Philippe Gilbert : « La rivalité existe partout »

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

Souriant et détendu, Philippe Gilbert étend fièrement son maillot azur de l’équipe nationale belge devant lui. Le lauréat du Tour des Flandres, renaissant depuis son passage chez Quick-Step durant l’intersaison, retrouve l’ambiance d’un Mondial qu’il avait manqué en 2016, le parcours de Doha (Qatar) n’étant pas taillé à sa mesure. Le Wallon se présentera parmi les favoris dans l’aire de départ à Rong, au milieu des Fjords. DirectVelo l’a rencontré au soir de l’ultime reconnaissance du parcours.

DirectVelo : La Salmon Hill, ça te plaît ?
Philippe Gilbert : Si ça roule à bloc dès le pied, ça conviendra à des puncheurs explosifs, capables de se faire très mal sur un court effort. Ce que je remarque surtout, c’est la technicité du parcours. Cela dépendra d’une éventuelle pluie. S’il fait humide, ce sera dangereux et il faudra être très attentif en permanence. Si la route est sèche, ce sera très rapide, car les montées et les descentes s’enchaînent sans cesse.

PAS PRENDRE UNE MINUTE

Il reste plus de dix kilomètres jusqu’à la ligne une fois le sommet franchi. Rédhibitoire pour un homme seul ?
Cela dépendra du scénario de course, mais il vaut mieux être accompagné. S’il reste dix ou quinze mecs à l’entame du dernier tour, pourquoi pas. Mais s’il reste 50 coureurs, c’est peine perdue. Avec les capteurs de puissance, chacun sait comment rouler pour ne pas pédaler au-dessus de ses limites dans la côte, puis de s’organiser dans la descente. Car personne ne pourra prendre une minute dans la côte.

L’équipe belge semble bénéficier de nombreux atouts, sauf d’un véritable sprinteur….
Comme l’Italie avec Trentin, que je connais bien pour rouler toute l’année avec lui, ou la France avec Alaphilippe, nous voudrons durcir la course. Il y a aussi les Pays-Bas avec Dumoulin. Donc beaucoup de pays seront intéressés par une course difficile. Ça pourrait être une épreuve calme mais rapide avec un rouleau compresseur qui impose un tempo trop élevé que pour pouvoir attaquer. La distance, et le parcours offriront de toute façon une course usante. Il faudra ensuite s’assurer d’être présent en nombre dans le final, car il est plus avantageux de pouvoir jouer plusieurs cartes.

FAIRE DES CHOIX

Van Avermaet-Gilbert, un couple souvent chahuté qui se reforme après s’être quitté en équipe de marque. Votre relation a-t-elle évolué ?
La rivalité existe partout, car nous sommes plusieurs à être motivés pour gagner. Chacun de nous veut gagner, mais on ne va pas courir l’un contre l’autre. En sélection italienne, avec Trentin, Viviani, Ulissi, Moscon, Colbrelli,… ce sera pareil, il faudra faire des choix. Il faudra gagner en tant que nation, nous portons tous le même maillot. Mais c’est plutôt une bonne nouvelle quand une nation peut s’inquiéter d’avoir deux ou trois leaders, que de devoir en chercher un.

Sagan est, pour toi aussi, le favori numéro un ?
Il sera dangereux. Mais n’effaçons pas Alaphilippe, Viviani, qui a quand même remporté Hambourg et Plouay,… La Norvège a aussi Boasson Hagen. Je l’ai vu au Tour de Grande-Bretagne, Edvald vole. Il pouvait attaquer, rouler en tête de peloton et gagner au sprint. Il sera poussé par le public, et pourra rouler sans calculer car Kristoff sera toujours présent derrière. La pression n’est pas que sur nous, c’est une bonne chose.

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