Daniel Gisiger : « Gagner encore 1 ou 2 secondes »

Quand il était coureur amateur, Daniel Gisiger avait pris l'initiative de monter une équipe de poursuite olympique malgré le scepticisme de l'entraîneur national de l'époque. Cette épopée a mené le quatuor suisse à la médaille de bronze au Championnat du Monde en 1977.
Devenu entraîneur national de la Suisse, Daniel Gisiger a formé une équipe de poursuite par équipes depuis six ans. Il répond aux questions de DirectVelo après la 6e place finale de son équipe dans le tournoi mondial.

DirectVelo : Quel était l'objectif de l'équipe suisse sur ce Championnat ?
Nous voulons nous qualifier pour les Jeux Olympiques, il faut être dans les neuf meilleures équipes et les six meilleures européennes. L'objectif est donc atteint.
Après les qualifications (la Suisse a obtenu le 4e temps), on rêvait d'une petite finale mais on savait bien que l'Australie (5e) avaient eu un problème en qualifications. Nous sommes à notre place même si nous avons commis quelques erreurs. Un ou deux de nos coureurs n'étaient pas au top mais c'est difficile d'avoir tous les coureurs en forme au bon moment.

DES RELAIS TROP LONGS

Quelles erreurs ont-ils commises ?
Ils sont partis un peu vite. Dans le 2e tour de qualification, nous avons voulu faire la poursuite en trois séries de relais au lieu de quatre séries, et prendre des longs relais ça fait mal. Nous ne sommes pas encore au point pour le faire.

Comment avez-vous sélectionné vos coureurs ?
En poursuite par équipes, il n'y a pas de secret, il faut prendre les meilleurs routiers, c'est là qu'on prend de la résistance ou de la "caisse". On ne peut pas leur demander de faire tout l'hiver. On a donc fait tourner l'effectif sur les Coupes du Monde.

Comment s'est formé le groupe ?
Depuis notre échec dansla qualification pour les Jeux de Londres, nous avons eu la chance par rapport aux autres nations de garder les mêmes coureurs en vue de Rio et ça a payé. C'est une équipe assez jeune qui a voulu rester ensemble. La plupart ont 22 ans. Je suis sûr qu'ils donneront de bons routiers.

DANS LE PELOTON DERRIERE LES TROIS MEILLEURES EQUIPES

Comment situez-vous l'équipe dans la hiérarchie mondiale ?
Les équipes sont très très près l'une de l'autre. Il y a les Australiens et les Anglais qui dominent. Les Néo-Zélandais sont aussi très très forts ici [l'interview a été réalisée avant la finale victorieuse des Néo-Zélandais NDLR]. Derrière, il y a un peloton de quatre-cinq équipes où nous nous trouvons. Un coup on peut faire 4e, une autre fois 8e. Ce sont les détails qui font la différence. Nous ne sommes pas loin des meilleurs. Si on peut s'améliorer un petit peu, on peut encore gagner une ou deux secondes par rapport aux meilleurs pour pouvoir se classer dans les cinq aux Jeux Olympiques.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com
 

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