Pour son deuxième Championnat du Monde à la tête de la sélection chinoise, Benoît Vêtu repart de Saint-Quentin-en-Yvelines avec le titre en vitesse par équipes assorti d'un record du monde et d'une médaille de bronze en vitesse avec Tianshi Zhong. A côté de ce "bilan excellent, il y a du beaucoup moins bon comme le keirin. Elles sont capables toutes les trois d'être sur le podium mais elles ont hésité à chaque fois et elles l'ont payé cher. Mais globalement nous atteignons nos objectifs, voire mieux", juge-t-il pour DirectVelo.com.

Dans ce bilan, les sprinters hommes sont absents. Et pour cause, "toute l'attention est portée sur les filles. Mon groupe d'entraînement est construit autour des filles. Les garçons ne sont là que pour aider les filles. Ils n'ont pas d'objectifs personnels", explique Benoît Vêtu. Cet état de choses durera jusqu'à Rio. D'ailleurs sa mission en Chine est à court terme : mener son groupe élite jusqu'aux Jeux Olympiques.

L'entraîneur de 41 ans n'en est pas à sa première expérience internationale. Il a déjà guidé les Russes et notamment Dmitriev vers le podium en de la vitesse en 2013. Mais Benoît Vêtu n'est pas le premier Français à entraîner l'équipe nationale de Chine. Il succède ainsi à Daniel Morelon. "J'ai l'habitude de lui succéder puisque que je suis déjà arrivé après Daniel au pôle d'entraînement de Hyères. Il a donné l'habitude aux Chinois de travailler avec un entraîneur étranger ce qui fait que ça s'est très vite bien passé avec eux. Mais j'applique mes méthodes." Daniel Morelon a aussi fait venir en Chine du matériel français Look pour les cadres, Mavic pour les roues, "et comme c'est du bon matériel, on a poursuivi avec."

Si la Chine se tourne vers des entraîneurs étrangers, c'est aussi parce que les cadres locaux ont encore beaucoup à apprendre. "Je n'ai pas d'action de détection ou de formation au près d'entraîneurs chinois", précise Benoît Vêtu qui a même du mal à trouver des entraîneur du cru motivés. "Je connais deux jeunes entraîneurs de 27-28 ans qui s'y intéressent. Mais avant eux, je ne connaissais aucun entraîneur chinois passionné par l'entraînement."

Crédit photo : Cédric Congourdeau - DirectVelo.com