Sébastien Delfosse : « Il manque la victoire »

Deuxième ce dimanche à Cholet-Pays de Loire (1.1) derrière Tom Van Asbroeck, Sébastien Delfosse a prouvé qu’il n’a pas perdu en qualité depuis son passage dans les rangs de Wallonie-Bruxelles. Le Hervien apporte un plus grâce à son expérience pour ses nouveaux équipiers mais signe lui aussi de bons résultats. Rencontre pour www.directvelo.be avec ce coureur de 31 ans nourri par la passion du vélo.

"A Cholet, nous sommes partis dès le début à une vingtaine d’hommes", explique Delfosse, fidèle à ses habitudes de baroudeur. "Nous avons pu prendre une belle avance, jusqu’à huit minutes, puis l’entente est devenue moins bonne. Le peloton est revenu à une minute et demie, l’occasion de refaire une sélection dans le groupe de tête. Dans la finale, j’ai encore essayé de sortir avec Arnaud Courteille (FDJ.fr) mais Topsport Vlaanderen-Baloise a roulé pour rentrer. Finalement, ça se joue au sprint et je termine second." Il s’agit pour le Liégeois de la seconde deuxième place cette année, après celle acquise sur la Drôme Classic (1.1), le 2 mars dernier. "Cela reste la plus décevante. Ce jour-là, j’étais très fort et j’avais vraiment beaucoup plus de chances de gagner. Dimanche passé, c’était complètement différent. Les conditions étaient moins bonnes. Tout le monde souffrait du froid, et la deuxième place est donc un bon résultat." Si ces deux performances se sont déroulées sur les routes françaises, ce n’est pas par hasard. "Les courses sont différentes. Il y a plus souvent la possibilité d’attaquer. Les échappées vont souvent au bout et c’est donc plus facile de jouer la gagne." Son prochain rendez-vous sera d’ailleurs à nouveau une manche de la Coupe de France, avec la Route Adélie de Vitré.

« C'EST MIEUX D'ETRE CONNU POUR LES RESULTATS PLUTOT QUE POUR LES ECHAPPEES »

Quand on lui demande le bilan de son début de saison, Delfosse répond d’emblée : "Je peux être satisfait. Bien qu’il manque toujours la victoire. Deux fois deuxième, c’est frustrant mais je dois aussi être content. J’ai pu me montrer à l’avant et ne pas toujours rester dans le peloton." Par ailleurs, fort de ses six années sous l’égide de Gérard Bulens, chez Landbouwkrediet devenu par la suite Crelan-Euphony, le Hervien a pu apporter beaucoup d’expérience aux coureurs de Wallonie-Bruxelles. "Avec Frédéric Amorison, on a pu amener beaucoup d’expérience. Cela s’est déjà vu en stage à Calpe. Ils étaient surpris de rouler si vite à l’entraînement. Mais ils ont vu qu’ils étaient capables de maintenir une grosse cadence pendant tout un stage." L’expérience ne se voit pas uniquement à l’entraînement, mais aussi en course : "Par exemple, à la Kattekoers, Dron a pu profiter du fait que je sois surveillé pour se retrouver à l’avant et terminer sur le podium. Au final, chacun trouve son compte." Auparavant, Sébastien Delfosse était coutumier des échappées au long cours. Mais il a dû changer sa façon de courir. "Ici, avec ce rôle de leader, je dois me réserver pour la finale. Finalement, c’est mieux d’être vu à la télévision pour mes résultats que pour les échappées !"

« QUAND ON DISCUTE LE SOIR A TABLE, TOUT LE MONDE SE COMPREND »

Le leader du Challenge DirectVélo Belgique n’est d’ailleurs pas convaincu qu’il s’agisse d’un retour en arrière. "Je suis content d’encore pouvoir vivre de ma passion. Le programme est le même à l’exception des classiques. Mais ici, j’ai un statut protégé et cela m’apporte plus de confiance." Sur le plan concret également, Wallonie-Bruxelles propose un encadrement de haut niveau. "L’infrastructure est très bonne, on a un entraîneur, etc. On se sent soutenu, on n’a plus qu’une chose à faire : penser au vélo." Par ailleurs, l’unité linguistique permet de mieux se comprendre au sein de l’équipe : "Il y a toujours des petits groupes mais, au moins, quand ça discute le soir à table, tout le monde se comprend. On n’est pas toujours en train de se demander si l’autre a bien compris le message qu’on voulait faire passer."

Delfosse a été agréablement surpris par ses nouveaux équipiers et ne ressort personne du lot. "Pour le moment, tout le monde se vaut. Chacun a franchi un palier et est à un meilleur niveau. On peut prendre l’exemple d’Antoine Demoitié qui a pu jouer sa carte et ainsi terminer deuxième de l'Omloop van het Waasland. Ensuite, il a pris confiance et vient d’enchaîner de beaux résultats. Boris Dron est également un exemple au vu de ses prestations à l’Etoile de Bessèges. Il se pensait cramé du stage à Calpe mais a vu qu’il pouvait tenir tête aux meilleurs pendant une semaine. Chacun a ses possibilités, tout le monde a pris de la confiance en soi. Et ça se voit, l’équipe est plus que présente à l’avant du peloton, dans les échappées, et ça se voit dans les résultats", conclut le Wallon.

Crédit Photo : Régis Garnier - www.velofotopro.com
 

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