Moncorgé : « Un Top 10 en Scandinavie a de la valeur »

Il avait donné de ses nouvelles à la suite du Tour de Normandie (lire ici). Depuis, Pierre Moncorgé n’a pas vraiment eu le temps de s’ennuyer. Le coureur de Firefighters Upsala CK a sillonné les routes scandinaves ces derniers mois via différentes courses et critériums au Danemark, en Norvège et bien entendu sur sa terre d’adoption, la Suède. Et lorsqu’il n’a pas de grande course à son programme, il trouve toujours un moyen de se faire plaisir, comme ce samedi où il va disputer "la Vätternrundan en Suède, l’une des plus grandes cyclo-sportive du monde, avec 18000 participants." De l’expérience acquise sur le très exigeant Tour des Fjords aux joies du podium sur les critériums suédois, Pierre Moncorgé raconte tout à www.directvelo.com.

« Cette année, j’ai la chance de goûter à tout en termes de courses et de calendrier. Je connais les deux extrêmes puisque je dispute des courses UCI en 2.1 comme le Tour des Fjords avec des équipes WorldTour. Dans ces courses-là, je me contente d’essayer de suivre et de gratter un petit résultat à la fin. D’un autre côté, je participe aussi à des courses moins réputées en Suède sur lesquelles je peux vraiment être acteur, et où l’on peut facilement attaquer 20 ou 30 fois. C’est sympa de faire différentes choses comme cela. Sur ces courses dites locales, on est quand même très surveillé et il n’est pas toujours évident de faire la différence, plus encore lorsqu’il s’agit de parcours relativement plats. Je me sers avant tout de ces épreuves comme de bonnes courses de préparation. J’y vais pour me faire plaisir.

« JE PEUX ME RENDRE SUR CERTAINES COURSES EN VELO »

L’autre avantage, c’est que je n’ai pas toujours à faire de grands déplacements. Etant dans la région de Stockholm, je peux profiter de nouveaux critériums dans le coin. Parfois, je peux même me rendre sur certaines courses en vélo depuis la maison. Le fait qu’il fasse beau actuellement me permet de bien enchaîner et de ne pas me sentir fatigué. Je pense notamment au Tour des Fjords, où nous avons eu la chance d’avoir un climat agréable toute la semaine alors que dans cette région, il pleut 320 jours à l’année ! Comme quoi, ça peut mieux se passer en Suède qu’en France (rires). Il est déjà arrivé que je passe des printemps plus délicats en tant qu’amateur en France, avec de nombreuses courses sous la pluie. Du coup, j’arrivais un peu cramé au mois de juin. Là, ce n’est pas du tout le cas. Depuis un petit moment, il fait entre 20 et 25°C pour les courses, c’est parfait.

« REGULIER AVEC PAS MAL DE TOP 10 »

J’ai eu un vrai pic de forme au mois de mai. Après le Tour du Loir-et-Cher (9e de la deuxième étape) et quelques critériums en Suède (2e du Grand Prix Knivsta derrière Jonas Ahlstrand et 2e du Tour de Mösseberg, NDLR), j’ai bien marché au Danemark sur deux courses très réputées (10e du Grand Prix Himmerlandt puis 6e du Grand Prix Concordia, NDLR). Il s’agissait de grosses classiques avec un beau peloton et les meilleurs coureurs scandinaves. J’étais vraiment content de ces performances sur des courses de guerriers, longues de 200 kilomètres avec des bordures et un circuit final un peu vallonné. Je ne suis pas passé loin de la victoire les deux jours. C’est ma grande satisfaction de l’année jusqu’à présent. J’ai été régulier car ça me fait quand même pas mal de Top 10 depuis mon début de saison sur le Tour de Normandie. J’ai toujours réussi à faire une petite place malgré le niveau. C’est assez nouveau pour moi de faire des courses avec un tel plateau. Je vois que je progresse, notamment sur les courses au Danemark, qui sont des références en Scandinavie.

« JE N’AVAIS JAMAIS ETE AUSSI FORT »

Avec tout cela, je ne peux être que déçu de ma course à Uppsala, qui était vraiment importante pour moi. Cette course à domicile, j’y pensais depuis longtemps. C’était peut-être même la plus importante de la saison. Et après mes deux Top 10 au Danemark, j’avais conscience d’avoir les jambes pour faire un excellent résultat. Je savais qu’à ce moment-là, je n’avais jamais été aussi fort sur un vélo ! Avec des courses en Norvège en même temps, le plateau n’était pas super élevé. Je connaissais le circuit sur le bout des doigts. Et finalement, je suis tombé au bout d’une heure de course, assez lourdement, alors que je n’étais pas allé au sol depuis le Championnat de France 2012. Ça restera vraiment un point noir de cette saison. Suite à cette chute, j’ai dû couper quelques jours et je ne suis pas arrivé sur le Tour des Fjords dans une condition optimale.

« PROGRESSER DANS MA FAÇON D’ABORDER LES SPRINTS »

J’ai subi toute la course, même si j’ai essayé de m’accrocher sur les cinq étapes. Sur les deux étapes qui présentaient un profil accidenté, j’ai lâché dans la dernière bosse à quelques dix bornes de l’arrivée. Sur les trois autres étapes, je suis arrivé pour la gagne mais je n’ai jamais pu jouer les premiers rôles. J’ai toujours sprinté en second rideau. Il faut dire que j’étais toujours un peu court dans le final quand ça roulait très vite. C’est dommage car à 100% de ma condition, j’aurais pu jouer quelque chose sur chacune des étapes. Maintenant, j’ai aussi remarqué qu’à ce niveau, ça roule différemment. Il y avait à chaque fois deux-trois équipes pour faire leur train. Je pense notamment à la Katusha. Du coup, moi je me retrouvais à lutter simplement pour être à la quinzième ou vingtième place avant le sprint. Je pense malgré tout que c’est grâce à des courses comme le Tour des Fjords que je vais pouvoir progresser dans ma façon de me positionner et d’aborder les sprints. Je sais qu’il est possible de faire encore mieux à l’avenir. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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