Rémi Aubert, l'attaquant-grimpeur

Crédit photo Aurélie Tscheiller

Crédit photo Aurélie Tscheiller

Il y a deux grandes manières de décrocher le maillot de meilleur grimpeur : passer les cols avec le groupe des favoris et sprinter au sommet, ou bien préparer son coup de loin, la jouer « panache ». Rémi Aubert a choisi la deuxième option pour gagner le classement de la montagne sur le Tour Alsace la semaine passée. Le coureur du CC Etupes le dit lui-même : "Je suis davantage un attaquant qu'un pur grimpeur". Et il faut croire que ça paye.

Echappé le premier jour (50 km à deux), puis de nouveau le lendemain (environ 80 km), le Franc-comtois s'est offert le tout premier « grand prix de la montagne » de l'épreuve, jeudi, en haut du Col des Chevrères.

DEVANT SON PUBLIC

"C'était un peu chez nous, raconte Aubert à DirectVelo. Je connais bien la route, la famille de ma copine habite à proximité. Comme nous voulions avoir un maillot distinctif au terme de l'étape, j'ai vraiment tout donné". La montée des Chevrères (6km avec des rampes à 11%) sert d'échauffement avant la Planche des Belles Filles sur le Tour de France. C'est là que Aubert, 21 ans, a pris le maillot blanc à carrés rouges (petite particularité de l'épreuve...), un signe distinctif qu'il n'a pas quitté par la suite.

Jusqu'au bout, il lui a fallu se battre, surtout dans la quatrième et dernier jour, entre Colmar et Séléstat. Constat général : "Le maillot de meilleur grimpeur n'est pas disputé par beaucoup de coureurs, mais dès que tu commences à être placé, tu te prends au jeu..." Dans sa quête, Rémi Aubert aurait pu se heurter au maillot jaune, Maximilian Schachman (Klein Constantia), mais l'Allemand n'a pas cherché à disputer cet accessit. Au contraire du Colombien Aldenar Reyes (Manzana Postobon), très motivé et affichant un palmarès déjà solide (4e du Tour du Val d'Aoste, 5e de la Ronde de l'Isard cette année). Face à ce spécialiste de la montagne, Aubert a tenu bon : "Je suis resté dans sa roue et je suis passé en tête du premier 'GPM'".

SUPER COMBATIF

A l'arrivée, le coureur du CC Etupes se dit "surpris" de conquérir son maillot, mais aussi "fier et reconnaissant" du travail de son équipe. Ses échappées lui ont aussi valu le classement de super combatif sur le Tour Alsace, et il perd de peu un troisième maillot, celui du « kilomètre 70 » qui récompense les sprints intermédiaires.

Aubert a l'habitude des longs raids pour parvenir à ses fins. En 2013, il s'adjugeait ainsi le prix de la montagne sur la Course de la Paix Juniors, disputé avec l'Equipe de France. "Dans un col, je ne tiens pas encore face aux meilleurs", dit celui qui avait terminé 2e de la Classique des Alpes Junior (derrière Aurélien Paret-Peintre et devant Rémy Rochas). Pour preuve, il concède une demi-heure sur la troisième étape du Tour Alsace qui s'achevait à la station du Lac Blanc. "Mais j'ai pris des points à ma façon, dit-il. Un maillot pareil, ça donne des ailes !"

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