Bjorg Lambrecht : « 30 centimètres...pff »

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers / DirectVelo

Yeeeeaaah !!! En coupant la ligne, Bjorg Lambrecht laisse exploser sa joie. Son cri du coeur perce le ciel de Plumelec. Ronny, le soigneur de l'équipe nationale belge accourt auprès de son coureur étalé bras et jambes écartés à l'ombre d'un chêne. Nouvelle effusion de liesse. Ses proches se massent autour du grimpeur de poche belge. Un motard d'ASO s'approche et annonce à un assistant la victoire du Biélorusse Alexandr Riabushenko. "Ce n'est pas possible, il faut voir la photo finish", affirme le clan belge, auquel le président fédéral Tom Van Damme vient de se greffer.

La photo finish ne ment pas et confirme le lourd verdict. Le ciel et les étoiles de Champion d'Europe s'effondrent. Bjorg Lambrecht doit se contenter d'une médaille d'argent. "Dommage que 30 centimètres fassent la différence au bout de 150 kilomètres", peste l'Espoir 1 de Knesselare, une petite bourgade entre Gand et Bruges. "C'est la course... Mais quand tu sprintes pour la victoire, seul l'or te satisfait."

JAMAIS PANIQUE

Médaille d'argent autour du coup, Lambrecht commence à peine à digérer la cruauté du résultat du Championnat d'Europe. Sur le faîte de la côte de Cadoudal, que l'encadrement belge assurait dédiée à son petit escaladeur (1m69 pour 54 kilos), il assure pourtant n'avoir aucun regret. "Ca va faire mal quelques temps", concède-t-il à DirectVelo. "J'espère rapidement oublier cette médaille d'argent, que je place en-dessous de ma victoire à la Ronde de l'Isard."

La tactique belge visant à accompagner les attaques dans le final a finalement échoué. On pensait la situation perdue pour les Belges quand à trois tours de l'arrivée, le trio incluant le Français David Gaudu s'est détaché en tête. "Nous n'avons jamais paniqué", affirme Lambrecht. "Nathan Van Hooydonck s'est porté à l'avant du peloton en demandant à l'équipe de rouler pour moi. A la mi-course, j'ai même suggéré à Benjamin Declercq de jouer sa propre carte car je souffrais du dos. Il a finalement refusé, affirmant qu'il fallait rouler pour moi. J'en suis grandement reconnaissant car Benji a livré un boulot énorme pour moi. Je n'aime pas frotter, prendre des risques dans les descentes mais il m'a protégé et rassuré jusqu'à la dernière bosse où je savais que l'échappée serait reprise. Il a imposé un gros tempo jusqu'à la mi-côte. Certes, il s'est peut-être écarté un peu tôt mais il venait déjà de bosser dur." 

SE RATTRAPER EN LOMBARDIE

Isolé et placé via une excellente rampe de lancement, Lambrecht doit pourtant se découvrir dès le dernier virage, à environ 250 mètres du sommet, à la poursuite de l'Italien Vincenzo Albanese, toujours seul en tête. "J'ai lancé tôt mon effort, mais je n'avais pas le choix. Le Biélorusse m'a dépensé mais je pensais vraiment le remonter avec mon jump sur la ligne. Malheureusement, ça n'a pas suffit mais je croyais vraiment avoir gagné."

Lambrecht trouvera difficilement sommeil ce samedi soir. Pourtant, l'Espoir de Lotto-Soudal se tourne déjà vers le futur. Les prochaines semaines, d'abord. "Je veux profiter de ma fin de saison pour oublier cette médaille d'argent. A Vichte, mercredi, mais surtout au Tour de Lombardie puis à Paris-Tours", dit-il, avant d'envisager sa deuxième année chez les Espoirs qu'il disputera encore avec les U23 de Lotto-Soudal. "Il est trop tôt pour passer pro, je dois encore m'améliorer chez les Espoirs avant de me frotter aux gros moteurs. En espérant à moyen-terme être capable de m'affirmer sur les petites courses par étapes et les classiques d'un jour."

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