Jeux Olympiques : « Un parcours sauvage ! », selon Froome

Crédit photo Wikicommon

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Des plages de rêve en toile de fond, un petit cauchemar pour le parcours des épreuves en ligne aux Jeux Olympiques de Rio (Brésil). Ce week-end, les coureurs cyclistes auront droit à beaucoup de bosses, quelques bouts droits en front de mer, une descente technique et même quelques pavés, samedi (pour les hommes) et dimanche (femmes). Chris Froome, récent vainqueur du Tour de France, résume : "C'est un parcours assez sauvage". Description.

LONGUEUR

Initialement prévu à 256 km, le parcours a été réduit à 237,5 km. C'est moins que sur les deux derniers Jeux, à Pékin en 2008 (245 km) et à Londres en 2012 (250 km d'un tracé, certes, beaucoup beaucoup plus plat, qu'on disait dessiné pour Mark Cavendish...). Greg Van Avermaet se satisfait du kilométrage. "C'est comparable à une classique, ça joue en ma faveur face aux grimpeurs", déclare le coureur belge sur sport.be.
Pour les femmes, la distance est quasi réduite de moitié, 130,3 km. Ce sera bien assez pour les représentantes de certaines nations peu habituées au haut niveau mondial, mais un peu court pour les meilleures du peloton.

DENIVELEE

Les grimpeurs, justement. Ils devraient se régaler, avec un dénivelé estimé à 3500 mètres. C'est moins que sur une classique de type Liège-Bastogne-Liège, qui compte 1000 mètres de plus. Mais les côtes sont plus longues que sur la « Doyenne », certaines dépassant les 8 km. Et comme les difficultés sont concentrées dans le final, les non-grimpeurs auront du mal à passer. Ce que résumait Romain Bardet l'été passé, quand il était venu reconnaître le parcours : "Souvent, on dit que les championnats sont durs mais les puncheurs arrivent à passer (les difficultés), mais sur ce parcours, quand ça attaque, quand ça se décante dans les pourcentages, c'est vraiment pour grimpeurs" (RMC).

DEPART/ARRIVEE

Les épreuves en ligne seront jugées à Fort Copacabana, une installation militaire située sur la plage du même nom (un superbe croissant de lune qui s'étire sur 4 kilomètres de sable fin). Le site est le même que pour le triathlon et la nage en eau libre. La course s'achèvera sur une longue ligne droite parallèle à l'Océan Atlantique.

UN DEBUT « FLANDRIEN »

La course joue crescendo. Les 13 premiers kilomètres sont plats avant l'entrée sur le circuit de Grumari (24km, à couvrir une fois pour les femmes, quatre pour les hommes). Il y a deux bosses sur ce circuit Grumari (1,3km à 9,4% avec un maximum de 17%!) puis Groto Funda (2,1km à 6,8%). La première est plus abrupte, la seconde plus longue mais plus roulante.
Particularité du circuit de Grumari : il y a un secteur pavé de deux kilomètres au début. Rien à voir cependant avec Paris-Roubaix. Les pierres sont moins disjointes et cabossées. Qui plus est, les organisateurs ont recouvert une partie des pavés avec du bitume, « par mesure de sécurité » et parce que les épreuves contre-la-montre vont aussi emprunter ce secteur. Pour parer aux éventuelles crevaisons, un poste de dépannage sera installé à la sortie du secteur.

UNE FIN « TOUR DE LOMBARDIE »

Le peloton pourra souffler 22 km avant d'attaquer le second circuit du parcours, le plus redoutable sans doute, celui de Vista Chinesa (25,7 km à boucler une fois pour les femmes, trois pour les hommes). Ici aussi, il faudra enchaîner deux montées, d'abord celle de Canoas puis celle de Vista Chinesa, certainement le juge de paix.
Au vu de ses caractéristiques, cette ascension n'est pas une côte mais un véritable col, long de 8,9km à 6,2% de moyenne, avec des rampes maximales à 20%... Commentaire de Bardet : "Ça va être une envolée de moineaux dans le dernier tour si on arrive dessus avec beaucoup de vitesse" (20minutes.fr).

LA DESCENTE

Il devrait aimer la descente de Vista Chinesa, Bardet. La portion sinueuse atteint les 6 km de long, avec un revêtement tout neuf qui permet d'aller encire plus vite. "Elle est très dangereuse. Là, on n'a pas droit à l'erreur, sinon ça peut être un carnage". Ce sera peut-être le véritable lieu décisif... mais il faudra encore tenir au bas de la descente car il reste encore 12 km de plat jusqu'à la ligne d'arrivée. Le suspense sera ainsi ménagé jusqu'au bout.

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