Nicolas Malle : « J'ai tout pour réussir »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

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L'élan du nouveau Champion d'Europe Juniors l'emmène quelques centaines de mètres après la ligne d'arrivée. Il remonte vers le podium, soutenu par le kiné de l'Equipe de France au milieu des photographes. La bulle du gagnant. "C’est un rêve", chuchote-t-il avant de tomber dans les bras de ses coéquipiers. Une heure plus tard, il ne reste plus qu’une petite foule d’irréductibles devant le car du contrôle antidopage. Ce sont ses amis du VC Saint-Hilaire ! Il y a aussi les parents, venus pour la journée. La joyeuse bande savoure autant le titre que le vainqueur. "Je ne réalise pas encore", sourit la mère avec son bouquet dans les mains. Le nouveau Champion d’Europe Juniors descend enfin du camion. Son maillot bleu dégradé toujours sur les épaules.

DirectVelo : Ce matin, t'imaginais-tu pouvoir devenir Champion d'Europe ? 
Nicolas Malle : Je l’imaginais pour l’équipe car on avait six chances de lever les bras. Au final c’est moi… C’est incroyable. En plus, on fait le doublé. C’était inimaginable. On en parlait hier soir pour rigoler. J’étais venu pour prendre du  plaisir et finalement, je vais au bout.

« C’ETAIT INIMAGINABLE »

A quoi pensais-tu lorsque tu as aperçu l’Italien Filippo Zana dans Cadoudal ?
Juste au titre. Je me suis dit donne-tout et tu seras Champion d’Europe. Quand j’ai vu qu’ils ne nous attaquaient pas avant le pied de la bosse, je me suis dit que nos adversaires avaient fait une erreur. Zana était devant mais j’avais confiance en ma pointe de vitesse. Pourtant, que ce soit Emilien (Jeannière) ou moi, on aurait pu craquer avant. Ils nous ont emmenés dans un fauteuil jusqu’aux 200 derniers mètres.

Tes amis disent que tu étais déjà fort avant la Classique des Alpes mais que tu as eu un véritable déclic après ta victoire. C'est vrai ? 
Gagner la Classique m’a fait un bien fou. Avant, je tournais autour. Je ne croyais pas assez en moi et je n’avais jamais gagné une aussi belle course. Je l’ai attendu pendant longtemps. Le fait d’en avoir gagné une belle m’a débloqué.  Et puis, quand on arrive sur un Championnat d’Europe, on se dit que c’est une course d’un jour tout peut arriver ! Je ne réalise pas encore.

« JE NE CROYAIS PAS ASSEZ EN MOI »

Comme sur la Classique des Alpes, tu l'emportes après une longue échappée. Ça va devenir une spécialité ?
C’est vrai (rires). Quand je suis opportuniste ça a tendance à payer. Avant, je voulais attendre le final et même le sprint parce que je connaissais ma pointe de vitesse. Maintenant, je préfère prendre le risque, quitte à prendre un éclat. J’ai compris que ça pouvait payer.

Tes amis du VC Saint Hilaire se sont fait entendre dans la Côte. Tu as pu en profiter ?
A chaque fois ! On ne sent plus les jambes quand on les entend crier ! Ils ont été incroyables. Certains ont même loupé des cours pour venir me voir (rires). Depuis toujours je suis proche de mon club. C’est grâce à eux que je gagne aujourd’hui. Grâce au soutien du club et à toutes les sorties que nous avons fait ensemble. J’étais super heureux quand j’ai su qu’ils venaient et maintenant je suis content de les voir !

« LE TEMPS DE GRANDIR A SOJASUN »

Tes parents sont juste à côté, à partager ton bonheur... vous êtes une famille de vélo ? 
Je ne dirais pas que l’on est vélo-vélo mais on aime beaucoup ça. J’ai deux cousins qui étaient passés professionnels, au début des années 2000. Tout le monde suit, quand même. Moi j’ai toujours pratiqué. J’ai commencé en poussin et je n’ai jamais voulu essayer d’autres sports. J’y trouve mon plaisir. J’aime les valeurs de dépassement de soi, l’esprit de groupe. C’est ce que je recherche.

Tu reviendras bientôt en Bretagne, sous les couleurs de Sojasun (lire ici) ?
Oui ! J’ai fait mon choix dans la semaine même si j’avais prévu de l’annoncer la semaine prochaine (rires). L’équipe a un beau projet Espoirs. Ils vont me laisser le temps de grandir. Je vais prendre mes marques en deuxième catégorie et je vais continuer d'être suivi par mon entraineur, Nicolas Boisson. Je vais aussi intégrer la Fondation FDJ. En théorie, j’ai tout pour réussir. Il ne me manque plus que la pratique !

Quelle sera la suite du programme, avec ce nouveau maillot de Champion d'Europe ? 
J’avais prévu de continuer de courir en Normandie. Maintenant que j’ai ce maillot, j’ai encore plus envie de le montrer. Le Mondial ? Nous n’en avons pas du tout discuté. Ce serait un bonus mais le circuit sera complètement différent et je suis prêt à me sacrifier pour un sprinteur. Mais on n’y est pas encore ! 

 

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