Paul Sauvage au naturel

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

Le film « Bande de Sauvage » était présenté ce samedi 29 octobre à Bois-Colombes. Produit par les deux associations (La Bordure et DirectVelo), ce documentaire retrace le quotidien d’un coureur cycliste amateur. L’équipe  du film a suivi Paul Sauvage et ses coéquipiers du CR4C Roanne pendant une saison complète avec des moments de doutes, des déceptions parfois. Des rires, souvent. Cette bande de « Sauvage » est tournée vers un objectif : gagner.

DirectVelo : Quelle est la première impression de Paul Sauvage  l’acteur après avoir vu ta première prestation ?
Paul Sauvage : Je savais ce qui  allait se passer mais j’ai quand même été surpris. C’est un peu gênant de se voir, en plus il y a des moments où j’ai l’impression d’être stupide (rires). Enfin comme ça le public aura rigolé. Après les dix premières minutes, on a complétement oublié la caméra et je me reconnais complètement dans le film. Tout le monde a été naturel. Il n’y aucune scène qui a été jouée ni tournée une deuxième fois.

L’équipe du  film t’a accompagné sur plusieurs courses. On a l’impression que vous vivez des moments souvent difficiles, tu doutes souvent ?
Le vélo, c’est 90% de déception et 10% de bonheur. C’est ce qui le rend encore plus beau. On passe par des périodes où l’on a l’impression de stagner. Pour autant, je ne pense pas que l’on puisse dire que ce soit dur ou que l’on puisse se plaindre. Je travaille l’hiver en intérim et là c’est dur ! Quand je me rate sur une course, je fais la gueule une heure et puis quand on se quitte, c’est toujours la même  phrase : « Allez les gars ! La semaine prochaine on repart ».

« TOUT ÇA POUR ÇA... »

Quel est ton moteur pour repartir justement ?
C’est presque un sentiment de revanche après une course ratée. Pour que ça fonctionne, il faut que tout aille bien le Jour J et ça rend les choses assez compliquées. Il y a dans le film des déceptions. Quand je franchis la ligne après un objectif raté, je me dis tout ça pour ça… Et puis le lendemain, je me remotive. Je suis déçu pendant un jour mais j’y retourne.

Il est aussi question des clichés qui reviennent à propos du cyclisme. Qu’est ce qui t’énerve le plus ?
Il y a forcément le dopage. Les gens répètent ce qu’ils lisent ou entendent sans prendre de recul. Si demain, on leur disait qu’il n’y a plus aucun dopage, ils nous diraient que c’est génial… Maintenant, ça ne m’énerve même plus. Je préfère laisser de côté les gens qui ne veulent me parler  que de dopage ou qui pensent tout savoir. Le pire, ce sont ceux qui veulent se comparer à nous alors que nous nous entrainons tous les jours. On peut faire le Tour de France à la grenadine ! Après bien sûr qu’il y a du dopage… Comme dans d’autres sports et plus largement comme partout où il y a de l’argent en jeu.

« T'ES AU MILIEU DE NULLE PART ET TU FINIS UN PAR UN »

Le film s’appelle « Bande de Sauvage », qu’est-ce que ça signifie pour toi ?
C’est à la fois large et réduit. Ce sont mes amis hors vélo, ma famille et bien sûr, mes potes du vélo que ce soit dans l’équipe où les membres du  Pôle Espoirs, par exemple. C’est mon cocon, ma petite bulle.

Et une course de Sauvage ?
Il fait froid, il pleut, tu es au milieu de nulle part et tu finis un par un. Ça c’est une course de Sauvage ! Je retrouve cet état d’esprit sur les Classiques. Tu sais que tu pars pour  quatre heures de combat. A certains moments, tu as envie d’arrêter mais tu trouves toujours la force pour baisser une dent et repartir.

Ces jeux de mots avec ton nom, en as-tu marre ?
Ça ne me gêne pas du tout ! Je pense même que celui-là est bien trouvé ! Et puis c’est tellement simple d’en faire que les gens n’osent plus les faire (rires).

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