Miguel Martinez : « Je profite de la vie »

Crédit photo Fredy Guérin - DirectVelo.com

Crédit photo Fredy Guérin - DirectVelo.com

Septième du classement général de la Coupe de France de cyclo-cross (le classement), Miguel Martinez est satisfait de sa campagne. On l’a vu s’arracher sur ces trois manches avec notamment une 6e place à Bagnoles-de-l’Orne. Celui qui fêtera ses 41 ans une semaine après Lanarvily revient pour DirectVelo sur son hiver quelques jours avant le Championnat de France. Préparation à la Rocky Balboa et plaisir intact.

DirectVelo : Quel est ton sentiment concernant ta saison de cyclo-cross ?
Miguel Martinez : Je suis satisfait ! Je prends du plaisir en ce moment ! J’ai plusieurs victoires sur des cross régionaux et nationaux dont une belle bataille le week-end dernier contre John Gadret (sur le cyclo-cross de Montbron-Eymouthiers, le classement). Contrairement aux années précédentes, j’ai préparé spécifiquement ma saison de cross. Je peux aussi compter sur le soutien de mon club Montrichard Cyclisme 41 avec des personnes qui m’accompagnent sur les Coupes de France. Je pense que c’est ce qui fait la différence. A Bagnoles, je finis 6e mais j’aurais même pu jouer la victoire sans ma crevaison... Je me suis surpris et je ne pensais pouvoir être à ce niveau !

« J’Y VAIS PLUS TRANQUILLE 24 HEURES AVANT LA COURSE »

Physiquement, comment te sens-tu à quelques jours du Championnat de France ?
Le cross, c’est un effort particulier et j’ai eu du mal à me sentir bien quand j’étais au-dessus de mes possibilités pendant le début de saison. Mais depuis quelques semaines, ça va beaucoup mieux ! Je garde mon niveau de course en course et une sortie d’une heure à bloc dans les bois à côté de chez moi me suffit.

Avec l’âge, est-ce que ça devient de plus en plus difficile ?
Justement, j’apprends encore comment me préparer pour être en forme. J’ai compris cet hiver  qu’il fallait que je change ma manière de m’entrainer. Je dois m’adapter car je récupère moins vite. Par exemple, la veille d’une Coupe de France, j’avais l’habitude de me "débloquer" la veille en faisant deux tours à bloc. Aujourd’hui, il vaut mieux que j’y aille plus tranquille vingt-quatre heures avant la course ! Je profite de la vie et je n’hésite pas à boire un bon verre de vin et un morceau de fromage !

« LE BRICOLAGE, C'EST DU GAINAGE»

C’était déjà le cas quand tu étais au sommet de ta carrière ?
Pas du tout ! Je faisais exactement l’inverse. Je pensais tout en fonction du vélo ! Je me pesais tout le temps alors que je ne suis pas monté sur la balance depuis trois mois. Par contre, je me connais parfaitement avec le temps. Je fais aussi beaucoup plus de choses en dehors du vélo. En ce moment, je suis en train de retaper ma maison. Peinture, bricolage, c’est une façon de faire du gainage.

La méthode Rocky !
C’est ça ! J’ai une parcelle de bois et j’ai même coupé quelques stères il y a quelques semaines. J’aurais pu prendre la tronçonneuse mais j’ai préféré le faire à la main ! Après, je pars faire une heure à bloc et je rentre ! J’ai besoin de dépenser cette énergie !

Qu’est-ce qui te motive encore pour continuer le haut-niveau ?
Je ne conçois pas de ne plus faire de vélo ! Je n’ai jamais ressenti de saturation par rapport aux entrainements ou à la souffrance en course. Je pars m’entrainer et je ressens une sensation de bien-être. Je dois reconnaitre que mon frère me pousse aussi (Yannick, professionnel chez Delko Marseille). Il habite à côté donc on roule souvent ensemble. Et puis il y a mes enfants qui grandissent et qui ont commencé la compétition. J’ai envie de les accompagner encore quelques temps !

SAISON 2017 A BLOC : « J’EN PROFITE »

Revenons à la saison. Qu’attends-tu de Lanarvily (Championnat de France, les 7 et 8  janvier) ?
Je ne sais pas trop car c’est un parcours qui ne m’a jamais réussi ! Il faut de la puissance pour faire la différence sur les parties roulantes et ce n’est pas trop pour moi surtout s’il pleut. Je guette la météo et j’espère que le froid va arriver sur la Bretagne. Sur un sol gelé, j’aurai déjà plus de chance (rires). J’espère quand même un top 10 même si ce sera difficile.

Tu miserais sur quel scénario pour ce Championnat ?
En général, il  y a toujours un regroupement avec cinq ou six coureurs à la mi-course. Clément Venturini devra être très fort s’il veut faire la course seul en tête. J’imagine que Francis Mourey sera très bien sur ce circuit et il pourra compter sur le soutien de deux coéquipiers (Kévin Ledanois et Arnold Jeannesson). Ça peut avoir son importance. C’est vraiment un circuit pour routier avec de la puissance. John Gadret sera aussi l’un des favoris selon moi !

Est-ce que l’on peut compter sur toi pour la saison 2017 ?
J’y compte bien ! Je suis parti pour faire la saison 2017 de VTT cross-country avec mon équipe (le Team Tropix) mais en étant coureur à 100%. Dans le futur, mon rôle évoluera sans doute vers le management mais vu mes résultats de fin de saison, mes dirigeants aimeraient que je me concentre sur moi. Je vis à court terme, car quand je ne ferai plus la saison d’été, je ne courrai plus l’hiver. D’ici là je profite à fond ! J’aime toujours autant le vélo et il me le rend bien !

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