Rik Verbrugghe : « Pas de leader au départ du Triptyque »

Avec Bohli, Küng, Grand, Spengler, Teuns, Vliegen et Williams, la formation BMC Development Team alignera un des escadrons les plus compétitifs au départ du Triptyque Ardennais, qui sera à suivre en direct et en intégral sur www.directvelo.be. "Nous avons une très belle équipe au départ", reconnait Verbrugghe. "Nous essayerons naturellement de gagner. Nous avons des garçons capables de l’emporter, avec notamment Loïc Vliegen et Dylan Teuns qui sont très en forme, mais aussi Arnaud Grand et Stefan Küng qui ont bien couru le week-end dernier en Suisse." Le manager belge ne tient cependant pas à définir un leader avant le départ. "On verra bien au fil des étapes. Quand on aligne autant de gars costauds au départ, cela dépend de la réussite et de la forme du jour ! La course décidera qui sera protégé."

Le Triptyque Ardennais est pour l’ancien porteur du maillot rose du Giro une épreuve importante dans la carrière d’un jeune coureur. "Le niveau est toujours très relevé", analyse Verbrugghe. "C’est très intéressant pour se jauger face aux meilleurs de la catégorie. C’est une des seules courses par étapes en Belgique qui offrent la possibilité aux coureurs appréciant les parcours vallonnés de se montrer. Au vu des étapes, le vainqueur aura forcément beaucoup de qualités, et passera pro tôt au tard." En effet, quand on regarde le palmarès de l’épreuve chère à Christian Lebeau, on retrouve bon nombre de grands noms ! Pour ne pas être exhaustif, citons René Martens, Jean-Pierre Henrard, ou plus récemment Ivan Basso, Philippe Gilbert, Jan Bakelants ou Jérôme Baugnies.

LA DERNIERE LA PLUS DIFFICILE, LES DEUX PREMIERES DEJA PIEGEUSES

Les gars de Verbrugghe sauront à quoi s’attendre au niveau du parcours. "La majorité de l’effectif loge chez moi, à La Gleize", précise Verbrugghe. "Ils ont eu l’opportunité d’aller reconnaitre les finales des première et deuxième étapes. Quant à la troisième, ils connaissent déjà la majorité des côtes ardennaises empruntées." Verbrugghe sait lui aussi qu’il faudra être attentif dès le premier jour. "En termes de parcours, la dernière étape sera clairement la plus difficile. Mais les deux premières étapes seront déjà dangereuses ! On ne sait jamais ce qui va se passer, donc il faudra être vigilant dès le début pour ne pas perdre du temps et toute ambition au général", ajoute le vainqueur de la Flèche Wallonne 2001. "La dernière étape sera de son côté décisive pour le général. Elle sourira sans doute à un costaud !"

Quand on lui demande de citer des favoris à la victoire dans les équipes concurrentes, Verbrugghe préfère ne pas citer de nom : "Je sais que beaucoup de bonnes équipes seront au départ ! Mais je ne regarde jamais la liste des partants la veille de la course. J’attends toujours la réunion des directeurs sportifs, au matin de l’épreuve, avant d’analyser les partants et de cocher les gars dont il faudra se méfier." La concordance de la Ronde de l’Isard et du Tour de Franche-Comté pourrait enlever de l’attrait à l’épreuve, mais l’ancien professionnel n’entre pas dans la polémique. "Il y a toujours plusieurs courses au calendrier ! Cela donne l’opportunité à d’autres coureurs et de nouveaux talents de se révéler", modère Verbrugghe.

LA MANIERE PLUS QUE LE RESULTAT

En deux ans, Verbrugghe a su donner du crédit à son équipe de formation, adossée à BMC Pro Team de Cadel Evans ou Philippe Gilbert. "Je ne fais qu’appliquer ma philosophie depuis le premier jour", déclare-t-Il. "Nous sommes un club de formation, et la mission est de préparer les garçons au niveau pro. J’accorde beaucoup d’importance à la manière de courir et à la mentalité ! Ils doivent toujours rouler ensemble, en équipe, avec la rage de vaincre", explique Verbrugghe. "Le plus important n’est pas le résultat ! Parfois, je préfèrerai une dixième place au terme d’un beau travail collectif, qu’une victoire d’un individualiste. En général, quand on a une bonne façon de courir, les résultats suivent !"

DEUX OU TROIS PLACES EN WORLDTOUR

Dans cette optique de formation précisément, la formation Development a pour rôle de préparer les coureurs pour le WorldTour. Après le passage réussi de Silvan Dillier l’hiver passé, Verbrugghe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. "Nous avons quatre ou cinq coureurs capables de passer en WorldTour dès l’an prochain. Il y a plusieurs places dans notre équipe pro pour 2015. Au moins deux ou trois. Nos meilleurs éléments iront donc en WorldTour l’an prochain." Mais le triple vainqueur d’étape sur le Giro ne veut pas encore citer de nom : "Tant qu’il n’y a pas de contrat signé, je ne donne aucun nom. En interne, c’est déjà très clair : la décision finale ne dépend que de moi. J’attendrai au moins le mois de juin avant de vraiment finaliser les négociations."

D’ici-là, les « Youngsters » auront l’occasion de disputer plusieurs épreuves renommées en Europe, comme Paris-Roubaix Espoirs, la Course de la Paix, la Ronde de l’Oise, Romsée Stavelot Romsée, la Flèche Ardennaise ou l’IWT Oetingen. "Ce seront autant d’occasions où les coureurs pourront se montrer. Je ferai naturellement tourner l’effectif suivant les parcours, mais dans l’état actuel des choses, j’ai assez de garçons que pour aligner des sélections sur deux fronts. D’une part les grimpeurs, et de l’autre ceux qui ont plus le profil des flandriennes", conclut Rik Verbrugghe.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com
 

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