Pour sa première saison Espoirs, Harm Vanhoucke a décroché une 9e place finale sur son premier Tour de l'Avenir. "Je ne savais pas à quoi m'attendre, alors je suis très heureux", dit-il. "Nous visions un top 15 avec lui, alors Harm fait encore mieux que prévu", explique le sélectionneur Jean-Pierre Dubois. La satisfaction était d'autant plus vive que le grimpeur de Courtrai termine l'épreuve complètement épuisé.

C'était le scenario redouté par les Belges : une dernière étape qui fait tout perdre. Tim Wellens s'était écroulé en 2012 ou Laurens De Plus en 2015. Seul Louis Vervaeke avait signé un très beau final en gagnant à la Toussuire en 2014 (lire ici), mais encore faut-il rappeler que l'actuel pro de Lotto-Soudal avait concédé du temps les jours précédents. Dans la lignée des autres leaders, Vanhoucke ne fait pas exception. Il glisse de la 4e à la 9e place au classement général. Mais le bilan aurait pu être encore plus lourd.

Au départ de Saint-Michel-de-Maurienne, il avait les traits tirés. Fatigue physique qui apporte son lot de petites douleurs, nervosité intense, inconvénients de l'altitude (il dormait à plus de 1800 mètres), le néophyte du Tour de l'Avenir s'était endormi sur le coup de 1h du matin. Mais le soutien de ses équipiers dans le premier col du jour, la Toussuire, lui avait regonflé le moral.

IMITATIONS DE FROOME

Vanhoucke a serré le moteur au pied du Col de la Croix de Fer, alors qu'il restait 12 km d'ascension. A cet instant, il n'y avait pas de quoi s'affoler, car il est coutumier du fait. Jeudi, il avait été distancé en bas de Tignes lorsque les favoris avaient haussé l'allure, puis il était revenu et s'était même payé le luxe d'attaquer, le coup de pédale aérien (lire ici). Vendredi, il avait perdu le contact au pied de Valmeinier, avant de trouver son propre rythme et de conserver sa 4e place au classement général.

Sur la dernière étape, il n'a jamais pu redresser la barre mais il s'en sort bien, malgré tout. A deux, trois, puis quatre minutes du groupe es favoris, Vanhoucke n'a jamais renoncé. "Reste concentré !", lui criait Dubois depuis la voiture suiveuse. Ce qu'il fit. Il était accompagné de Valentin Madouas, un coéquipier du maillot jaune David Gaudu, et de l'Allemand Maximilian Schachmann, étonnant boute-en-train, qui s'est permis quelques imitations de Chris Froome et de ses coudes bien écartés dans la montagne...

Une place dans les dix premiers : l'Equipe de Belgique s'en tire avec les honneurs après l'abandon pour blessure de son chef de file, Steff Cras, dans l'étape de mercredi (lire ici). Surtout, la sélection nationale semble s'être trouvé un nouveau talent. "La performance de Harm est très prometteuse pour la suite", estime Dubois. L'intéressé va plus loin : "J'ai beaucoup appris de ma première participation au Tour de l'Avenir. L'an prochain, je reviendrai pour essayer de gagner..."