Alexandre Geniez (FDJ) a remporté ce vendredi la 3e étape du Tour de l'Ain (2.1), courue sur 145,1 kilomètres entre Lagnieu et Bellignat. Il a devancé ses trois compagnons d'échappée, Florian Vachon (Bretagne-Séché Environnement), Théo Vimpère (Auber 93) et Pierre Latour (AG2R La Mondiale). Alexandre Geniez s'empare du même coup du maillot jaune de leader du classement général. Retrouvez ci-dessous les réactions recueillies par DirectVelo.com.

Alexandre Geniez (FDJ)
Vainqueur de l'étape et leader du général
« J'ai attaqué à 500 mètres du sommet dans la dernière bosse. Il y avait trois coureurs devant. Je me suis dit que j'avais quelque chose à jouer si je parvenais à rentrer. Je pensais que j'étais capable de leur reprendre du temps dans la descente. Je suis finalement revenu sur eux presque en bas. Ensuite, nous avons tous tenté chacun notre tour. Mais on s'est quand même marqué et ça s'est terminé au sprint. Je savais que si j'étais bien placé et que je courais intelligemment j'avais une chance de l'emporter. Demain ce sera difficile au vu du parcours. Nous ne sommes que six coureurs par équipe donc ce sera compliqué de contrôler la course. On verra si on arrive à conserver ce maillot jaune. Pozzovivo me semble très en forme et on risque d'assister à une course de mouvement...
Je suis content de ma saison. J'ai réussi à bien récupérer du Tour et ça fait plaisir de réaliser des résultats comme celui d'aujourd'hui. Jusqu'ici la chance ne nous avait pas trop souri sur ce Tour de l'Ain. Je rate la victoire pour six centièmes sur le prologue et Marc Sarreau n'a pas été en mesure de jouer sa carte à fond sur les deux arrivées au sprint. C'est dommage pour lui parce que je pense que c'est un très grand coureur. Ce succès va nous soulager. L'objectif c'était de remporter au moins une victoire donc notre course est d'ores et déjà réussie. »

Pierre Latour (AG2R La Mondiale)
4e de l'étape, 3e du général et meilleur jeune
« Je sais que je ne vais pas vite au sprint. C'est pour ça que je me suis dit qu'il ne fallait pas que j'attende. J'ai donc anticipé le sprint au kilomètre alors que ça se regardait. Mais Florian Vachon a réagi et a ramené les deux autres. Ça a de nouveau temporisé aux 500 mètres et j'ai récidivé. Une nouvelle fois, Florian est revenu sur moi et je termine finalement quatrième. Toute l'équipe avait vraiment envie de remporter cette étape. C'est pour ça que Jean-Christophe (Péraud) a passé la journée à l'avant. Le maillot blanc est une petite consolation. C'est toujours bien de prendre un maillot distinctif. On est plusieurs à être encore bien placé au général (Latour 3e à 19", Pozzovivo 11e à 33" et Péraud 15e à 52"). Il faudra forcément attaquer demain.
Personnellement, je ne ferai pas la Vuelta. Mon programme jusqu'à la fin de l'année c'est Tour du Poitou-Charentes, Tour du Doubs, Tour du Gévaudan et plusieurs courses italiennes dont la Coppa Sabatini. »

Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)
16e et Combatif de l'étape
« J'ai compris que je n'avais pas les jambes pour aller au bout dans l'avant-dernière ascension. Nous sommes tous déçus. Nous voulions vraiment remporter cette étape. Il reste une étape pour aller chercher une victoire. Nous allons nous battre jusqu'au bout. »

Julien El Farès (Team Marseille 13-KTM)
48e et meilleur grimpeur
« Le maillot de meilleur grimpeur n'était pas un objectif initial. Mais comme l'équipe est un peu dans le dur en ce moment, c'est une bonne chose de l'avoir. Cela nous permet de nous distinguer. Je n'étais pas très bien le deuxième jour même si je m'étais échappé. Je souffrais de problèmes intestinaux. J'avais loupé le premier GPM donc je ne pensais vraiment pas aux points. Simplement, je me suis retrouvé dans l'échappée matinale aujourd'hui. Je me doutais que nous n'irions pas au bout. Il y avait trop d'hommes forts dans notre groupe. En désespoir de cause, je me suis attaché à prendre les points au sommet des deux premières ascensions. Je suis un peu esseulé dans l'équipe depuis l'abandon de Rémy (Di Grégorio). C'est notamment pour ça que je me suis relevé dans le final. Il fallait que je me préserve pour demain. Si je me sens bien, je tenterai de prendre le bon coup et de conforter mon maillot à pois. Mais je sais d'avance que ce ne sera pas facile. »

Julien Pinot (FDJ), entraîneur d'Alexandre Geniez
« Alexandre Geniez est arrivé en confiance après sa victoire au Critérium de Marcolès devant son public et Chris Froome. (rires). Plus sérieusement, il est arrivé ici dans la foulée du Tour de France. Il est notre leader sur cette course. Son prologue l'a mis en confiance pour la suite de la semaine. C'est dommage qu'il perde ce jour-là pour 6 centièmes. C'est tellement rien du tout. Alexandre court de mieux en mieux. Il prend conscience de ses capacités. Tous les coureurs de l'équipe ont tous réalisé un bon boulot. Ils allaient dans les coups. Alexandre y est allé aussi une fois, il a sans doute laissé des cartouches à ce moment-là. Mais il avait des bonnes jambes. Pour battre un coureur comme Florian Vachon, il faut quand même faire un beau sprint. Il a une bonne pointe de vitesse. Je le savais car je le voyais dans ses entraînements. Mais lui avait du mal à y croire. Mais il a pu le voir sur le Tro Bro Leon. C'est un coureur hyper complet.
Nous connaissons bien la dernière étape du Tour de l'Ain. Thibaut (Pinot) avait perdu le maillot en 2011 sur un parcours quasi-similaire. Alexandre a du monde autour de lui. AG2R La Mondiale est en surnombre, mais il n'y a pas qu'eux. Je pense notamment à Steven Kruijswijk. Le risque est de prendre l'eau sur ce type d'étape. Ça avait été le cas pour nous en 2011. Mais les écarts sont plus importants cette année. A partir du col de Menthières, ça sera à Alexandre de jouer. »

Propos recueillis par Gautier Duet et Nicolas Gachet.

Crédit photo : Robert Gachet