Echappée à la mi-course puis rattrapée par le peloton, Séverine Eraud a trouvé les ressources pour s’offrir un podium européen. Un premier sur la course en ligne après deux titres internationaux sur le contre-la-montre acquis lors de sa dernière année Juniors, en 2013. Celle qui porte les couleurs du Poitou-Charentes Futuroscope 86  pendant la saison s’est classée ce samedi troisième du Championnat d’Europe Espoirs (voir le classement). Pour DirectVelo, elle revient sur sa course.

DirectVelo : C’est ta première médaille sur une course en ligne au niveau international. Qu’est-ce que ça représente ?
Sévérine Eraud : C’est une émotion encore plus forte ! C’est bien plus gros et puis on court en équipe donc on peut vraiment la partager. C’est super ! Et puis, je termine également dans le Top 10 chez les Elites (10e) et pour le coup, c'est une vraie surprise. Je suis super contente. 

«  IL Y A ENCORE UN ECART AVEC LES FAVORITES »

Tu savais que tu étais sur le podium en franchissant la ligne ?
Je n’en étais pas certaine même si j’avais essayé de surveiller les dossards rouges dans la dernière montée. J’espérais en tout cas ! On a réussi à se regrouper au pied de la dernière ascension de Cadoudal. Il fallait vraiment être bien placé pour ne pas se faire enfermer. Bon, on s’est replacée en tête mais on a bien vu que ça allait un trop vite pour nous. Quand les meilleures accélèrent, il  y a encore un écart.

Après avoir été reprise par le peloton, tu as passé un moment difficile ?
C’est vrai que j’ai eu du mal dans l’avant-dernière ascension de Cadoudal. On venait de se faire reprendre et j’étais un peu émoussée. C’était mon rôle de suivre les coups qui partaient dans la côte. J’ai pu prendre l’échappée mais je n’en ai pas beaucoup fait à l’avant. Il y avait des filles très fortes dont une Néerlandaise, et il fallait que mes coéquipières puissent revenir.

« J’AI GERE DANS L’AVANT-DERNIERE COTE, J’ETAIS EMOUSSEE »

Tu t’es retrouvée dans une cassure à l’entrée du dernier tour, as-tu pensé que c’était fini ?
Non, non ! Quand j’ai vu que j’accusais un peu le coup, j’ai décidé de monter au train. J’étais dans u  groupe et comme nous n’étions pas très loin, je me doutais que ça allait revenir. Je me suis laissée ramener par les autres filles. Ça  m’a permis de rentrer et de me mettre à l’abri.

Jusqu’à Cadoudal...
Dans la montée, il fallait y aller. J’ai vu qu’Audrey (Cordon-Ragot) était distancée par les favorites donc je me suis dit que je pouvais jouer ma carte personnelle. Je suis vraiment contente. En plus, je sors d’une saison sans trop de résultat. J’ai quand même gagné sur le contre-la-montre à Vesoul, au Championnat de France Espoirs, mais je vois que je progresse au niveau international. Pour lutter avec les plus fortes, il y a encore beaucoup de travail à faire cet hiver ! Mais ici, je savais que le circuit me convenait. Et puis, le public a vraiment poussé. Je n’avais jamais vu autant de monde sur une course ! Ça n’enlève pas le mal aux jambes mais ça aide quand même !

«  IL Y A ENCORE UN ECART AVEC LES FAVORITES »

Tu deviens une vraie spécialiste des Championnats ? 
Ce n'est pas du hasard. J'axe mes saisons sur ces courses-là. Je participe à beaucoup de courses comme de simples entrainements, dans le but d'arriver au top sur ce type de courses. Visiblement, ça marche bien comme ça (sourires). 

Après l'arrivée, Audrey Cordon-Ragot t'as dit que tu aurais pu décrocher la médaille d'argent...
Elle ne m'avait pas vu car j'étais en queue de groupe, et elle voulait m'emmener le sprint, mais je n'ai pas osé lui demander (voir deuxième vidéo ci-dessous). Il aurait fallu que je crie. J'ai peut-être fait une erreur car elle aurait pu m'emmener. 


"Merci les filles" : L'échange entre les... par directvelo