Parti en Algérie depuis près de trois semaines avec son équipe Cycling Team 2o2o, Pieter Willems a eu l’occasion de découvrir une nouvelle façon de courir. Une "grande aventure", selon ses propres dires. Le Gantois d’origine revient pour www.directvelo.be sur son histoire algérienne mais aussi sur le programme très international de son équipe.

L’équipe Cycling Team 2o2o, en référence au projet de recevoir une licence continentale d’ici l’horizon 2020, a beau être jeune, elle est cependant très ambitieuse. "Notre chef d’équipe, Rik de Rycke, est très motivé. Il fait beaucoup pour nous et pour l’équipe", entame Willems. "Je ne m’attendais pas à pouvoir disputer de si belles épreuves. Normalement, on prendra part à de nombreuses courses 2.2, comme le Baltic Chain Tour, la Course de la Paix (on a entre-temps appris son annulation, ndlr), etc." Mais cela ne suffit pas encore à satisfaire les dents longues de la formation flandrienne. "Rik cherche encore à être invité sur des courses 2.2 en Asie, comme le Tour de Malaisie. Et nous disputons aussi la Coupe de Belgique, le Triptyque des Monts et Châteaux, le Tour de Namur et d’autres interclubs en Belgique." Un programme que doit envier plus d’une équipe continentale.

« LE NIVEAU EST SEMBLABLE A CELUI EN BELGIQUE »

"C’est fantastique de pouvoir courir ici", explique l’ex-coureur de Terra-Footwear, encore en Algérie pour quelques jours. "J’avais déjà pu disputer le Tour de Franche-Comté il y a deux ans, mais ici, c’est tout autre chose. Le niveau est très haut. Pour être honnête, je m’attendais à ce que le niveau soit plus bas qu’en Belgique. Mais ça se vaut. Les courses se déroulent comme chez les pros. Une échappée matinale, le peloton qui contrôle, etc. Le niveau de difficulté est comparable à celui des courses UCI belges de catégorie 2. Mais on arrive quand même parfois à se battre pour les places d’honneurs." Cependant, l’expérience n’est pas de tout repos, ni dénuée des aléas du voyage. "Les deux premiers jours ont été très durs. Nos vélos étaient restés à l’aéroport en Belgique et on a dû rouler sur les vélos de réserve de la voiture neutre. D’ailleurs, sur la première étape du Tour d’Algérie, j’ai dû abandonner. J’ai cassé ma selle et vu qu’il n’y avait plus de vélos sur la voiture neutre, j’ai dû abandonner."

L’équipe CT 2o2o enchaîne épreuve sur épreuve, avec en moins de trois semaines, le Tour d’Algérie, de Blida, de Sétif, et maintenant le Tour de Constantine. Et pour couronner ce beau calendrier de courses de catégorie deux, quelques courses d’un jour. "La répétition commence à peser. En trois semaines, nous avons seulement eu trois journées de repos assez relatif", raconte Willems. "On a à chaque fois passé la journée dans le bus." La répétition des efforts a d’ailleurs pesé sur l’organisme des coureurs. "Le premier jour, nous étions 160 partants. Mais maintenant, je pense qu’il doit en rester environ 80. Ça devient de trop pour certains. Chez CT 2o2o, nous ne sommes plus que quatre." D’ailleurs, la répétition avantage les équipes locales. "La majorité des équipes viennent de loin. Mais les équipes marocaines et algériennes, elles savent changer d’équipe entre les épreuves. C’est un peu injuste car, de cette façon, ils sont plus frais que nous."

« DES CONDITIONS EPOUVANTABLES AU TOUR DE CONSTANTINE »

La fatigue a aussi pesé sur Pieter Willems, au Tour de Sétif : "Le dernier jour, j’ai lâché. C’était le huitième jour de course d’affilée, trop pour moi. J’avais souvent été à l’attaque, parfois même seul les jours précédents. Je n’avais malheureusement plus d’énergie. Mais, maintenant, les sensations sont à nouveau très bonnes." Malgré cela, Pieter a dû abandonner sur les routes du Tour de Constantine, lors de la deuxième étape. "Les conditions étaient épouvantables. Je n’ai jamais eu aussi froid sur le vélo. Après 1h30 de course, j’ai préféré jeter l'éponge. C’était beaucoup trop dangereux."

Quant aux parcours des épreuves algériennes, on alterne terrains plats et vallonnés. "Il y a eu quelques étapes plates. Le vent était de la partie donc il y a eu pas mal de bordures. Actuellement, nous sommes dans la région montagneuse de l’Atlas. On a déjà eu quelques étapes assez usantes. Par exemple, la dernière étape du Tour de Blida se terminait par un col de 22 kilomètres. J’ai pu y obtenir une belle dix-neuvième place." Un top vingt qui illustre ses bonnes qualités de grimpeur : "Les étapes où ça monte me conviennent mieux. C’est dommage qu’il n’y ait pas de tels cols en Belgique car je me sens bien dans ce type de difficulté."

« A QUELQUES METRES DE MES PREMIERS POINTS UCI »

Il reste maintenant deux jours à Willems pour s’illustrer et effacer une petite désillusion du Tour de Blida. "Il s’agit à la fois du meilleur et du pire souvenir. Lors de la première étape, nous étions toute la journée en échappée à cinq. On allait lutter pour la victoire d’étape et le maillot jaune. Mais malheureusement, seize gars ont fait la jonction dans les 500 derniers mètres. J’ai vu mes premiers points UCI ainsi qu’un éventuel maillot blanc ou jaune s’envoler. Un moment que je n’oublierai pas de si tôt", déclare-t-il. Le citoyen de Wachtebeke s’alignera encore ces vendredi et samedi sur le Circuit d’Alger et le Critérium de Blida, deux épreuves 1.2, avant de reprendre l’avion vers la Belgique.

Une fois de retour, le coureur de Cycling Team 2o2o devrait participer à bon nombre d'épreuves à l’étranger puisqu’il est cette année cycliste à temps plein. "C’est ma dernière année chez les Espoirs et je me consacre donc pleinement au vélo. Mais je le fais uniquement pour le plaisir." En effet, Willems est un des rares garçons à faire du vélo une simple passion. "Pour être honnête, je ne vise pas un passage chez les pros. J’ai commencé le vélo très tard. Ce n’est que ma troisième saison. Je préfère continuer à rouler pour le plaisir, comme pour le moment. Mais évidemment, je veux faire le mieux possible tant que je roule en compétition. Tant qu’à présent, ça se déroule très bien, on verra jusqu’où j’arrive", conclut-il.

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