Le rêve olympique du coureur du CC Villeneuve

Crédit photo DR

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A gauche de la photo, Christopher Froome, le Britannique triple vainqueur du Tour de France. A droite, Alex Ariya Phounsavath, le coureur du CC Villeneuve Saint-Germain, ; qui représentait le Laos, cet état d'Asie du Sud-Est. Un cliché type des Jeux olympiques de Rio. "C'était mardi, le jour du contre-la-montre. J'ai vu Froome tranquille, sans personne autour de lui. Je lui ai demandé si on pouvait poser ensemble pour la photo et il a gentiment accepté. Par contre, on n'a pas pu discuter. Il était en conversation avec son entraîneur, je n'ai pas voulu les interrompre".

L'image restera parmi d'autres, indélébiles pour le cycliste amateur, 25 ans, qui a disputé ses premiers Jeux Olympiques. Sur l'épreuve en ligne, il y a huit jours, Phounsavath s'est accroché pendant 100 kilomètres environ, avant d'être mis hors course en compagnie d'autres concurrents distancés. La dure loi des délais visait à garantir la sécurité des coureurs avant réouverture au trafic routier...

"J'ai souffert, mais c'était super", raconte à DirectVelo le coureur francophone, né d'un père français et d'une mère laotienne. Il était arrivé à Rio six jours avant de s'élancer dans l'épreuve en ligne, "alors qu'il en aurait fallu dix" pour bien s'habituer à la température. Il s'est longtemps levé à trois heures du matin. Fatigué, pas de très bonnes jambes, il est parti quand même. "Je n'aurais manqué les Jeux pour rien au monde", dit-il. A sa façon, il relativise : "Même les coureurs du Tour de France ont eu des crampes sur le circuit...".

FRANCE-BRESIL-ASIE

Ces Jeux n'étaient pas à proprement parler un objectif. "Plutôt un rêve", corrige-t-il. Comme il ne rentrera au Laos que dans dix jours, après près de trois semaines passées sur place, Alex Phounsavath prolonge le plaisir. Il séjourne dans un appartement avec quatre autres sportifs de son pays et des sept membres d'encadrement. "Le matin, je m'entraîne à vélo, sur des routes très belles, le long de la mer et dans la montagne, raconte-t-il. L'après-midi, je m'amuse au village olympique, un lieu incroyable où l'on rencontre des athlètes de toutes les disciplines, ou alors je vais encourager mes compatriotes sur leurs propres compétitions".

Après Rio, il ne sait pas encore s'il reviendra en France, pour clore la saison avec le CC Villeneuve. "J'ai eu du mal à me mettre en route, rappelle-t-il. J'ai un petit gabarit et je n'aime pas frotter. Alors, les bordures, dans le Nord... Mais j'ai progressé !". Phounsavath termine ainsi 9e de Paris-Chauny (1.2) et 5e du Circuit des Mines de Lorraine.

Son principal objectif fin 2016 se déroulera en Asie sur une épreuve spectaculaire. Le Taiwan KOM Challenge (non inscrit au calendrier UCI) déroule 105 km de pente, du niveau de la mer jusqu'au sommet du Wulling Pass, 3275 m. Ce qui donne un dénivelée de... 3275 mètres, justement. Alex Phounsavath s'est déjà classé 3e de la course (2014) et 4e (2015). Il espère enfin faire mieux dans ce paysage mer et montagne qui lui rappellera un peu les décors de ses premiers Jeux olympiques.

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Portrait de Ariya PHOUNSAVATH