Vendée U : Un enjeu sportif, un atout économique

Crédit photo Vendée U-Pays de la Loire

Crédit photo Vendée U-Pays de la Loire

Du 7 au 16 avril derniers, la formation du Vendée U a participé au Tour du Maroc, une épreuve de Classe 2 sur dix jours. Si les Vendéens ont échoué - parfois de peu - dans leur quête d'une victoire d'étape, ils ont en revanche pu placer deux coureurs dans le Top 5 du classement général final et revenir avec de nouveaux accessits, et une riche expérience. Pour DirectVelo, le directeur sportif Damien Pommereau revient sur le bilan sportif de ces dix jours mais évoque également les raisons économiques qui ont poussé la formation de DN1 à se rendre en Afrique en ce mois d'avril.

DirectVelo : Que retiendra l'équipe du Vendée U de son aventure sur le Tour du Maroc ?
Damien Pommereau : C'était une bonne expérience, même si on a vu qu'il fallait être costauds mentalement. On a vécu plein de petites choses auxquelles nous n'étions pas habituées en Europe, avec quelques péripéties dont on rigole malgré tout, après coup.

« IL Y AVAIT MOYEN D'EN GAGNER AU MOINS UNE »

Quels types de péripéties ?
C'était surtout logistique. Nous n'avions connaissance des hôtels dans lesquels nous logions que le jour même par exemple, alors c'était difficile d'anticiper pour notre camion qui va généralement du départ à l'arrivée directement. Niveau organisation aussi, l'heure de départ n'était pas toujours respectée par exemple. Il faut savoir être patient. On avait parfois le sentiment que tout était possible. Pour une épreuve de Classe 2, c'est surprenant. Mais encore une fois, ça restait quand même une superbe expérience.

D'un point de vue purement sportif, es-tu satisfait de ce qu'ont réalisé tes coureurs durant les dix jours de course ?
Il nous manque une victoire parce que sinon, on a pratiquement terminé à toutes les places du Top 10. C'est dommage car il y avait moyen d'en gagner au moins une. Le bilan reste quand même très bon avec des places de 4 et 5 au général final avec Axel Journiaux et Simon Sellier, qui terminent aux deux premières places au classement des jeunes. On termine aussi à la troisième place du classement par équipes. Pour la gagne du général, ça s'est joué sans surprise sur l'étape reine, après 190 kilomètres de course et notamment un col de 13 bornes. Il n'y a pas eu de surprises dans le scénario de la course.

« DIX JOURS, CA FAISAIT PEUR A TOUT LE MONDE »

Vous avez donc trouvé le niveau auquel vous vous attendiez ?
Bien sûr ! Même si c'était une course en Afrique, ça restait d'abord une Classe 2 avec la présence d'un bon nombre Continentales européennes. On se doutait que ce ne serait pas facile et que nous n'étions pas en terrain conquis. On était pas venu avec l'idée d'en mettre de partout. Au contraire, il faut même dire que le fait d'avoir dix jours de course faisait peur à tout le monde.

Justement, sur dix jours de course : n'y a-t-il pas eu quelques passages à vide ?
On a bien géré dans l'ensemble. Les gars ont tous connu au moins une journée compliquée mais on n'a jamais eu des mecs qui finissaient très loin sur les étapes, dans la pampa. Il fallait quand même s'adapter à l’enchaînement des étapes mais aussi à la chaleur. La première journée a été difficile pour beaucoup car il a fallu se mettre dans le bain.

« ON A SENTI DES GENS VRAIMENT IMPLIQUES »

Ce déplacement au Maroc, avec un maillot spécial (voir ici), c'était d'abord et surtout important en terme de sponsoring...
C'est important pour notre sponsor en effet (ADM Value, opérateur marocain de centres de contacts, NDLR). On a été au siège de la compagnie le samedi et nous avons participé à un cocktail organisé là-bas. On a également découvert l'endroit où travaillaient les salariés. C'était intéressant de découvrir tout ça.

Et sur l'ensemble de la semaine : tu as senti un engouement autour de l'équipe ?
Nous étions pratiquement dans les mêmes conditions que l'équipe Direct Energie. Nous avions, par exemple, des invités pratiquement tous les jours en voiture avec nous. Nous recevions aussi les partenaires à l'hôtel régulièrement après les étapes. On a senti que c'était important pour nos partenaires et ça a été une réussite. On a senti des gens vraiment impliqués et à fond derrière l'équipe. Certains ne connaissaient pas grand-chose au vélo mais on voyait qu'ils étaient contents de participer à ce Tour national. Ils ont suivi nos résultats toute la semaine, à la télé et dans les journaux. Ils se sentaient impliqués.

« LE MODÈLE ECONOMIQUE EST EN TRAIN DE CHANGER »

On sait qu'en cyclisme, plus encore peut-être que dans d'autres sports, l'importance du sponsoring est capitale : tu penses que ce type d'expérience, à l'étranger, est amenée à se généraliser dans un futur proche ?
Sans doute car c'est le système économique global qui veut ça. On sait que dans tous les sports dont le cyclisme, les partenaires publics se font de plus en plus rares. Les subventions sont de plus en plus compliquées à obtenir et il nous faut donc des partenaires privés. Ces partenaires, c'est forcément un gros plus pour les équipes.

On le voit de plus en plus avec des équipes qui vont courir en Amérique du Sud ou en Asie pour des intérêts financiers liés au sponsoring...
Le modèle économique est en train de changer et il faut s'adapter. Alors quand il est possible de faire ce genre de choses, de se déplacer sur des courses dans les pays des sponsors, il ne faut pas hésiter. 

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