Jasper Philipsen se lance dans les « gains marginaux »

Crédit photo Maxime Segers -DirectVelo.com

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Il avait quitté Plumelec balancé entre incertitude et satisfaction. Inquiet suite à sa décevante performance sur le contre-la-montre (17e, NDLR), mais revigoré par sa onzième position sur la course en ligne. A Doha, Jasper Philipsen a débarqué plein d'ambitions, mais avec toujours la peur de rater la confirmation. "Ce sera difficile de faire mieux que l'an dernier", explique le junior belge, sixième à Richmond, gonflant les rêves noir-jaune-rouge en vue de ce mondial au Qatar.

Mais voilà, après un beau printemps, égayé par des podiums sur de nombreuses classiques et des victoires au GP E3, à la Guido Reybroeck Classic et une cinquième position à Paris-Roubaix, le Champion de Belgique du contre-la-montre a chuté à la Course de la Paix, se brisant le poignet. Le retour fut long, presqu'interminable mentalement, et la contre-performance du Championnat d'Europe n'a pas aidé à la reconstruction. "J'ai craqué mentalement", concède-t-il à DirectVelo.

UN SCENARIO DE REVE

Les divers tests effectués après l'Euro par son coach et médecin n'ont en effet révélé aucune anomalie physique ou biologique. "J'ai perdu la concentration pour le vélo. Je tergiversais et puis pendant le chrono, j'ai vite senti que ça n'allait pas et je me suis laissé aller. Je n'étais pas encore à 100% non plus. Mais depuis, les divers tests ont laissé apparaître des signaux positifs."

35e à la Coupe de Belgique à Jemeppe, piégé dans les bordures après avoir été chercher un bidon à la voiture, Philipsen a ensuite été repris dans la dernière ligne droite à Nederhasselt, seulement 70e mais rassuré quant à sa forme et heureux de voir Gerben Thijssen, son coéquipier chez Balen BC, lever les bras. "Espérons signer le même scénario sur la course en ligne", rigole le Limbourgeois, pressenti chez BMC Development Team. "Mais ce sera compliqué car le circuit n'est pas propice aux attaques."

PAS IRREALISTE

Avant d'envisager de se mesurer face à un énorme peloton dans les sinueuses avenues de The Pearl, Philipsen, tout comme Ruben Apers, devra avaler en solitaire deux tours de circuit, soit 28,9 kilomètres, ce mardi matin. "Je peux être ambitieux, sans pour autant être irréaliste. Mais je ne préfère pas parler d'un résultat, car cela dépendra si je suis dans un bon ou un mauvais jour."

Face aux colosses tels Alexys Brunel ou le médaillé de bronze américain de l'édition 2015 Brandon McNulty, le Junior 2e année espère en tout cas profiter de sa petitesse. "J'ai passé beaucoup de temps à travailler ma position. Et sur ce circuit tout plat, avec certes beaucoup de relances mais aussi des lignes droites exposées au vent, j'espère pouvoir profiter de mon aérodynamique pour gagner du temps." Chez Sky, on appelle ça les « marginal gains »...

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