Demi-étapes : « Attention à la fringale ! »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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Deux demi-étapes au cours d’une même journée : une pratique souvent délaissée aujourd'hui mais qui fut prisée par le passé. La 50e édition du Triptyque Ardennais l'a remise  au goût du jour ce samedi avec un premier secteur de 74 km et le second de 97 km. Une telle organisation demande une logistique particulière dans les équipes.

« Ce type de journée est lourde pour les organismes des coureurs, avec un réveil très matinal, et une arrivée fort tardive. Pour les directeurs sportifs, cela demande davantage d’organisation et de travail, avec un double stress puisqu’il y a deux étapes », explique Carl Roes à DirectVelo.  « Après l’étape du matin, les coureurs ont encore roulé 15 minutes afin d’effectuer un petit décrassage, avant de prendre une douche », ajoute directeur sportif des Lotto Soudal U23 .

Christophe Prémont, coureur chez Vérandas Willems mais aussi entraîneur, conseille surtout de prendre du repos entre les deux tronçons de la journée. « Il ne faut plus penser à la course. Le mieux est d'éviter les massages ou l'électro-stimulation. Il faut laisser les jambes se reposer naturellement  », estime-t-il. Cela tombe bien car le temps manque entre l'arrivée et le second départ. « Nous n’avons pas le temps d’effectuer des massages ou des soins particuliers car nous devons nous rendre à un autre endroit pour le départ de la seconde étape », reprend Carl Roes. Pour Pascal Pieterarens, le directeur sportif de T.Palm-Pôle Continental Wallon, « l’idéal est d’effectuer une petite sieste, pour ceux qui en sont capables. »

Son confrère de Lotto-Soudal U23 pointe aussi le besoin d'organisation dans son travail de directeur sportif. « Je ne suis pas certain d’avoir encore une petite demi-heure pour effectuer au calme un petit débriefing de l’étape du matin. Mais heureusement, lors de la causerie matinale, j’avais pris le temps d’évoquer les deux étapes. En début d’après-midi, j’effectue simplement une piqûre de rappel et quelques ajustements. » La gestion d’une journée à deux étapes est une véritable course contre-la-montre.

Avec le repos, l'alimentation est l'autre point crucial de la pause du midi. Chez T.Palm-Pôle Continental Wallon, les coureurs mangent sur le parking. Au menu : pâtes, poulet, crudités apportés et cuisinés par l'équipe. « Souvent, les coureurs ont tendance à ne pas manger assez, avec un potentiel risque de fringale à la clé lors de la seconde étape. Dès le début de celle-ci, j’insiste auprès des coureurs pour qu’ils s’alimentent avec des gels, pâtes de fruits », craint Pascal Pieterarens.

Christophe Prémont ne dit pas autre chose. « Il faut bien manger. Mais pas trop lourd, car l'étape de l'après-midi démarrait directement par une ascension  », prévient-il.

Les maillots rouges de Lotto-Soudal U 23 sont allés manger à l'abri dans une salle à 200m de la ligne d'arrivée à Montjoie. « En effet, nous ne disposions pas de camping-car puisque notre équipe roule actuellement sur trois courses différentes.  Pendant ce temps-là, les mécaniciens s’affairent autour des vélos. Pour les coureurs, il s’agit de manger rapidement car il faut prévoir deux heures et demie pour la digestion. »

Une fois restaurés, reposés, les coureurs peuvent alors reprendre la route. Là encore, un troisième écueil est à éviter : le réveil musculaire. Christophe Prémont conseille vivement de s'échauffer. Nos deux directeurs sportifs sont unanimes : la seconde étape est similaire à une reprise au lendemain d’un jour de repos. « Malgré un petit échauffement, les premiers kilomètres de la seconde étape vont faire mal, c’est une certitude », clament-ils en chœur.

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