Vainqueur en 2012 du Grand Prix Pino Cerami sous les couleurs de Lotto-Belisol, le Fouchois Gaëtan Bille a été l'une des nombreuses victimes de la crise qui règne actuellement dans le monde du cyclisme. Heureusement, le Soumagnard d’adoption a pu retrouver un contrat professionnel dans l’équipe continentale Vérandas Willems. Pour sa première course de la saison, à savoir le Grand Prix La Marseillaise, il a joué de malchance en chutant juste après avoir franchi la ligne d'arrivée. Résultat : un genou meurtri qui l'a obligé à renoncer à l’Etoile de Bessèges. L’ancien vététiste revient pour www.directvelo.be sur ce douloureux accident, sur ses ambitions et parle de son avenir.

DirectVélo : Après deux bonnes saisons chez les professionnels, est-ce difficile de devoir accepter ce retour au niveau Continental ?
Gaëtan Bille : Au vu de la crise, il fallait bien passer par là. Ce n’est pas toujours facile au niveau psychologique mais je savais à quoi m’attendre. En 2011, avant d’aller chez Lotto-Belisol, j’étais déjà dans une équipe continentale, chez Wallonie-Bruxelles. L'encadrement et la structure sont fort similaires. Cependant, le calendrier est plus complet avec beaucoup plus de grandes courses. Le souvenir que je garderai de ces deux années au niveau élite, c'est évidemment la joie d'avoir remporté le Grand Prix Pino Cerami en 2012.

Comment s’est déroulée ta préparation ?
Tout s’était idéalement passé. La condition et les sensations étaient très bonnes. Le Grand Prix La Marseillaise et l’Etoile de Bessèges étaient sensés être la touche finale à la préparation pour le début de saison en Belgique. Cette chute sur la classique française a changé mes plans.

« J'AI REPRIS LE VELO SAMEDI ET CELA VA DEJA MIEUX »

Peux-tu expliquer les circonstances de cette chute ?
A vrai dire, c’est assez bête. Cela s’est passé cinq mètres après la ligne d'arrivée. Un coureur de Caja Rural a foncé dans les barrières et ce, juste après le sprint. Son vélo est revenu dans le chemin et je n'ai pu l’éviter. Je suis alors malheureusement tombé sur les genoux. Le soir même, ils étaient simplement brûlés mais, le lendemain, ils étaient gonflés. L’hématome a mis plusieurs jours pour se dégonfler et m’a forcé à une petite semaine de repos. Heureusement, il n’y a pas d’infection ni de fracture, ça aurait pu être pire.

Tu as dû renoncer à l’Etoile de Bessèges. Ton programme a donc été modifié. A quoi ressemble-t-il désormais ?
Je n’ai repris le vélo que ce samedi et, dimanche, ça allait déjà un peu mieux. J’ai donc accumulé un fameux retard. Il faut désormais retrouver des sensations et j’espère être bien pour le début du mois de mars. Concernant les courses, je recommencerai au Tour du Haut-Var les 22 et 23 février puis je participerai aux classiques en Ardèche et dans la Drôme. Après, je rentrerai en Belgique pour l’ouverture de la saison en Wallonie avec le GP Samyn et les Trois jours de Flandre-Occidentale.

« REMPORTER LA FLECHE ARDENNAISE ME FERAIT TRES PLAISIR »

Chez Vérandas Willems, tu es l'un des six coureurs possédant un contrat pro. Peut-on dire que tu auras quelque peu la pression ?
Oui, tout à fait. L’équipe s’est déjà montrée en 2013 mais il faudra cette année quelques victoires en plus. L’équipe est très bonne comme on a pu le voir sur La Marseillaise et Bessèges (notamment les prestations de Goolaerts, Mannaerts et Vereecken, NDLR). On n’attend pas de moi de prester sur des courses en particulier. Il faudra surtout ramener des résultats et des victoires.

Dès lors, quels sont tes objectifs pour cette saison ?
Je n’ai pas d’objectif particulier. Il faudra que je sois présent tout au long de la saison et faire le mieux possible, surtout sur les grandes courses. Lever les bras sur une course de première catégorie serait une très jolie performance. Maintenant, je dois reconnaître que j’affectionne la Flèche Ardennaise, bien que ce soit une épreuve de catégorie 2. Je n’avais pas su la remporter avant de passer chez Lotto-Belisol et mon meilleur résultat reste une quatrième place. Dès lors, pouvoir la gagner me ferait vraiment plaisir.

Vises-tu un retour au plus haut niveau en 2015 ?
On verra car si la crise persiste l'an prochain dans le milieu du vélo, ça sera fortement compliqué. Mais je suis avant tout concentré sur cette saison. Je vais faire le maximum et l'avenir nous dira ce qu'il se passera en 2015.

Crédit Photo : Martine Lainé