Philippe Gilbert : « J'ai gardé la foi »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo.com

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En coupant la ligne, Philippe Gilbert hurlait de joie et quelques larmes d'émotion transperçaient son visage maculé par la pluie. "J'ai vraiment dû me battre pour aller chercher ce titre", soupire, soulagé, ce redoutable chasseur de classiques.

L'Ardennais de 33 ans a toujours gardé le contrôle de la situation. Il n'a pas manqué l'échappée décisive incluant Bakelants, Wellens, Van Avermaet ou encore Van Aert qui s'est dessinée au second passage du Petit Poggio après moins de trente kilomètres. "Avec quatre BMC, sur les cinq au départ, dans l'échappée, c'était simplement incroyable. Cela a boosté ma confiance, ma motivation."

La répétition des montées de Falemprise, du Ry Jaune et du Petit Poggio use les organismes et provoquent, au peloton, un semblant de réaction. Il est trop tard, seuls quelques courageux opérent la jonction mais les premiers fuyards bénéficient d'un avantage irréversible pour accrocher le maillot tricolore. "J'ai discuté avec Tim et nous avons convenu d'attaquer. Laurens De Plus nous a rejoints, c'était idéal."

« J'AI VU SUR L'ECRAN GEANT »

A deux tours du but, De Plus paye sa jeunesse et doit laisser filer le tandem Wellens-Gilbert. La lutte est sans pitié entre les deux prétendants dans le dernier tour. "Il m'a vraiment rendu la vie dure, en attaquant à de nombreuses reprises. Il mérite autant le titre que moi, mais je ne voulais pas passer à côté. J'ai décidé d'emmener le sprint. Quand, à 200 mètres de la ligne, j'ai vu sur l'écran géant qu'il accusait cinq mètres de retard, j'ai su que j'avais course gagnée. C'est beau, exceptionnel de se voir gagner en live", sourit l'ancien Champion du Monde.

Après sa fracture du doigt début avril, à la veille des classiques ardennaises, le chemin du retour fut long pour le Monégasque d'adoption. "Je me suis battu après mon début de saison marqué par des chutes, des maladies, ... J'ai réalisé beaucoup de sacrifices. Parfois, j'ai été un peu oublié par mes supporters, mais j'ai gardé foi. Ce titre, par rapport à 2011, est particulier car j'ai dû aller le chercher. Certes, le parcours me convenait, mais il fallait encore concrétiser. Je suis resté concentré, je me suis bien entraîné", affirme le double Champion de Belgique.

Voilà les mailles noir-jaune-rouge collées à son buste pour les douze prochains mois. Griffées de BMC pour les six prochains mois, mais ensuite ? "Certes, je quitte BMC, mais j'ai toujours affirmé que je souhaitais ramener de belles victoires. Et je veux encore continuer à le faire. Pourquoi pas jusqu'au Tour de Lombardie ?", conclut Gilbert qui étrennera son maillot sur le Tour de Pologne.

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