Damien Touzé : « Des courses qu'il faut vivre »

Crédit photo Crédit photo :Joeri De Coninck

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Damien Touzé (19 ans) va découvrir le Tour des Flandres Espoirs ce samedi. Le Normand, qui apprécie particulièrement les courses pavées (lire ici), va donc retourner en Belgique à peine deux semaines après avoir disputé le Kattekoers où il s'était classé vingtième. Comme il le raconte à DirectVelo, le sociétaire du CC Étupes partira pour parfaire son expérience mais ne se privera pas s'il peut accrocher un Top 10, voire mieux.

DirectVelo : Que ressens-tu avant de prendre le départ du Tour des Flandres Espoirs ?
Damien Touzé : Courir ici après avoir fait Gand-Wevelgem, c'est quelque chose de superbe. En Belgique il y a toujours du monde pour nous encourager même si là les pros seront à Paris-Roubaix. Comme dirait Jérôme Gannat (directeur sportif du CC Etupes, NDLR), c'est le genre de course qu'il faut vivre. Je n'ai pas d'appréhension : les pavés, les monts, les courses usantes, j'aime ça. C'est aussi une fierté de porter le maillot de l'Equipe de France. C'est très motivant, ça me donne encore plus envie de me battre et d'aller plus loin dans l'effort.

Avec quelle ambition vas-tu partir ?
C'est la première fois que je vais participer au Tour des Flandres donc je vais surtout chercher à emmagasiner de l'expérience. Après c'est quand même un de mes objectifs du début de saison donc j'ai envie de bien faire. Si je peux accrocher un Top 10 ou même gagner, je ne vais pas me priver. 

Comment comptes-tu courir : à l'avant comme sur le Kattekoers ou tu vas attendre un peu plus cette fois ?
Le parcours du Tour des Flandres est plus dur que celui du Kattekoers où j'ai vu que j'étais à l'aise dans le mont Kemmel. La sélection devrait se faire naturellement, il faudra avoir un état d'esprit de guerrier, être attentif et toujours bien placé au pied des ascensions. Mon but c'est de me retrouver avec les meilleurs dans les monts donc pourquoi pas prendre mon temps...

« J'AIMERAIS REMPORTER UNE COURSE PAVEE »

Que retiens-tu de ta 20e place au Katekoers ?
Vu le déroulement de la course c'était compliqué de faire mieux. J'ai passé 160 kilomètres en étant échappé et quand le peloton nous a repris on était tous grillés, c'était un peu sauve qui peut pour s'accrocher. Je ne suis pas déçu de ma performance. J'aurais aimé obtenir un meilleur résultat mais on ne peut pas tout avoir.

Avec Paris-Roubaix Espoirs au mois de mai, tu vas courir les versions espoirs des classiques flandriennes. C'est un rêve qui se réalise ?
En quelque sorte oui. A Roubaix l'an dernier j'ai appris comment me comporter avant et sur un secteur pavé. A Gand j'ai découvert la Coupe des Nations. Ce sont des épreuves bridées qui ressemblent à celles des pros : le peloton laisse partir une échappée puis les leaders se mettent en route pour revenir dans le final. Tout se décide en fin de course. Une chute ou un problème mécanique au mauvais moment peut tout changer.

Si on se projette un peu, Paris-Roubaix c'est un gros objectif cette saison ?
Oui mais je vais l'aborder un peu différemment de l'an dernier. En 2015 j'avais misé tout mon début de saison dessus mais je me suis rendu compte qu'il y a tellement de facteurs à prendre en compte que c'est difficile de prévoir le déroulement de la course. Cette année je vais moins me baser sur la course proprement dite et plutôt préparer un bloc où j’inclurai la Coupe de France. Mais c'est sûr que j'ai envie de bien faire sur Paris-Roubaix. J'ai toujours aimé les pavés, je suis comme un enfant dès qu'il y en a et ça me ferait plaisir de remporter ce type de course.

« SUR L'ARTOIS, JE ME SUIS FAIT AVOIR »

Deuxième et dixième sur la Boucle de l'Artois (2e et 3e étapes), sixième à Buxerolles ou encore septième au Tour La Provence (2e étape), tu joues placé mais tu ne gagnes pour l'instant...
C'est vrai que je suis présent tous les dimanches mais il me manque un petit truc qui fait que je ne lève pas les bras. Je ne trouve pas l'ouverture alors que la forme est là. La réussite n'est pas au rendez-vous pour le moment. Après je n'ai qu'un mois de course dans les jambes, j'aurai sûrement d'autres occasions cette saison.

Ça te pèse ou tu arrives à faire abstraction de la situation ?
C'est vrai que c'est un petit regret de ne pas avoir gagné jusqu'ici. J'essaie de relativiser mais ça me touche quand même. On a toujours un peu de stress au départ d'une course quand on court après une victoire. La première est souvent difficile à obtenir mais après ça va tout seul.

Quel sentiment gardes-tu de ta deuxième place sur la dernière étape de la Boucle de l'Artois : déception ou satisfaction ?
Personnellement elle ne me satisfait pas mais c'est bien pour le club. Depuis j'ai digéré mais j'étais déçu après l'arrivée parce que ça fait chier de se faire avoir en passant aussi près de la victoire. Mes coéquipiers m'ont fait relativiser en me disant que ce que j'avais fait était déjà bien. Si ça n'avait pas été une Coupe de France avec l'obligation d'aller chercher des gros points j'aurais sans doute couru différemment. Les deux autres (Benoît Cosnefroy et Élie Gesbert) ont bien joué le coup en me laissant assumer le gros du travail dans les derniers kilomètres. Après ils ont plus de métier que moi, peut-être qu'ils s'étaient déjà retrouvés dans cette situation. Quoiqu'il en soit la page est tournée, je vais repartir pour faire mieux sur les prochaines courses. J'ai retenu la leçon, je ne referai pas la même erreur, et pourquoi pas renverser la situation si ce cas de figure se représente à l'avenir.

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