Frédéric Brun : « Je me suis surpassé pour l’équipe »

Après plusieurs mois délicats à gérer (lire ici), Frédéric Brun retrouve la condition petit à petit. Le coureur de BigMat-Auber 93 a bien conscience qu’il lui faudra encore du temps avant d’être à 100%, mais avoir contribué au succès final de Stéphane Rossetto sur les Boucles de la Mayenne lui donne du baume au cœur avant de partir pour la Route du Sud.

« Cela restera forcément une très bonne semaine pour nous puisque l’on a décroché le maillot jaune avec Stéphane (Rossetto). Tout s’est très bien passé. Stéphane a fait la différence sur l’étape la plus difficile. Ensuite, il a donc fallu contrôler la course et défendre son maillot sur la dernière étape. Au début, on a essayé de gérer au maximum. L’équipe Bretagne-Séché voulait vraiment faire la course. Ils attaquaient chacun leur tour. On savait qu’ils n’allaient pas lâcher l’affaire tant que l’un de leurs coureurs soit représenté à l’avant. Ça a finalement été le cas avec Delaplace. Du coup, on a laissé partir ce groupe de sept coureurs. Pour nous, c’était plus facile de contrôler derrière, même si on n’a pas pu se contenter d’un tempo. Il a fallu rouler vite toute la journée. Avec un gars comme Engoulvent devant, beaucoup d’équipes de sprinters se méfiaient. On avait tous vu le numéro qu’il avait fait aux 4 jours de Dunkerque quand il avait résisté au retour du peloton. Du coup, les équipes de sprinters nous ont rapidement épaulés. C’était le meilleur scénario possible pour nous.
 
« ON S’EN EST BIEN SORTI »
 
De toute façon, Stéphane était relativement confiant et serein au départ de cette dernière étape. Il avait fait le plus dur en prenant le maillot. Dimanche, c’était une étape pour sprinters. Les routes étaient assez étroites, mais il n’y avait pas de grands cols. (sourires) On savait qu’en cas d’attaques, Stéphane et même Flavien (Dassonville), qui était aussi placé au général ; avaient les jambes pour suivre. Au briefing, on s’était dit que Stéphane devait surveiller les cinq premiers du classement général. Après évidemment, il n’aurait pas fallu non plus que ça attaque de tous les côtés pendant 110 kilomètres. Mais on s’en est bien sorti. On n’a jamais paniqué. On savait que d’autres équipes auraient des intérêts à rouler à un moment ou un autre. Le plus tôt était le mieux. Et puis, peut-être que certaines équipes avaient peur que l’on n’assure pas. C’est pour ça qu’ils sont vite venus nous épauler (rires). Personnellement, je me suis surpassé pour l’équipe, comme tous les autres coureurs. Je pense notamment à Maxime (Renault) qui revenait juste de blessure. On est allé au bout de nous-mêmes. 
 
« JE N’ETAIS PAS DANS UNE BONNE SPIRALE »
 
Avoir un maillot dans l’équipe, ça change la donne. Il faut donner le maximum, et c’est ce que j’ai fait. D’ailleurs, j’ai encore mal aux jambes (rires). On a montré qu’on était capable de jouer les premiers rôles. Et puis avoir le maillot dans l’équipe, ça permet aussi d’être un peu plus respecté dans le peloton. Il est certain que je n’étais pas dans une bonne spirale depuis quelques temps, mais cette victoire de Stéphane aux Boucles de la Mayenne m’a vraiment fait du bien. Ça m’a motivé encore plus. C’était déjà le cas au Grand Prix de Plumelec. Ce jour-là, même si l’on n’avait personne à l’avant, on avait passé de nombreux kilomètres à rouler derrière pour Stéphane et Flavien. C’est important de faire la course. 
 
« BIEN RECUPERER AVANT LA ROUTE DU SUD »
 
De mon côté, j’ai pas mal enchaîné depuis la fin avril, même si c’est toujours dur pour moi. Je ne suis pas forcément en confiance et dans ces cas-là, on va moins facilement à l’avant. Entre les 4 jours de Dunkerque, le Tour de Picardie, Paris-Arras, le Grand Prix de Plumelec, les Boucles de l’Aulne, les Boucles de la Mayenne... J’ai pu retrouver un bon rythme. Je me sens de mieux en mieux mais je ne suis pas encore à mon meilleur niveau, c’est évident. Désormais, il va falloir bien récupérer de tous ces efforts accumulés récemment, puis direction la Route du Sud. Je me doute que je ne passerai pas les cols avec les meilleurs. J’ai rarement disputé ce genre de courses, mis à part le Tour des Pays de Savoie en 2010, dont j’avais pris la 10e place. Je sais que Stéphane sera encore très motivé pour cette course. Je vais essayer de travailler pour lui. Il sera ensuite temps d’aller au Championnat de France. En juillet, je vais disputer pas mal d’Elite Nationale. C’est bien mieux que de ne pas courir. Je ne participerai pas au Tour d’Auvergne avec l’équipe mais je serai sur le Grand Prix d’Ancelle (26 juillet) au même moment, puis au Grand Prix de Cours-la-Ville (29 juillet), sans oublier le Challenge d’Or où il y aura à n’en pas douter beaucoup de rythme avec quelques 200 coureurs au départ. J’aimerais disputer le Tour de l’Ain, puis pourquoi ne pas retourner sur le Tour du Limousin, où j’avais commencé mon stage avec AG2R La Mondiale l’année dernière. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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