Melvin Rullière : « Un plaisir de fou »

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Revoilà Melvin Rullière dans les labourés. Après deux saisons entièrement consacrées à la route, le pensionnaire du VC Rouen 76 avait envie de renouer avec sa discipline de coeur : le cyclo-cross. Avec réussite puisqu'il est parvenu à jouer avec les meilleurs à Gervans (Drôme), en octobre dernier, à l'occasion de la première manche de la Coupe de France, en terminant à la sixième place. DirectVelo fait le point avec le coureur de 27 ans avant la deuxième manche de la Coupe de France, ce dimanche à Bagnoles-de-l'Orne (Orne).

DirectVelo : Qu'est-ce qui t'a poussé à reprendre le cyclo-cross ?
Melvin Rullière : J'en avais envie, je voulais me faire plaisir. J'ai commencé à y penser mi-juin. J'en ai parlé à Jean-Philippe Yon (directeur sportif du VC Rouen 76, NDLR). Le cross, c'est le truc que j'adore. Bien sûr, c'est beaucoup de stress, mais c'est d'abord et surtout un plaisir de fou, avec une ambiance énorme et une atmosphère particulière grâce au public. Je savais que j'allais pouvoir être plus facilement épaulé et entouré cette année, avec notamment ma copine qui a arrêté la compétition et qui peut donc plus facilement me suivre et m'aider (Laura Perry a décidé de raccrocher, lire ici). J'ai donc voulu me lancer.

« IL Y A UNE VRAIE HIERARCHIE »

Où en es-tu après le premier mois et demi de compétition ?
Ce n'est pas facile de retrouver les automatismes et tout ce qui va avec pour réussir, comme un bon matériel, une bonne technique etc. Et puis, si je suis revenu, c'est aussi pour être compétitif mais on voit bien qu'il y a une vraie hiérarchie qui s'est établie ces dernières années. C'est difficile de venir bousculer tout ça.

Peut-être te faut-il aussi le temps de monter en pression...
C'est certain ! Sur mon premier cross, à Boulzicourt, j'ai terminé à 3'30" de Clément Venturini (voir le classement). A partir de là, je me suis mis à bosser encore plus, physiquement comme techniquement. J'ai travaillé les intensités et j'ai enchainé les cross pour retrouver de bonnes sensations. Jusqu'à ce bon résultat à Gervans, en Coupe de France (6e). Je m'attendais à ce que ce soit plus compliqué que ça mais finalement, je m'en suis bien sorti sur un circuit, il faut le dire, qui me convenait bien. J'étais très content de ma course même si j'ai le regret d'être parti d'assez loin. Du coup, j'ai déjà dû lâcher quelques cartouches pour remonter vers la tête de course.

« PAS UNE PARTIE DE PLAISIR A CHAQUE FOIS »

Surtout, tu terminais ce jour-là à quinze secondes du podium (voir le classement).
C'était une course un peu particulière où les premiers se sont beaucoup regardés, ce qui nous a permis de rester relativement près. Mais c'est vrai que ça donne envie pour les prochaines semaines. De toute façon, l'objectif est clairement de jouer un podium sur une grosse course national. Idéalement, ce serait top sur le Championnat de France. Cela dit, j'ai bien conscience qu'il faudra être dans une superbe journée et avoir un maximum de réussite.

Ce retour au cross, c'est vraiment que du plaisir alors ?
Ah non (rires) ! Il y a de sacrés galères. Ce n'est pas une partie de plaisir à chaque fois. Déjà à l'entraînement : il commence à faire froid, il pleut souvent... quand tu as 20 ans, ça passe mais maintenant que je suis un vieux, ça devient plus dur de sortir par ce temps-là. Et puis le pire, c'est en course. Des fois, je suis vraiment dans le dur !

« DIMANCHE, SÛREMENT TOUT OU RIEN »

Et tu te demandes ce que tu fais là ?
Ça m'arrive. Le pire, c'était justement à Gervans, sur la grille de départ. J'étais en quatrième ligne, il y avait trente mecs devant moi et là je me suis dit : "p*tain, t'es vraiment con, tu pourrais te contenter de courses sur route tranquille avec dix premiers kilomètres de fictif pour tourner les jambes". Alors que là, je m'inflige un stress énorme (sourires).

Tu auras le même stress à Bagnoles-de-l'Orne ?
Ah là, ça risque d'être encore différent. J'ai de grosses douleurs au dos depuis une dizaine de jours. Je n'avance plus. J'ai pris des claques sur les derniers cross et du coup, j'ai bien ralenti à l'entraînement. Alors ce sera la surprise dimanche. Je ne sais pas dans quel état je serai. Ce sera sûrement tout ou rien. Mais ce qui est sûr, c'est que j'aurai de la fraîcheur, et que j'irai de toute façon pour me faire mal à la gueule.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Melvin RULLIÈRE