Quelques minutes après mon annonce, Bart Van Speybroek m’a envoyé un message en me demandant si cela ne m’intéressait pas de courir dans leur équipe, sans stress, entre amis. De plus, c’était encore l’occasion d’emmagasiner certaines primes intéressantes. J’ai pris une nuit pour y réfléchir et je suis finalement arrivé rapidement à un accord.

As-tu reçu d’autres offres ?
Oui, une équipe du même calibre que Smartphoto est arrivée dans la danse mais j’avais déjà donné mon accord de principe à Smartphoto.

« UNE KERMESSE, UN INTERCLUB, AUCUNE DIFFERENCE POUR MOI. CE QUI COMPTE, C'EST DE GAGNER »

Dans ta nouvelle équipe, il y a des coureurs comme Davy De Scheemaker, Willem De Greyt et Bart Van Speybroek. Quels sont les objectifs de l’équipe pour cette année ?
L’équipe vise principalement les primes et les victoires. Chaque coureur visera à remporter des succès sur son programme et son terrain de prédilection. Nous essayerons également de gagner des interclubs et de nous distinguer sur les manches de la Coupe de Belgique.

Et quelles sont tes ambitions personnelles ?
La première chose est de savoir si je continue à m’entraîner après la saison de cyclo-cross ou si j’observe une période de repos. Je vais voir comment mon corps va digérer les différents cross de cet hiver. Lors de ma saison 2008 chez les élites sans contrat, j’avais décroché une dizaine de succès. J’aimerais réitérer cet "exploit". Une kermesse, un interclub, cela n’a aucune différence. Pour moi, ce qui compte, c’est de gagner. S’il n’y a pas de course à un moment donné de l’année, je profiterai véritablement de ma petite-amie et de mes enfants. Je ne connais pas encore mon programme officiel. Si j’ai une bonne condition, je vais pouvoir sélectionner les épreuves sur lesquelles je peux réaliser la différence. Les courses dans ma région à Tremelo et Aarschot m’intéressent particulièrement.

Crédit Photo : www.directvelo.be