Van Keirsbulck : « 1 ou 2 années de trop chez Quick Step »

Crédit photo DR

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On l’avait surnommé le nouveau Tom Boonen. Une appellation prématurée, galvaudée pour un diamant brut que Patrick Lefevere n’a jamais vraiment réussi à tailler. "Ce n’est pas difficile d’accepter quand quelqu’un est le plus fort, et aujourd’hui @007GVK était incontestablement le meilleur. Finalement, il a compris la vie", a réagi mercredi, au soir du Samyn, le manager de Quick-Step Floors sur Twitter. @007GVK, le pseudo en dit long sur le caractère de Guillaume Van Keirsbulck. "Je suis moins sorti cet hiver", rigole-t-il auprès de DirectVelo.

Le Flandrien de Wanty-Groupe Gobert a célébré ses 26 ans en février dernier. Et pourtant, il entame déjà sa septième (!) saison chez les professionnels. Sa première en-dehors de l’environnement Quick Step, de retour dans une équipe certes moins blinquante, mais qu’il a préférée durant l’intersaison à Trek ou à Lotto NL. Un nouveau statut, un nouveau rôle aussi dans un groupe où il retrouve sur les pavés l’ambitieux Backaert et l’expérimenté Offredo. "Chez Quick Step, je me suis toujours amusé", pose l’imposant flahute. "Mais peut-être que je suis resté une ou deux années de trop. J’aurais dû changer plus tôt. Chez les jeunes, je gagnais 18 courses par an. Et puis d’un coup, ça s’est arrêté. J’avais perdu la motivation de m’entraîner pour être le premier à devoir emmener le peloton."

MOINS SORTI

Un hiver studieux aux côtés de Hilaire Van der Schueren, une collaboration avec Marc Lamberts, son nouveau coach qui prépare aussi le Champion du Monde de cyclo-cross Wout Van Aert, et revoilà la machine Van Keirsbulck sur de bons rails. "J’ai trouvé un bon feeling, et j’ai connu un bon hiver. J’ai passé pas mal de temps à l’étranger, je suis moins sorti", se félicite le flamand réputé pour ses sorties nocturnes. "J’ai aussi une nouvelle copine qui me soigne, me soutient à 100% et croit en moi. Ce sont de petits détails qui sont bons pour la confiance."

Après une reprise en compétition dans le sud de la France, en Espagne et au Portugal, le week-end d’ouverture Nieuwsblad-Kuurne a suffi à réapprendre le rôle de leader. "J’ai commis quelques erreurs, mais je ne me suis jamais retrouvé dans une situation me permettant de jouer un rôle à l’avant-plan sur les classiques. Je dois apprendre à jouer dans le final." Chose faite sur Le Samyn, manche inaugurale de la Napoleon Games Cup où il a fait exploser la course avant d’aligner le Luxembourgeois Alex Kirsch au sprint. "Je n’avais plus gagné depuis 2014 (à l’Eneco Tour, NDLR), donc ça fait plaisir. C’est aussi bon pour le moral et pour l’ambiance dans le groupe."

LES SEMI-CLASSIQUES

Et s’il en fallait encore une, la confirmation de ses bonnes dispositions est arrivée ce dimanche à la Johan Museeuw Classic (1.1). Gêné par la chute de son coéquipier Yoann Offredo (commotion cérébrale et contusions) peu avant le Mont Kemmel, Van Keirsbulck est rentré sur le groupe de tête et a pris la cinquième place. Suffisant pour garder la tête de la Coupe de Belgique dont il "ne fait pas un objectif. Je préfère jouer l’une ou l’autre manche", affirme-t-il.

Ses ambitions se situent ailleurs. Un cran plus haut, car après un dernier stage à Benidorm cette semaine avec ses coéquipiers de Wanty-Groupe Gobert, Van Keirsbulck entamera une importantissime campagne des classiques. Nokere, Dwars door Vlaanderen puis l’ensemble du programme jusqu’à Paris-Roubaix. "Je suis en bonne condition, mais pas encore au top", assure le petit-fils de l’ancien Champion du Monde Benoni Beheyt. "Je vais prendre tout ce qui viendra, pourquoi pas une semi-classique. Plus il y a de pavés, mieux c’est ! Avec Hilaire, on a moins de pression. Chez Quick Step, il fallait toujours ramener la victoire. Maintenant, le Top 10 est déjà bien et si on gagne, tant mieux !"

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